J’ai eu avant l’été le plaisir de recevoir un livre dédié par Jérôme Magnier-Moreno avec une belle dédicace : « …en espérant qu’un des rares « garçons blogueurs » appréciera ce « Saut oblique » .
C’est grâce à mon lien avec Livrophage et son joli billet sur ce livre que Jérôme m’a contacté – et je le remercie pour ce petit saut oblique dans le temps et l’espace.
C’était drôle : Je me suis mis à lire le petit livre (91 pages), un jour de pluie, et « tombe » dès la 3e page, dans le chapitre « 0 – Les couleurs », sur une référence à Ernest Hemingway et Hadley (que j’ai « fréquenté » quelques semaines auparavant seulement) – Hemingway et la pêche resteront par ailleurs présent tout au long du livre (belle citation p. 54 complétée par « ….Une phrase magnifique (même traduite), qui explique pourquoi Hemingway est Hemingway, et pourquoi moi je ne suis que moi… » remarque qui reflète bien le côté mélancolique et rieur en même temps qui caractérise ce livre qui par ailleurs fait également « honneur » à Henry Thoreau (« Walden ») qui est souvent évoqué par Paolo Cognetti aussi – les grands esprits se rencontrent.
En effet, on (sou-)rit beaucoup dans ce récit (et cela dès les premières lignes assez de-culottées). Comme par exemple lors de cette rencontre fortuite (j’ai re-pensé à mes années auto-stop d’avant blablacar) avec « …une femme d’une quarantaine d’années, aux longs cheveux noirs ondulés et aux seins obuesques dont la naissance est très nettement visible par un décolleté non négligeable… » et les soirées humides qui s’ensuivent (p. 60) … combien sommes/seront nous, les hommes, loin de notre adolescence, de re-penser à nos émois (de nos 20 ans à peine ?)… sachant que, dans mon cas, les seins obuesques, très peu pour moi, elles n’ont jamais été mon fantasme….
L’Éditeur présente le livre comme suit (4e de couv’)
« La Corse. Boisée. Montagneuse. Désertique. Magnifique. Mer bleue. Minuscules coques blanches des bateaux jetées dans l’eau comme une poignée de graviers. Côtes brunes. Nouvelle palettes de couleurs. »
Le peintre Jérôme Magnier-Moreno a mis dix ans pour écrire une histoire qui ne parle de rien – ou presque ; un jeune homme parti pêcher le long du GR20… Un premier roman initiatique procurant une impression unique de liberté.
En effet, le narrateur se souvient de quatre jours passés en Corse … pour faire de la pèche avec un ami qu’il attendra comme le faisaient Vladimir et Estragon – le livre aurait pu finalement s’appeler aussi « En attendant Olivier » ou « En attendant la truite » ….
Petit bijoux de livre, limé, poli depuis des années…. Le lecteur suit les « aventures » du pêcheur empêché, parcourant les impressions colorées (en artiste-peintre qu’est l’auteur) – chaque chapitre porte une couleur (du rouge en passant par le bleu turquoise au mordorée…) – parfois des mots (sensations), des anecdotes, des images-flash, des poèmes aussi (en alexandrin ou pas), qu’on sent bien « vécus », glanés (réellement) dans un petit Moleskin…..ou aussi le « discours fleuve » de la Rivière (la seule partie – p. 37/39 – dont la musique était, à mes oreilles, plus dissonante, presque perturbante)…
Un texte mélancolico-comique qui fait du bien, se déguste comme un verre de champagne – et qui m’a bien permis de faire un voyage, aussi bien dans les effluves sentimentales du garçon que j’étais, manquant de confiance en soi, que vers le passé récent (ma randonnée en Corse un mois de juin – 2013 – particulièrement chaud)
Enfin, et cela vaut ce que ça vaut, celui qui aime Nile Rodgers et Foreigners et a du mal avec Céline Dion, m’est d’emblée sympathique….
Merci Jérôme.
Ah ah ah ! Je t’ai dénoncé à Jérôme comme lecteur avisé,et contente de voir que ce joli petit livre a été évocateur pour toi. C’est ça, un livre évocateur, drôle, intelligent, jamais prétentieux et je me suis dit que Jérôme doit être fort sympathique.
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Ce titre me rappelle « la pêche à la truite en Amérique » d’un auteur merveilleux: Richard Brautigan. Et aussi bien sûr, le grand Jim et ses parties de pêche!
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