Sélection du Livre Inter 2019.
Présentation de l’Éditeur (Fayard)
Philippe Vasset, explorateur fervent des marges et les frontières, qui avait préféré dans son dernier roman (La légende, Fayard, 2016) les catacombes de Rome à ses coupoles, remonte dans ce récit des origines à la source de ses premiers éblouissements.
C’est une ligne de béton tendue à dix mètres au-dessus de la Beauce, qui barre depuis toujours le paysage de son enfance.
Elle devait servir de rampe à un véhicule révolutionnaire, un monorail propulsé à 430 kilomètres à l’heure sur coussins d’air : l’aérotrain, invention futuriste née de l’imagination de l’ingénieur Jean Bertin et conçu pour relier, à très grande vitesse, les centres urbains de la France pompidolienne. Si le projet fou de Bertin a fait long feu, cette ruine du futur, elle, est restée debout, absurde, au milieu des champs. Enfant, puis adolescent, le narrateur a fait de ce môle abandonné un domaine, passant des heures, des jours entiers à scruter le paysage comme s’il s’agissait d’un diorama, à observer la vie alentour et les allées et venues en contrebas. Jamais il n’est descendu de ce perchoir. Cette existence suspendue s’est poursuivie pendant trente ans, en parallèle à la vie réelle. Le paysage a changé, le rail aérien s’est effondré en plusieurs endroits mais le narrateur a continué d’habiter la jetée, songeant même à l’acquérir, et à en déclarer l’indépendance. Que faire de la hantise ? Comment vivre habité ? L’écriture peut-elle ressaisir un lieu, et faire d’une retraite un monument ?
Elle devait servir de rampe à un véhicule révolutionnaire, un monorail propulsé à 430 kilomètres à l’heure sur coussins d’air : l’aérotrain, invention futuriste née de l’imagination de l’ingénieur Jean Bertin et conçu pour relier, à très grande vitesse, les centres urbains de la France pompidolienne. Si le projet fou de Bertin a fait long feu, cette ruine du futur, elle, est restée debout, absurde, au milieu des champs. Enfant, puis adolescent, le narrateur a fait de ce môle abandonné un domaine, passant des heures, des jours entiers à scruter le paysage comme s’il s’agissait d’un diorama, à observer la vie alentour et les allées et venues en contrebas. Jamais il n’est descendu de ce perchoir. Cette existence suspendue s’est poursuivie pendant trente ans, en parallèle à la vie réelle. Le paysage a changé, le rail aérien s’est effondré en plusieurs endroits mais le narrateur a continué d’habiter la jetée, songeant même à l’acquérir, et à en déclarer l’indépendance. Que faire de la hantise ? Comment vivre habité ? L’écriture peut-elle ressaisir un lieu, et faire d’une retraite un monument ?

Ce n’est pas un roman – ce qui distingue ces 186 pages – mais plutôt le récit d’une sorte d’enquête qui échappe à toute catégorie ou genre, puisqu’il mélange documents, archives, récits de rencontres et/ou entretiens et surtout, surtout des réflexions sur la question du pourquoi de l’abandon pur et simple d’un projet d’aménagement (« territoire accéléré/ géométrique/liant les villes nouvelles (et les lotissements nés dans leur proximité et cela en parallèle aux lignes de train (et le futur TGV) fou des années 70 dont les vestiges marquent toujours une bonne partie de la Beauce.
http://leblogdepaulo.eklablog.com/l-aerotrain-a114272440
On peut voir le livre (par ailleurs plaisant) comme une invitation à la réflexion sur ce qui nous « habite » parfois, ce côté inexplicable qui surgit au détour d’une vision, ce qui pousse le livre vers la philosophie aussi….
une sorte de philosophie de l’urbanisme ….
Mais en ce qui me concerne, c’est tout. Un intermède de lecture qui change, qui nous confronte à des obsessions d’un autre type matinées aux accents nostalgiques d’un livre de bord d’une vie.
Ça m’évoque le travail de Tacita Dean (https://culturieuse.blog/2016/05/25/tacita-dean-1965-donald-crowhurst-%c2%a7-la-vie-tres-privee-de-mr-sim/) sur l’entropie. C’est peut-être moche dans le paysage, mais c’est assez poétique.
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