Manzanar & l’Empereur

quand l'empereur était un dieu

Présentation du livre sur les pages Web de l’éditeur (Phébus)/collection 10-18

Berkeley, printemps 1942. Une femme et ses deux enfants se préparent à quitter leur maison. Ils ne savent ni où ils vont, ni ce qui les attend. Ils ont seulement appris qu’ils avaient le droit d’emporter avec eux des draps, des couvertures, du linge de maison, des couverts, des assiettes, des bols, des tasses et des vêtements. Leur crime ? Ces paisibles Américains sont d’ascendance japonaise. Après un voyage éreintant qui les mène à Topaz, ils découvrent l’environnement qui sera le leur pendant plusieurs années : un camp envahi par la poussière blanche du désert, des centaines de baraques en papier goudronné écrasées sous un soleil de plomb, des soldats en arme, des fils de fer barbelé, la promiscuité, la sonnerie des sirènes, les jours sans viande, l’odeur des haricots et les repas sans baguette. Il leur est interdit de se chauffer l’hiver, ils sont condamnés à des travaux forcés. Après Hiroshima, les survivants retrouvent leurs habitats vidés de fond en comble et leurs jardins dévastés, subissent l’hostilité de leurs voisins et peinent à trouver du travail. Après tant d’années perdues loin de chez eux, le conflit continue…

À travers ce roman magistralement mené, Julie Otsuka dénonce l’un des plus grands scandales de la démocratie américaine, rendant dans le même temps hommage à ses propres grands-parents, déportés par le F.B.I. au lendemain de l’attaque de Pearl Harbor. Une première œuvre de fiction où éclate le talent d’une jeune romancière avec qui le monde des lettres va devoir désormais compter.

En effet – plus de 3 années et un retour « à la vie » empreint d’une irrépressible envie d’oublier….

J’ai acheté le livre (en poche) pour lire un autre récit de l’auteure qui m’avait impressionné avec son « roman »: « The Buddha in the attic » (lire entrée du 31 juillet)

Ce court premier livre (traduit de l’anglais par Bruno Boudard (http://www.lechoixdeslibraires.com/traducteur-66474-bruno-boudard-.htm) est quasiment le condensé, le suc d’un des chapitres de son 2e….Il se concentre sur la seule période (révoltante) d’après Pearl Harbour au cours de laquelle les américains d’ascendance japonaise étaient considérés comme les ennemis du peuple….(et parqués dans des camps…).

Dans un style délicat, « désossé », comme détaché (donc distant et refusant tout sentimentalisme – et d’autant plus fort) Julie Otsuka nous décrit à travers les pensées d’une femme et de ses deux enfants (ainsi qu’à la fin poignante du père) les injustices vécues par des « corps étrangers » emportés par une Histoire qui les dépasse….J’ai encore des frissons en pensant à leur retour des camps dans leur maison, l’impossibilité de pouvoir renouer avec leur ancienne vie, avec les voisins qui (souvent) ont perdu un des leurs dans la guerre dans le pacifique….

http://www.japonline.com/jfra/eterv/otsuka.asp

Sur le camp Manzanar:

http://en.wikipedia.org/wiki/Manzanar

A propos lorenztradfin

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Un commentaire pour Manzanar & l’Empereur

  1. Yv dit :

    Un épisode dont elle parle brièvement dans son livre Certaines n’avaient jamais vu la mer et que personnellement je ne connaissais pas.

    J’aime

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