La décennie radicale (1904 – 1914)
Ce qu’il faut, ce serait de rester éternellement jeune, éternellement enfant : on pourrait faire de belles choses toute sa vie. Autrement, quand on se civilise, on devient une machine qui s’adapte très bien à la vie et c’est tout. (lettre à Vlaminck , été 1907)
Portrait de Lucien Gilbert
Pendant mon court séjour à Paris et avant de filer pour l’Allemagne j’ai fait un tour au Centre Pompidou pour voir, en complément de l’exposition « Derain-Giacometti & Balthus » vue en juin, une exposition monographique consacrée à André Derain 1904 – 1914. La décennie radicale, qui retrace pédagogiquement les étapes du parcours de l’artiste avant la 1ere guerre mondiale, à savoir la période dans laquelle naissaient les grands mouvements d’avant-garde les plus radicaux (du fauvisme au cubisme), dont il devenait ainsi un acteur…. passant du fauvisme au cubisme, remplaçant la perspective par la juxtaposition de couleurs vives…(entre autres) .
Les montagnes à Collioure (vers 1905)
Ami non seulement de Giacometti et Balthus (dans les années 30), Derain (1880-1954) était aussi un proche de Maurice de Vlaminck, Marquet, Henri Matisse, Pablo Picasso … et s’est inspiré de leur travail tout en rajoutant sa touche personnelle. Il fit de même avec Monet (voir les grands ensembles de sa période « Londres », des presque-Monet, peint en atelier à Paris sur la base de ses esquisses et notes…
Baigneuses (« femmes statues)
(voir dans la même salle les diverses baigneuses de Derain à la Matisse et à la Picasso côte-à-côte est simplement surprenant)
Son œuvre impressionne par la multitude de techniques (peinture, dessin, xylographie, sculpture, céramique, cinéma, et surtout la photographie… cette dernière lui servira souvent comme base de départ ou support pour ses tableaux) ainsi que par l’envergure de styles qui jalonnent, je dirais presque de manière déconcertantes, l’ensemble de son œuvre.
Le bal de Suresnes (1903) – Photo, quadrillage, peinture –
L’exposition présente environ 70 peintures ainsi qu’un ensemble colossal d’œuvres sur papier – aquarelles, dessins, carnets de croquis, gravures -, des sculptures, une cinquantaine de photographies, des sculptures maories et africaines, des céramiques… vus et découverts par Derain notamment à Londres et surtout des extraits de ses carnets qui recèlent des bijoux et témoignent d’une hyperactivité incroyable.
Nu debout – 1907 + dessins préparatoires
(Nature Morte au Calvaire vers 1912)
Entendu devant la nature morte ci-dessous (2 femmes qui parlent : « mais qu’est-ce que c’est moche ! » « Oui, ce n’est pas joli, » répondait l’autre) )
Par ailleurs très drôle aussi un trio de femme d’une petite 60aine qui tançait une copine : « Mais pourquoi tu dois toujours tout intellectualiser. Laisse parler la beauté de la peinture et tais-toi…! »
Vue sur la Tamise (1906)
Les pêcheurs à Collioure (en haut à gauche)
Le Pecq (1905) – 2 à droite en haut)
Bords de Seine à Chatou (1904) – à droite en haut)
La baie de Martigues (1908) – en bas
Madame Derain en vert (1907)
(Tableau exposé dans l’expo’ Derain-Giacometti-Balthus) – Portrait de Derain par Balthus en 1936)
Pas très avenant M.Derain… Je vais passer plus de temps auprès de César, je pense. Trop drôle, la 2e remarque m’a déjà été faite plus d’une fois!
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moi non plus je n’échappe pas toujours à « l’intellectualisation »… mais je trouve que ce n’est pas une vraie maladie !
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Je me rends compte que je suis plus sensible à l’artiste qu’à l’art lui-même. Duchamp le dit très bien, « l’art est un mirage »!
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Eh ben, je n’ai jusqu’ici pas souvent fait cette « distinction » entre l’oeuvre et son créateur….
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