Les enfants des autres

Les enfants des autres

Présentation de l’Éditeur  (P.O.L.) 

Bobby vit avec Julie dans une petite ville de province. Il travaille sur des chantiers. Il aime marcher dans la forêt qu’il connaît bien où une découverte macabre vient d’avoir lieu : le corps d’une femme assassinée. Bobby aime rendre visite à sa grand-mère et aime ses enfants. Ses enfants ? Mais ce sont les enfants de leurs amis Max et Alexa, prétend Julie quand Bobby les cherche partout dans la maison. Et Bobby ne sait plus très bien surtout depuis qu’il a surpris, croit-il, Julie avec Max, son meilleur ami, dans une scène sans équivoque. Ou n’ont-ils jamais eu d’enfants ? D’ailleurs, Bobby est-il bien en couple avec Julie ? Et a-t-il jamais voulu d’enfants ?
« Je me suis servi de ma vie banale de père de famille pour inventer une histoire la plus excitante et stimulante possible », dit l’auteur. La question de la paternité devient une énigme embarrassante : désir d’enfant, peur de les perdre, de ne pas bien s’y prendre, fantasme de la vie avant ou sans les enfants. Pierric Bailly entraîne ses lecteurs dans un roman infernal où le doute devient le principe même de la narration. Le suspens du récit porte autant sur l’adultère, le désir d’enfants, l’assassinat d’une femme, que sur l’identité même du personnage principal. La lecture se fait au gré d’une succession de bascules dramatiques, ce qu’on appelle au cinéma des twists, pour démultiplier l’espace des possibles.

4e de couv’ 

« – Les enfants ? Quels enfants… ? C’est pas nos enfants, Bobby. C’est pas les nôtres… J’ai des enfants. Je n’en ai plus. Je veux des enfants. Je n’en veux pas. La vie de famille c’est un truc de dingue, je te jure. »

Drôle de roman « familial » soliloque à (faux) suspense dans le Jura, le paradis/l’enfer  terrestre privilégié de Pierric Bailly…. dans lequel désir(s) et réalité(s) se confondent, se stimulent mutuellement.

carte

Ça démarre fort avec la découverte à la 1ere page d’un adultère commis par Julie, la compagne du narrateur, avec Max, le meilleur ami  « J’ai l’impression de les avoir vu à poil tous les deux et de les avoir vu s’embrasser et de les avoir vu baiser, de….(ça devient plus « hard » – je vous l’épargne donc nda) « (p.8) – et sur la dernière page des 204 que nous offre Pierric B. ça se termine ainsi « … Et elle m’embrasse, comme ça, sans s’annoncer. Bouche ouverte, avec la langue. Je la laisse faire? Je ne la repousse pas.... » (ça re-devient plus « hard » – je vous l’épargne donc, même si j’ai constaté que les pages de mon blog teintées d’érotisme ou même « hard » comme la vidéo dont parle E. Carrère dans « Le Royaume » ont plus de succès sur Google que mes écrits plus sérieux  nda) – pour se terminer avec la dernière réplique « J’ai  envie de jouer, Bobby« ) sauf que ce n’est plus sa femme mais celle de son ami Max, Alexa (!!)  qui est « à l’ouvrage »…. et le lecteur s’est perdu (un peu).

Jouer – c’est on dirait « le truc » de Pierric B. au point de nous balader en nous tirant par le bout du nez….. C’est Bobby ou Max qui a un VTT Rossignol tout suspendu et sa fourche Rockhox Revelation ? Qui conduit une Peugeot 207, qui un 4×4 (une fois c’est Max une autre fois Bobby… ? et qui a finalement des enfants (Gaby, Jimmy et Hugo) ? … et le bonheur dans tout ça ?

Certains lecteurs parlent de « lynchien », citent « Mulholland Drive »  avec ses multiples entrées et possibilités… là c’est, j’avoue un peu pareil…. J’étais un peu perdu, moyennement intéressé par certaines péripéties (le doigt qui s’infecte, la dépendance du Tramadol, Doliprane 1000 et autres Diazépam… mélangé bien entendu avec de l’alcool (fait avec son propre alambic…. on hallucinerai avec moins que ça), les recettes de cuisine (ahh ces champignons…) ….

Mais ce sont les dialogues, le regard précis et critique sur notre société, le mode de vie familial, le désir (ou le refus) d’avoir des enfants, la question de ce qu’est un bon parent (ou être un parent tout court), qu’est-ce que ça fait au couple… qui font que le lecteur (comme moi) reste, sans savoir ce qui est vrai et ce qui est imagination…., et c’est moins moins l' »action » (puisqu’il n’y a pas vraiment grande chose qui « se passe » à part l’écoulement de la vie « ordinaire » – même le cadavre qu’on a découvert ne sera qu’un leurre parmi d’autres).

L’homme des bois (situé dans le même « coin ») et Mickael Jackson étaient déjà des livres étranges, là il en rajoute une couche tout en maîtrisant à merveille un style « parlé » faussement désinvolte et en y regardant de près d’une précision folle.

Pour les lecteurs qui aiment se laisser berner avec des personnages (comme p.ex. la grand-mère qui a plus de 80 ans se remarie et ouvre des horizons insoupçonnés).

 

 

A propos lorenztradfin

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3 commentaires pour Les enfants des autres

  1. princecranoir dit :

    Visiblement pas pour moi, même si j’ai bien compris ton petit jeu pour allécher le lecture en expurgeant joyeusement les parties les plus salaces. 😉

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