Le roman de Jim

« J’étais perdu, ouistiti perdu dans la brume. Pardon, je ne sais pas pourquoi je dis ça ».

Encore sous le charme du dernier roman de Pierric Bailly « La Foudre », lu dans le cadre du Livre Inter 2024 – et qui avait, selon nos informations de « notre » membre du Jury du Prix Inter 2024, également beaucoup plu à Isabelle Huppert, j’ai voulu rattraper l’avant dernier roman de P. Bailly, laissé de côté en 2022. C’est qu’il y aura sa mise en image par les frères Larrieux qui sortira en août 2024 sur nos écrans.

Et j’ai bien fait de lire ce roman qui est dans le même ton mélancolique que « La Foudre » et qui m’a « même » tiré deux fois des larmes.

Le narrateur Aymeric parle de sa vie et de celle de Jim, le fils de sa compagne. Aymeric « tombe » un jour sur Florence une femme 15 ans plus âgée que lui, il en sera amoureux, elle est enceinte – mais d’un autre. Tout naturellement Aymeric va s’occuper de l’enfant (Jim) et s’y attacher. Biologiquement il n’est pas le père mais il sera un père (de substitution ou davantage) pour Jim. Jusqu’à ce que le « vrai » père va s’immiscer dans le trio que Jim, Aymeric et Florence forment.

Sans pathos, avec une langue simple, nous accompagnons un homme dans les hauts et les bas de la vie (ce sera sur une durée d’une vingtaine d’années) et traite mine de rien un peu de tout ce qui peut être le sel (ou poivre) de notre vie : paternité, le couple, les difficultés économiques de vivre, les choix qu’on fait, les erreurs aussi, les mensonges (qu’on dit pour protéger ou pour ne pas faire mal).

Comme les autres romans de Pierric Bailly ce « Roman de » se déroule également dans le Jura (et en partie à Lyon). Le Jura en est quasiment un personnage à part. Mais il n’y a pas que ça – Pierric B sait jeter un regard critique sur notre société (voir les petits boulots – ahh le travail chez la chaine de boulangerie « Paul » à la Gare Part-Dieu, la ville vs la campagne….

Et tout cela avec une langue empreinte de beaucoup de tendresse, d’amour, de mélancolie (illusions perdues…).

Je me demande comment les Frères Larrieux vont transposer ce long « monologue » en long-métrage, ce qu’il vont gommer, souligner, comment ils vont accompagner l’évolution de la relation entre Jim et Aymeric, même si je peux bien m’imaginer le climax en image – il est déjà cinématographique dans l’écriture (tout en laissant des blancs). Le roman m’a profondément touché – et je le conseille vivement.

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2 commentaires pour Le roman de Jim

  1. Matatoune dit :

    Terriblement curieuse de voir cette adaptation à venir …

    Aimé par 1 personne

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