Fantastique histoire d’amour

Livre lu dans le cadre du Prix du Livre Inter 2024 – et de notre club de lecture « Shadow Cabinet Inter ». Encore un roman que je n’aurai pas lu s’il n’avait pas figuré dans la liste des candidats au Prix du Livre Inter. (Ah ce titre pour ado’ !)

Présentation de l’Editeur (Seuil)

Bastien, inspecteur du travail à Lyon, est amené à enquêter sur un accident : un ouvrier employé dans une usine de traitement des déchets est mort broyé dans une compacteuse.

Maïa, journaliste scientifique, se rend au Cern, le prestigieux centre de recherche nucléaire à Genève, pour écrire un article sur le cristal scintillateur, un nouveau matériau dont les propriétés déconcertent ses inventeurs.

Bastien apprend que l’accident est en réalité un homicide. Maïa, elle, découvre que l’expérience a mal tourné. Sa tante, physicienne dans la grande institution suisse, lui demande de l’aider à se débarrasser de ce cristal devenu toxique.

Ce roman addictif qui emprunte aux codes de la série et du thriller est aussi une histoire d’amour. Une rencontre inattendue entre un homme, vaguement catholique et passablement alcoolique, et une femme, orpheline et fière, qui a érigé son indépendance en muraille.

Sophie Divry est née à Montpellier en 1979 et vit actuellement à Lyon. Elle a reçu la mention spéciale du prix Wepler pour La Condition pavillonnaire et le prix de la Page 111 pour Trois fois la fin du mondeFantastique Histoire d’amour est son septième roman. Avec sensibilité, elle allie l’art du récit et une exploration de nos sociétés contemporaines.

Encore un roman « populaire », mais contrairement à celui de Camille de Peretti avec un ton plus personnel et des personnages plutôt bien dessinés/campés et des rebondissements dans le récit plutôt réussis (avec, ce qui rend la lecture plus « addictif », des cliffhangers feuilletonesques comme dans certaines séries TV).

Sophie Divry a fait le choix de nous raconter une sorte de « polar doux » en alternance. Ca débute avec Bastien Fontaine (41 an), inspecteur de travail et incapable à surmonter le fait que sa copine Isabelle est partie. [Rompre, c’est faire d’un personnage principal de votre vie un personnage secondaire.] Le chapitre suivant c’est la jeune journaliste scientifique au chômage, Maia di Natale, qui parle. Elle vit seule [Depuis la mort de sa mère, elle avait appris à vivre avec des manques, elle ne les craignait pas. On ne peut pas combler toutes les failles dans une existence; il s’agit plutôt, entre ses interstices, de trouver son bonheur] avec un joli appétit sexuel qu’elle satisfait par des rencontres sans lendemain. Et bientôt il y aura un chat avec elle. Un chat qui m’a à un moment presque fait abandonner le livre.

« Le chat dort. Le chat s’étire. Le chat se passe la patte derrière l’oreille. Le chat miaule. Le chat court après une boule de papier jusqu’à ce qu’elle se coince sous un meuble. Le chat marche sr le clavier de l’ordinateur. Le chat veut capter votre attention. Le chat est vexé d’être posé au sol. Le chat se roule sur le dos. Le chat ronronne. Le chat dort. Qu’il est bon de vivre auprès d’un autre être vivant.

(p. 151 – début du Chapitre 12 Maïa)

Toutefois, le style alerte, simple, feuilletonesque accroche le lecteur. Il a quand-même envie de savoir comment Sophie Divry va faire évoluer son histoire « fantastique ».

Les deux récits alternants (celui de Fabien : « je »….celui de Maïa : « elle » ) vont se rejoindre dans la 2e moitié du roman – et il y aura encore trois autres personnes qui ont le droit de densifier le récit rocambolesque et fantasque, même si scientifiquement parlant, tout se tient (on parle de cristaux scintillateurs. d’un compacteur (de déchets), du CERN et du financement des travaux scientifiques). Bien entendu les deux êtres dissemblables vont se croiser, s’apprécier, s’aimer (sur le tard du roman).

Polished cut from LuAG:Ce single crystal, 44 mm in diameter under UV illumination (UV lamp in the background). 

En fin de compte je garde en tête que certains passages sont trop longs (les effets du « cristal bleu » sur Bastien prennent – pour moi – un peu trop de place et sont « redondants »). 506 pages sont finalement un peu long pour cette histoire qu’on aurait pu resserrer un peu, mais je pense que surtout des lecteurices plus jeunes que moi aimeront ce roman dont le style navigue entre simpliste, un peu trivial et à quelques reprises lyrique (notamment quand il parle de l’amour ou de la solitude – des deux « héros ») et quelques envolées contre le capitalisme (ah ces patrons méchants) et l’appât du gain. Le tout manque finalement de profondeur.

Ce n’était vraiment pas un roman pour moi (les lecteurs Babelio sont par contre plutôt positif – 3,8/5).

A propos lorenztradfin

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2 commentaires pour Fantastique histoire d’amour

  1. Matatoune dit :

    Ravie de ne pas avoir cédé aux avis divers ! Ce roman n’est pas pour moi ! Merci pour ce retour 😉

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