Deux toiles dans les salles obscures

Programme tout en contrastes – un film français (grand public et 1er degré) sur une fille qui chante et un film norvégien (Art et Essai avec une douce sophistication sur une fille qui court)

Aline

Valérie Lemercier nous offre un film dans lequel elle a assure la réalisation, co-écrit le scénario et interprete le rôle principal (sans toutefois chanter – ce rôle est assuré par Victoria Sio qui (plutôt très bien) chante les titres d’Aline (derrière laquelle se cache Céline Dion).

Je ne suis pas un fan de Celine Dion (il n’y a qu’une chanson d’elle qui se trouve dans ma playlist : My heart will go on) – mais je ne l’ai plus écouté depuis un siècle. Cependant, j’en ai rajouté après ce faux ‘biopic’ un morceau : « Ordinaire » (que je connaissais chanté par Robert Charlebois) et qui, chanté par Victoria Sio/ Céline Dion, offre dans le film le seul et unique beau et émouvant moment, de plus après une ballade sur « Going to the town » de Rufus Wainwright – que j’aime bien. Le film se laisse toutefois regarder pour la performance de Valérie Lemercier et un côté distrayant.

On peut s’énerver (ou rire nerveusement) en voyant le trucage pour pouvoir jouer une fille de 12 ans, rire du kitsch, ok, mais on peut aussi s’incliner devant la reconstitution des coiffures, costumes, scènes … C’est rondement mené, les acteurs s’investissent (sont crédibles), mais c’est tellement lisse de chez lisse que javais presque envie d’écrire à François Morel qui sur FI avait fait un très joli texte-pub pour ce film.

Le portrait de la mère d’Aline (Céline) était presque la seule lumière du film

Julie (en 12 chapitres)

Julie, bientôt 30 ans, n’arrive pas à se fixer dans la vie. Alors qu’elle pense avoir trouvé une certaine stabilité auprès d’Aksel, 45 ans, auteur à succès, elle rencontre le jeune et séduisant Eivind. (Allociné)

Portrait (légèrement) éclaté d’une jeune femme qui semble toujours être en décalage par rapport à ses partenaires masculins, par Joachim Trier (Oslo, 31 août).

Qui dit 12 chapitres, dit (j’exagère !) douze court-métrages autour de différents moments de la vie de cette jeune trentenaire avide d’indépendance (qu’elle semble avoir trouvé dans le dernier chapitre).

L’actrice (primée à Cannes par ailleurs pour ce rôle) Renate Reinsve s’avère être le meilleur atout du film qui, à mon avis, traite un peu trop de sujets (féminisme, amour, infidélité, enfants, maladie/mort…. ).

Les premiers deux chapitres (avec une voix off bien présente mais n’apportant pas grande chose) suggèrent une proximité avec les 1ers films de Woody Allen (beaux dialogues, montage alerte, drôle aussi) avant que ne s’invite la gravité, la maladie (d’un des hommes de sa vie à Julie)… Un chapitre placé sous le signe de champignons hallucinogènes est de trop – et montre du subconscient de Julie ce que le spectateur avait déjà senti). Un autre, plus léger celui-ci, se déroule, grâce à un interrupteur, dans un monde figé dans lequel seul elle (et son amant) coure(nt), bouge(nt). Certes ça fait un peu Pub mais rend bien à l’écran la traduction des sentiments des protagonistes…

Au vu des bonnes critiques je m’attendais à mieux – mais je ne suis pas sorti de la salle obscure en me disant « Quelle daube ! ». J’aurai souhaité un peu plus de resserrement de la part de J. Trier qui toutefois n’a pas perdu sa main pour faire le portrait de trente-/quadragénaires de notre époque.

A propos lorenztradfin

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Un commentaire pour Deux toiles dans les salles obscures

  1. princecranoir dit :

    Deux films sur lesquels j’ai fait l’impasse hélas.
    Par curiosité, j’aurais sans doute préféré connaître la vie de Julie plutôt que d’aller crier Aline. 😉
    Merci pour ces avis éclairants et éclairés.

    Aimé par 1 personne

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