Présentation de l’Editeur (Metaillé)
Alors qu’il approche de son 60e anniversaire, Mario Conde broie du noir. Mais le coup de fil d’un ancien camarade de lycée réveille ses vieux instincts.
Au nom de l’amitié (mais aussi contre une somme plus qu’honorable), Bobby le charge de retrouver une mystérieuse statue de la Vierge noire que lui a volée un ex-amant un peu voyou.
Conde s’intéresse alors au milieu des marchands d’art de La Havane, découvre les mensonges et hypocrisies de tous les “gagnants” de l’ouverture cubaine, ainsi que la terrible misère de certains bidonvilles en banlieue, où survit péniblement toute une population de migrants venus de Santiago.
Les cadavres s’accumulent et la Vierge noire s’avère plus puissante que prévu, elle a traversé les siècles et l’Histoire, protégé croisés et corsaires dans les couloirs du temps. Conde, aidé par ses amis, qui lui préparent un festin d’anniversaire somptueux, se retrouve embarqué lui aussi dans un tourbillon historique qui semble répondre à l’autre définition de la révolution : celle qui ramène toujours au même point.
Un voyage éblouissant dans le temps et dans l’histoire porté par un grand roman plein d’humour noir et de mélancolie.
Un nouveau « Condé » traduit par Elena Zayas
Mario Condé, un ancien policier, désormais sexagénaire, et personnage récurrent de certains roman de Padura, pour une intrigue dont, au moins pour moi, le côté policier (les qqs cadavres), n’est que prétexte pour nous relater, empreint de nostalgie, mélancolie aussi et un certain réalisme poétique, le Cuba d’aujourd’hui, dont Padura nous dépeint des favelas habités par des « immigrés » plus pauvres encore que les Cubains citadins….. dépaysement garanti avec un zeste d’humour parfois cyniquement cinglant.
Mais Padura ne parle pas seulement du temps présent. Le lecteur aura l’occasion d’observer quelques instants de la « vie » de la statue de la Vierge Noir (sur le vieux continent – du temps des croisades et/ou de la guerre civile en Espagne… ) apprend des choses sur la Vierge de Regla (et les fêtes et croyances autour)
Instantanés de la vie quotidienne, valeurs de l’amitié, l’alcool, son amour pour la belle Tamara…. , Creedence Clearwater, Callas….. des réflexions sur le marché de l’art…., des sujets formidablement bien liés et distillés qu’on a parfois déjà pu lire dans « Hérétiques » p.ex. ou « L’Homme qui aimait les chiens » … ou voir dans la « série » Netflix « Quatre Saisons à la Havane » basé en partie sur le cycle « Les Quatre Saisons »…. cette fois rehaussé par des considérations sur la religion, la/les croyances….
Çà coule doucement, paresseusement, n’est jamais trépidant (malgré deux-trois accélérations) et ne donne pas vraiment envie d’aller à Cuba….
« L’Évidence d’un nombre couperet, dont même la sonorité était effrayante (soixante, un sifflement qui vous hante, sssoi-sssante),lui était apparue comme la preuve incontestable que son physique (lombaires, épaules et genoux rouillés; foie enrobé de graisse; pénis de plus en plus indolent) et son esprit (rêves, projets, désirs mitigés ou à jamais perdus) annonçaient depuis quelque temps l’arrivée obscène de la vieillesse ... » (p.10 sur 448)
Pour être honnête je n’étais pas aussi emporté que par « Hérétiques » (lu en 2015) – pour moi les « voyages » dans les temps moyenâgeux n’apportaient pas autant de profondeur que dans ce dernier – mais il y a un ton, une nostalgie, une vue sans ambages sur ce qu’est devenu Cuba qui rendent ce roman d’une richesse qui fait du bien dans ces temps ou tout doit aller vite…. et qui me mettront sur la voie des prochains de ses romans.
Pour mon amie Simone c’était un coup de cœur :
Ah merci pour le lien, moi j’aime le Moyen-Age, alors ceci explique cela. Hérétiques était géant, c’est certain. J’adore cet auteur. Il prépare un roman vertigineux a-t-il dit quand je l’ai rencontré en librairie cet hiver…qui lui donne du fil à retordre…ça promet !!!
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Ça sent plus la misère que la salsa ou le mojito ton reportage. Superbement illustré, tant par les mots que par l’image. Peut être une lecture estivale. Merci.
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