Loin de Karl May http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_May et ses Winnetou et/ou Old Shatterhand : Voici un beau western quasi-documentaire, contempla-méditatif, hypnotique …et canado-allemand (réalisé par un metteur en scène allemand d’origine turque : Thomas Arslan) ….
1896 – Un groupe de 8 personnes part en cheval vers Klondike (1.500 miles) – leur rêve : participer à la ruée vers l’or (Gold rush) – et devenir riche.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ru%C3%A9e_vers_l%27or_du_Klondike
Parmi eux, un couple (qui a vendu son restaurant pour ce rêve), un homme qui a laissé sa famille (femme + 4 enfants) à NY, un journaliste, un porteur austro-hongrois, l’organisateur-guide (qui s’est fait grassement payé pour cela)…et une femme (qui a quitté son job de servante…)….la belle brochette pour cristalliser les tensions/répulsions/ attractions …
Point d’attaques d’indiens (les massacres ont eu lieu quelques dizaines d’années plus tôt), mais sinon tous les ingrédients d’un western qu’on devrait par ailleurs appeler « western féministe » ….(la carriole avec la roue brisée, les chevaux épuisés, la jambe dans un piège à ours – et amputation ….- sans la délectation d’un Tarantino, et hors-champ) …avec un zeste de 10 petits nègres….et à la fin ne reste qu’une seule personne….
Film très très lent. Trois-quart des scènes – avec par ailleurs des dialogues très courts, en ellipses, dévoilant peu-à-peu les caractères (encore une fois le contraire d’un Tarantino baratineur) – se passent : en chevauchant devant des paysages qui ne semblent pas vouloir trouver une fin (ces montagnes dénudées, forêts immenses….), le soir autour du feu…., ..
Des spectateurs (vu sur allociné.com) n’ont pas aimé la mausique….moi j’y trouvais rien à dire à ces sons de slide guitare Ry Cooder(esques) …. leur côté répétitif allait de paire avec le répétitif des journées sans fins des « héros » ….toutefois un peu de musique (« Sensitive Kind » http://www.youtube.com/watch?v=_Vc63l5CdJc) de feu J.J. Cale ne m’aurait pas déplu, mais – voilou, je me rattrape…)
Un très bon petit film qui nous montre la vie ardue en fin du siècle dernier, avec une Nina Hoss (« Barbara » ) magnifique. Nous étions 4 à aimer et être (très) agréablement surpris de cette manière non ostentatoire de faire avancer le film et les personnages….