Derain – Balthus – Giacometti
Le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris nous propose une exposition (très complète, avec de très belles œuvres qui côtoient parfois d’autres moins subjuguant) au cours de laquelle sont confronté « pour la première fois » (le catalogue dixit) les œuvres de ces trois artistes (plus de 350 œuvres majeures : peintures, sculptures, œuvres sur papier et photographies.
La cartographie de leurs relations offre…une vision assez stimulante des croisements (convergences) et complicités de trois artistes qui se sont rencontré au sein des surréalistes (desquels ils se sont rapidement éloignés, chacun à sa manière)
En 9 sous-thèmes (Le regard culturel; vies silencieuses; le modèle; Jouer, la patience; (2 intermezzo); le rêve – visions de l’inconnu; A contretemps dans l’Atelier; et enfin La Griffe sombre) le visiteur part à partir dès l’entrée trois autoportraits
à la découverte de leur similitudes, parcours qui s’entrecroisent et s’éloignent pour nous offrir une sorte de portrait chinois éclaté…. Ainsi Giacometti aurait dit dans les années 50 : « Derain est le peintre qui me passionne le plus, qui m’a le plus apporté et le plus appris depuis Cézanne, il est pour moi le plus audacieux » (ce qui est parfois étonnant au vu de certains tableaux (à mon goût). Si j’ai bien suivi, le tableau qui a constitué un choc pour Giacometti était la « Nature morte aux poires »
J’étais, dans ce parcours d’une très grande richesse (un vrai plaisir de passer de sculptures aux dessins pour revenir aux tableaux) une nouvelle fois ébloui par les « substractions » de Giacometti, toujours, avec à la recherche de ce qui est de ce qui se cache derrière ce qu’on voit (une anecdote – lu dans le catalogue en parle parfaitement : « …on travaillait toute la journée. Et le soir, c’était une peinture. Et plus ça allait, plus il (le portraité, nda) disparaissait. Le jour de son départ : « Si je fais encore un trait, la toile s’abolit complètement. »
Ou cette (pour moi, très ) belle « Nature morte avec une pomme » (1937) :
(Re-)Découverte de Derain aussi dont je connaissais surtout les tableaux « cubistes » (genre Baigneuses) ou « Le Dos » (dans la collection permanente du Musée)
Balthus avait fait un très beau portrait d’André Derain (1936) – et l’exposition nous montre – entre autres – un fauteuil recouvert du tissus du peignoir reproduit sur ce tableau-ci….
Je n’avais pas vu l’exposition de Balthus au Centre Pompidou dans les années 80… et l’ai ainsi « redécouvert » (il y a plus dans ses tableaux, dessins et lithographies que des nymphettes dans d’étranges positions… qu’on voit d’habitude.
Ainsi « La vallée de l’Yonne »
Ou l’étrange « La rue »
L’exposition offre de nombreux « ponts » entre les artistes, crée de belles résonances qui titillent l’intellect – on se promène avec plaisir dans cette exposition.
[Balthus – Jeune fille à la chemise blanche]
Pour finir encore un Balthus (La toilette de Cathy) – intéressant dans ce contexte : Balthus avait travaillé sur une série d’illustrations pour « Les Hauts de Hurlevents ». La « toilette de Cathy » trouvait là l’origine dans une phrase du roman « Why have you that silk frock on, then ? »
L’exposition dure jusqu’au mois d’octobre.
Merci! J’adule les dessins d’Alberto, j’aime l’ambiancé bizarre des tableaux de Balthus et je ne connais pas Derain. J’aurai peut-être l’occasion de la voir…
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c’est vrai, les dessins de A.G. sont tout simplement magnifiques…. plus je vieillis plus je les aime.
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