Livre que A. m’a prêté après la dernière réunion de notre Club de Lecture.
4e de couverture
En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart vient en réalité des pénitenciers et des asiles… L’une d’elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l’alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste alors à la lente agonie de son peuple d’adoption…
Traduit de l’anglais par Jean-Luc Piningre.
Roman féminin, dans la mesure ou c’est principalement une femme qui parle (à travers ses « carnets »), mais sous la plume d’un homme : Jim Fergus.
Une femme – May Dodd – sera internée dans un asile d’aliénés suite à un mariage que sa famille n’approuve pas…. Pour sortir de cette « prison » elle saisira l’occasion de la proposition insensée du président Grant (de notre point de vue d’aujourd’hui) à savoir échanger mille femmes contre mille chevaux, les femmes devenant les épouses d’indiens, mères de leurs enfants. Objectif affiché : assurer la mixité des races et surtout la paix entre la jeune nation américaine naissante et les indiens….
Le lecteur suit l’intégration de Mary et d’une dizaine d’autres dans la tribu. Description de la vie quotidienne à travers les carnets de cette femme « miraculeusement » retrouvés en 1926….
« Franchement, vu la façon dont j’ai été traité par les gens dits « civilisés », il me tarde finalement d’aller vivre chez les sauvages. »
May devient – on s’attendait à ça l’épouse du chef indien « Little Wolf » – non sans avoir eu, avant l’intégration dans la tribu une histoire d’amour avec le capitaine Bourke – en avant poste entre la « civilisation » et les « sauvages ».
« De leur côté, ces messieurs sauvages donnent l’impression de passer un temps démesuré à paresser dans leurs tipis, à fumer et à palabrer entre eux… ce qui me pousse à croire que nos cultures, finalement, ne sont peut-être pas si différente : les femmes font tout le travail pendant que les hommes bavassent.
Regard pragmatique et de bon sens sur les deux sociétés, envolées pré-féministes, le récit de May est réaliste – la description du mode de vie et de la philosophie de vie des indiens est à ce titre passionnant – , parfois teinté d’un humour désabusé et qui n’oublie pas de décrire les destins des autres femmes … et on la sent de plus en plus devenir indienne.
J’ai repensé au capitaine Bourke qui me demandait un jour avec emphase lors d’une conversation : « Où est le Shakespeare des sauvages ? » et je tiens peut-être la réponse. Si les Indiens ont peu contribué à la littérature et aux arts de ce monde, c’est sans doute qu’ils sont trop occupés à vivre – à voyager, chasser, travailler – pour trouver le temps nécessaire à en faire le récit ou, comme Gertie le suggérait, à méditer sur eux-mêmes. Je me dis parfois que c’est après tout une condition enviable…
Le roman est bien documenté (j’ai retrouvé pleines de descriptions de la vie des indiens déjà vu/lu ailleurs – pas plus tard que lors de la lecture de « Le fils » de P. Meyer https://lorenztradfin.wordpress.com/2015/04/17/le-fils/)
En même temps, les femmes de la tribu exercent une influence non négligeable sur le déroulement des activités quotidiennes, et on les consulte constamment sur tous les sujets qui ont trait au bien-être du Peuple. (…) La société blanche aurait sans doute bien des choses à apprendre des sauvages sur le plan des relations entre les sexes.
Je l’ai lu comme un roman d’aventures, étais un peu perplexe du langage (tenu dans le style du 19e) et de ce mélange entre roman photo/de gare, riche documentaire, et des femmes archétypiques (chacune est/sera représentative d’un type ou d’une approche de la vie un peu trop schématique à mon goût) – Mais je n’arrêtais pas me dire (et d’y (re-)penser) qu’il y a un peu plus de 100 ans on a fait si peu de cas de femmes et par extension ensuite des indiens (leur massacre me fait encore mal aujourd’hui)…
Roman, à défaut de me prendre à la gorge, m’émouvoir ou vraiment toucher, que j’ai lu comme un documentaire qui se place d’emblée en juge de la bêtise et avidité de l’Homme….
Je l’ai lu il y a déjà pas mal de temps, et en ai tiré la même chose : de l’info, de l’histoire, une lecture agréable et instructive néanmoins. C’est sûr, depuis j’ai lu bien mieux sur le sort de ces pauvres Indiens, et de ces pauvres femmes ! ( 😉 )
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un bisous-merci à celle-qui-court-les livres …
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Je l’ai lu moi aussi il y a quelques années et il m’en reste un très bon souvenir.
A conseiller pour son côté documentaire effectivement.
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Tu n’as pas le bouton de partage FB?
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oups – jamais pensé à un truc pareil…. je regarderai ce week-end….
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Je l’ai trouvé !!!
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Ping : Hostiles | Coquecigrues et ima-nu-ages
J’ai ce livre dans ma bibliothèque depuis…au moins 10 ans (voire plus) et je n’ai jamais pris le temps de l’ouvrir.
Je prends cet article comme un signe pour le lire rapidement.
Merci
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Des amies m’ont dit que la suite de ce roman parue l’année dernière est bonne. Bonne lecture à toi. Ça te changera les idées
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