Schön ist die Nacht – Elle est belle la nuit

Allez, on change un peu de braquet. Voici un livre lu dans la langue de Goethe (pas encore traduit), livre offert par ma collègue-amie S.H. (Merci encore!)

Livre longtemps sur la liste des meilleures ventes de l’hebdomadaire « Der Spiegel ».

C’est un petit uppercut ce roman qui retrace la vie des « gens simples » ou comme dirait l’autre des « sans dents » au cours des années 70 en Allemagne de l’Ouest. Livre qu’on pourrait aussi résumer ainsi : « Deux hommes. Deux amis. Deux adversaires et leur lutte pendant une vie entière pour une vie meilleure… » (Pub sur Amazon) ou comme le dit la 4e de couv’ : « le rugissement et la magnificence, le fardeau et la nécessité de la vie des gens ordinaires. »

Après une petite introduction (la rencontre de Willy et Horst dans les ruines de Kaiserslautern à la fin de la guerre), le livre se divise en trois parties, « Le pays des merveilles – 1973 », « La main de maître – 1976 » et « Le temps des héros – 1979 ».

Dans des chapitres plutôt courts, le lecteur suit l’évolution de l’amitié toxique entre Willy et Horst. Tous deux sont pris dans un tourbillon d’alcool et de violence, alimenté par les angoisses existentielles et les soucis d’argent qui rythment leur vie dans les années 70 en RFA. La classe ouvrière modeste à laquelle appartiennent Horst et Willy ne profite pas du miracle économique des 30 glorieuses (allemandes). Les boucs émissaires de la frustration de Horst: les travailleurs immigrés qui lui prennent les jobs (c’est au moins ce qu’il pense et dit). Par des vols et des petits boulots il se maintient à flot, lui et sa famille et il arrive toujours à entrainer Willy dans son sillage funeste. Et Willy n’arrive pas à se sortir de l’emprise de Horst (on est souvent tenté de lui souffler à l’oreille : laisse le tomber ce Horst, ne lui prête pas d’argent (que tu ne retrouveras jamais)). Peine perdu, disons presque jusqu’à la fin du roman. Leurs mariages se cassent la gueule…l’alcool coule à flot….leurs enfants évoluent avec la tête dans un autre monde….

Je ne pense pas qu’on trouvera une traduction de ce livre pour les lecteurs français. A mon avis ce sera trop difficile à retranscrire (et rendre palpable pour les français) a) le langage des ouvriers de la Ruhr et b) de rendre cette vie des années 70 en Allemagne de l’Ouest) et de plus il y a pas mal de scènes-anecdotiques qui auront à la longue un air de « déjà-vu » (j’ai compris) – du coup il n’y a pas de véritable tension « dramatique ».

Toutefois, pour moi, c’était un vrai bain de « jouvence » – j’ai souvent travaillé sur des chantiers et parmi des manutentionnaires (avant les études – quand les jpb d’été étaient encore facilement à trouver) et ai retrouvé dans ce roman le « speak » (et le « logiciel » de pensée), le penchant pour les bières et la tendance à pousser la « fôte » à leur situations du côté des immigrés…

L’auteur est sociologue et germaniste – sa manière de retranscrire la langue des années 70 et de la « classe ouvrière » est extraordinaire.

A propos lorenztradfin

Translator of french and english financial texts into german
Cet article, publié dans Livres, est tagué , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

2 commentaires pour Schön ist die Nacht – Elle est belle la nuit

  1. princecranoir dit :

    Matière à faire un film peut-être ? En tout cas le titre est parfait.

    Aimé par 1 personne

  2. lorenztradfin dit :

    Plutôt une série….vu les épisodes sur une décennie….

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s