Un petit essai (encore un !) pour clore l’année.

Présentation (chez Babelio)
Dans ‘À mains nues’, Amandine Dhée explore la question du désir à la lumière du parcours d’une femme et de ses expériences sexuelles et affectives. Comment devenir soi-même dans une société où les discours tout faits et les modèles prêts à penser foisonnent ?
La narratrice revisite toute sa vie, de l’ enfance à l’âge adulte et même à la vieillesse. La réflexion féministe apparaît à chacun de ces âges de la vie.
Amandine Dhée poursuit ainsi la réflexion entamée en 2017 avec ‘La femme brouillon’ sur la représentation des femmes dans l’imaginaire collectif et leur émancipation.
Dans la lignée de mes dernières lectures je suis « tombé » sur cet essai de 2020. Il faut dire que depuis peu je suis inscrit à la bibliothèque du Grésivaudan (question de budget aussi), et en flânant dans les rayons j’ai vu ce petit livre (136 pages) – et je n’avais pas lu « La femme brouillon » (!)
Femme (en devenir), femme-mère, femme-amante, femme-désir – Amandine Dhée (re-)visite sa vie de femme et questionne les standards, les normes, de l’adolescence à la vieillesse. Tranches de vie, tranches de pensées pour inciter les femmes (et un peu nous les hommes – ? -) à garder les yeux ouverts. Sans voyeurisme aucun, toujours dans un style « cash » sans pour autant « heurter ».
Qui s’intéresse au désir des femmes qui vieillissent ? Échappées des regards et des standards, comment osent-elles désirer encore ? Forcément risible, le désir des vieilles, à l’image des fameuses femmes cougars, qu’on aime tant railler. Étrange cette société où il semble que seuls les jeunes, les beaux et les bien portants ont droit au sexe. Les autres, tous les autres, ont toujours l’air un peu pervers. Il y a quelque chose de subversif à désirer encore pour une femme qui vieillit. Je veux de cette révolte-là. Mon désir ne dépend pas de la fermeté de ma peau mais de mon appétit de vie.
Ci-dessous quelques extraits pour vous donner une idée de son écriture (j’aime bcp les « jeux de mot » autour de « s’assoupir » et « s’assouplir » ou « flamme/flemme »). Extraits qui montrent également que cet essai est davantage qu’un « manifeste » genre King Kong Théorie, et qu’il n’est pas dénuée d’humour aussi !
Ou sur le « couple libre » qui se dit tout !
Un beau petit texte qui n’a rien perdu (en 2 ans) de son acuité.