Le garçon sauvage

Je m’excuse d’emblée pour la rareté de ma présence sur ce blog ces derniers jours – beaucoup de travail….(pas mal de traducteurs en vacances … et je récupère des missions …)

Une autre lecture dans le cadre du Prix Caillé 2017*

L’opinion ci-dessous est un avis personnel et ne représente pas celui de mes co-membres de jury. Par ailleurs, je ne parlerais dans ce cadre pas de la qualité de la traduction… je laisse ça aux débats le 5 octobre.

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http://www.editionszoe.ch/livre/le-garcon-sauvage-carnet-de-montagne

Présentation de l’Editeur :

Le Garçon sauvage commence sur un hiver particulier : Paolo Cognetti, 30 ans, étouffe dans sa vie milanaise et ne parvient plus à écrire. Pour retrouver de l’air, il part vivre un été dans le Val d’AosteLà, il parcourt les sommets, suspendu entre l’enfance et l’âge adulte, renouant avec la liberté et l’inspiration. Il plonge au cœur de la vie sauvage qui peuple encore la montagne, découvre l’isolement des sommets, avant d’entamer sa désalpe, réconcilié avec l’existence. Néanmoins, ce séjour initiatique ne parvient pas à l’affranchir totalement du genre humain : « je pourrais me libérer de tout, sauf de la solitude. »

Biographie

Né à Milan en 1978, Paolo Cognetti a étudié les mathématiques et la littérature américaine, avant de se lancer dans une école de cinéma et de monter sa maison de production indépendante. Auteur de documentaires littéraires, de textes sociologiques et de romans, passionné par New York et par la montagne, il partage sa vie entre sa ville natale, le val d’Aoste et Big Apple. Son roman Sofia s’habille toujours en noir, paru chez Liana Levi en 2013, lui a valu de figurer dans la sélection du Prix Strega.

Traduit de l’italien par Anita Rochedy

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Dans une baita (pluriel : baite) de ce type Paolo Cognetti se retire pour « se retrouver ». Le récit (le sous-titre = « carnet de montagne » ) nous décrit la belle région des hauteurs de la vallée d’Aoste, sa rencontre avec la nature (la topographie des lieux), les quelques personnages qui peuplent d’autres baite  et/ou les bergers qui montent de la vallée pour passer l’été avec les chines et les bêtes…

Paolo Cognetti avait passé, dans son enfance, beaucoup d’étés dans cette contrée et l’isolement, la rudesse (et la belleza) de la vie solitaire font remonter des souvenirs, des échos de lectures (Mario Rigoni Stern, Elisée Reclus, Daniel Defoe, et surtout Henry David Thoreau et son immense oeuvre « Walden ou la vie dans les bois ») …)) et de chansons aussi  https://www.youtube.com/watch?v=_dDVrEYBOrw

Un livre pour les amoureux de la « wilderness », des questions sur le sens de la vie, de la force qui pousse certains à écrire pour mettre en mots, pour l’importance du « social » aussi.

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Parfois les images/métaphores sont un peu « faciles » (voir l’extrait ci-dessous) mais dans l’ensemble il y a un beau parfum d’introspection qui fait du bien dans nos temps aux courses à la montre.

« Je montai plus haut encore, qui aurait pu m’arrêter de toute façon ? J’étais maintenant sur le fil entre les deux vallées de ma vie, et je marchais sur des dalles de pierre que la glace  avait fendues, et sur cette mousse si douce que l’o trouve à trois mille mètres. D’un côté de la ligne de partage des eaux, celui de l’âge adulte, le ciel était limpide, d’un bleu si dense qu’on aurait pu le toucher. De l’autre, celui de l’enfance, des nuages arrivaient par bouffées, formant des volutes qui se dissolvaient à mes pied. J’avais passé vingt  années dans le premier, dans l’autre, ces derniers mois : j’aimais l’idée que ces lieux soient différents et proches à la fois (ne jamais revenir sur les lieux où tu as été heureux, disent les sages, il est pourtant rassurant de savoir que tes souvenirs ne sont qu’à quelques heures de marche… » (p. 88-89)

Après la lecture, je vois confirmé que 6 mois de vie de ce type ne serait rien pour moi mais que quelques jours, max. 2 semaines ne pourraient pas nuire à ma santé (mentale aussi).

* Décerné depuis 1981 par la Société française des traducteurs (SFT) avec le concours de l’École Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs (ESIT), le prix Pierre-François Caillé de la traduction récompense chaque année un traducteur d’édition en début de carrière (ayant à son actif au maximum trois ouvrages traduits et publiés). Pour l’édition 2017, les éditeurs étaient invités à proposer des œuvres littéraires de fiction ou de non-fiction (y compris des ouvrages de poésie, théâtre, bande-dessinée, vulgarisation scientifique et technique) traduites en français et publiées en 2016.

Le jury, présidé par Philip Minns et composé de quinze traducteurs professionnels dont Björn Bratteby, président de la SFT, s’est réuni le jeudi 15 juin pour délibérer et présenter la liste des ouvrages sélectionnés. Après une première lecture, sept des dix-huit titres candidats cette année ont été retenus sur l’avis positif d’au moins trois membres du jury. Il s’agit d’ouvrages variés, publiés par des maisons d’édition des quatre coins de la France, et de Suisse :

  • Carole Fily, pour sa traduction de l’allemand (Autriche) de L’Étrange Mémoire de Rosa Masur, de Vladimir Vertlib, aux éditions Métailié ;
  • Étienne Gomez, pour sa traduction de l’anglais (états-Unis) de Meilleur ami/Meilleur ennemi de James Kirkwood, aux Éditions Joëlle Losfeld ;
  • Loïc Marcou, pour sa traduction du grec de Le Crime de Psychiko, de Paul Nirvanas, chez Mirobole éditions ;
  • Michelle Ortuno, pour sa traduction de l’espagnol de Baby spot, d’Isabel Alba, aux éditions La Contre Allée ;
  • Anita Rochedy, pour sa traduction de l’italien de Le Garçon sauvage, carnet de montagne, de Paolo Cognetti, aux Éditions Zoé ;
  • Natacha Ruedin-Royon, pour sa traduction de l’allemand de L’Île, d’Ilma Rakusa, aux Éditions d’en bas ;
  • Théophile Sersiron, pour sa traduction de l’anglais (états-Unis) de Le Contorsionniste, de Craig Clevenger, aux éditions Le Nouvel Attila.

Le prix sera décerné le 1er décembre, après délibération du jury, selon une grille d’évaluation très précise qui tient également compte de la qualité du travail des éditeurs.

 

A propos lorenztradfin

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4 commentaires pour Le garçon sauvage

  1. J’avais noté ce titre depuis un moment, je crois que je vais l’acheter

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