Schattenmänner – Les hommes de l’ombre

Il y a des livres qu’on ne lâche pas des mains……, même s’ils sont épais comme la bible (478 pages chez Penguin – j’ai lu la version poche).

Schattenmänner

« (Les hommes de l’ombre ) Schattenmänner) – non traduit en français – de Christian v. Ditfurth en fait partie. Pourtant ce n’est pas d’une lecture facile – malgré la structure des phrases souvent réduite au strict minimum (parfois le lecteur doit se choisir le verbe/remplir les vides laissés ou décoder les ellipses).

« Opel Astra, noir. Discret. Auprès d’une chaîne de location de voitures » (p. 55).

Ça commence par le meurtre de la maîtresse du ministre de l’intérieur bavarois – il ne sourira plus longtemps – et se transforme en un thriller plutôt politique qui entraîne le lecteur – on peut le révéler sans rien trahir – via un groupe de chat Facebook (avec des photos de chats – codées !! cherchez l’intrus ou les méchants dans un groupe FB de 180.000 membres !) dans les méandres de la coopération européenne en matière d’armement. Défense européenne/espionnage/ export de matériel militaire (donc big money), meurtres à la pelle, la destruction d’un immeuble et tutti quanti…. Et cela avec un ton empreint d’une ironie dialectique qui semble être la marque du commissaire de Bodt (que je ne connaissais pas).

chat - magasin de toilettage de chats à Paris

C’est pourtant déjà le quatrième cas duquel ce commissaire, féru de Kant, Hegel et Seneque (il en lâche parfois, avec son air supérieur de Hambourg, des citations – qui même à moi, allemand, requièrent une attention aiguisée), tout en poussant ses supérieurs direction crise cardiaque (les règles applicables ou directives officielles, il s’en fout).

« Il y a une innocence dans le mensonge qui est signe de bonne foi » (Es gibt eine Unschuld in der Lüge, welche das Zeichen des guten Glaubens an eine Sache ist).

L’équipe de de Bodt : la belle Salinger (il y a des signes qu’elle en pince pour de Bodt, mais la pauvre est  trop marquée par des histoires d’amour « compliquées ») et l’ »enfant » de l’immigration Yussuf. S’ajoutent à cela une équipe française (Lebranc et son assistant zelé Floire – belle relation teintée d’amour et de haine). Les dialogues dans lesquelles fusent des jeux de (bons) mots rendent particulièrement agréable la lecture, qui s’approche d’un « page-turner ».

On peut toutafé lire ce 4e opus autour de de Bodt sans avoir lu les 3 aventures précédents, mais j’imagine que certaines allusions et « blagues » fonctionnent encore mieux si on a accompagné l’équipe dès ses débuts.

chats taggées à Paris 10e

Le style : rapide (chapitres assez courts), changements de perspectives, presque décharné (voir l’exemple en haut), et ce qui est très agréable, c’est le changement géographique (grâce au travail main dans la main entre les Français et les Allemands Macron et Merkel ne sont jamais loin et les particularités des rouages politico-économiques en prennent un coup – ici notamment la fusion de Nexter et KMW !)

Le lecteur français connait Christian von Ditfurth par le biais de deux enquêtes d’un historien qui aide la police (dans des affaires liées au passé allemand – nazi ou stasi – [ « von Stachelmann »] (« Un homme irréprochable » et  « Frappé d’aveuglement »)

Le poing le frappe sur le nez. Il bascule en arrière. La porte claque, se referme. Ils étaient deux. L’un lui donne un coup de pied dans les couilles. Douleur déchirante. Renner se tordait. Tout ce qu’il voyait, c’étaient les chaussures. Peur qu’on le frappe de nouveau. Toutefois, l’un s’est assis sur le lit, l’autre sur la chaise. (p. 290 – essai de traduction)

Die Faust traf ihn auf der Nase. Er kippte nach hinten. Die Tür klappte zu. Es waren zwei. Einer trat ihm in die Eier. Der Schmerz zerriss ihn. Renner krümmte sich. Sah nur die Schuhe. Fürchtet den nächsten Tritt. Aber der eine setzte sich aufs Bett, der andere auf den Stuhl.

 

 

A propos lorenztradfin

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2 commentaires pour Schattenmänner – Les hommes de l’ombre

  1. Philisine Cave dit :

    Je ne sais pas quoi en penser. Cela a l’air d’être une lecture sympa mais pas essentielle.

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