Livre lu dans le cadre du Prix du Livre Inter 2022 (notre cher Club Inter Shadow Cabinet s’attèle à lire les 10 livres de la liste pour faire son propre jury le même jour que le Jury à Paris. 10 contre 24 – comme depuis plus d’une décade maintenant.
Présentation de l’Editeur (Albin Michel)
« Joseph est né le 8 juillet 1919 à Paris et il en est fier. Paris ce n’est pas seulement la ville, c’est la plus grande des villes, belle de jour comme de nuit, enviée dans le monde entier, il est un titi, un petit bonhomme de sept ans, maigrelet mais robuste, on ne croirait jamais à le voir, la force qui est la sienne. »
Joseph vit heureux entre sa mère, plumassière, sa grand-mère qui perd gentiment la boule, les copains du foot et les gens du faubourg. Mais la vie va se charger de faire voler en éclat son innocence et sa joie. De la Petite Roquette à la colonie pénitentiaire de Mettray – là même où Jean Genet fut enfermé –, l’enfance de Joseph sera une enfance saccagée. Mais il faut bienheureusement compter avec la résilience et l’espoir.
Véronique Olmi renoue avec les trajectoires bouleversées, et accompagne, dotée de l’empathie qui la caractérise, la vie malmenée d’un Titi à l’aube de ce siècle qui se voulait meilleur.
Il ne sait pas à quoi on ressemble, quand on ne ressemble pas aux autres.(p.200)

Une histoire terrible et pourtant souvent lumineuse d’un garçon et de ses semblables. Le lecteur va suivre le petit Joseph, petit parisien qui va passer sa jeunesse (après la 1er guerre mondiale) après la « disparition » de son père et de sa mère d’abord dans un orphelinat, une prison pour enfants, une famille d’accueil et puis dans un centre pénitentiaire tristement célèbre « la colonie agricole et pénitentiaire Mettray » (crée en 1835 – alors un modèle du genre, mais devenu plus tard une sorte de « bagne d’enfants » sera fermé en 1939 – après une campagne anti assez virulente). C’est par la musique qu’il sera sauvé…
La musique d’Armstrong lui ouvre les portes qu’il n’avait jamais osé pousser. Après avoir couru le cachet à droite à gauche, passé minuit, Joseph va dans un des innombrables clubs du quartier où l’on danse le tango, le fox-trot, la biguine ou la rumba, où l’on écoute les musiques américaines, le blues et « le jazz », comme disent certains, et même le jazz manouche. Il y va avec Frantz. Pour le jazz, uniquement, cette musique qui n’est pas là pour distraire, étourdir ou défouler, mais les emmène ailleurs, là où ils vont si rarement, le fond hurlant de leur être. (p. 247)
Véronique Olmi se met dans la tête du petit et décrit cette vie de « bagnard » et sa renaissance par la musique – et on le suit presque jusqu’à la fin des années 1930.
Je dois avoir un cœur de pierre :
J’ai lu le livre plutôt comme un documentaire – malgré une langue avec des accents poétiques comme pour vernir ou plutôt adoucir les passages cruels et violents pour le petit Josef. J’avais l’impression que V. Olmi est tombé un jour sur les récits sur les enfants de l’Assistance, ces prisons pour enfants et centres de redressements et qu’elle voulait en parler dans un récit autour d’un garçon fictif qui bizarrement n’a pas crée d’empathie en moi. Un peu trop de « péripéties » avec des sauts dans le temps qui ont (pour moi) cassé l’arc, le réveil à et par la musique peu crédible (encore pour moi)… Je suis resté étrangement en dehors de cette lecture.
Dommage parce qu’en soi le sujet avait le potentiel de m’emporter.

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Tu es donc resté hermétique à la petite musique de cette histoire. 😉
Je prends note, même si le sujet de l’enfance maltraitée me rappelle « les 400 coups » de Truffaut.
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Hah, les « 400 coups » c’est du Harlekin par rapport à celui-ci…… non , j’exagère…. mais dans le film de Truffaut, si je me rappelle bien, les parents et/ou leur indifférence/désamour ont une place importante…ici ce n’est pas le cas. Les parents le laissent orphelin – et c’est l’Etat qui s’en occupe, ou ses sbires…
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Ah oui, en effet, c’est encore moins joyeux.
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Dommage en effet. Le pitch est bouleversant 🙂
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…mais j’ai vu que d’autres lecteurs ont bcp aimé…. va savoir…
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