La nuit des pères

Roman emprunté à la bibliothèque de Biviers.

Présentation de l’Editeur 4e de couv’ (Notabilia/ Les Editions Noir sur Blanc)

« Tu ne seras jamais aimée de personne. Tu m’as dit ça, un jour, mon père. Tu vas rater ta vie. Tu m’as dit ça, aussi. De toutes mes forces, j’ai voulu faire mentir ta malédiction. »

Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père, ancien guide de montagne, décline, il entre dans les brumes de l’oubli. Après de longues années d’absence, elle appréhende ce retour. C’est l’ultime possibilité, peut-être, de comprendre qui était ce père si destructeur, si difficile à aimer. Entre eux trois, pendant quelques jours, l’histoire familiale va se nouer et se dénouer. Sur eux, comme le vol des aigles au-dessus des sommets que ce père aimait par-dessus tout, plane l’ombre de la grande Histoire, du poison qu’elle infuse dans le sang par-delà les générations murées dans le silence.

Les voix de cette famille meurtrie se succèdent pour dire l’ambivalence des sentiments filiaux et les violences invisibles, ces déchirures qui poursuivent un homme jusqu’à son crépuscule.

Avec ce texte à vif, Gaëlle Josse nous livre un roman d’une rare intensité, qui interroge nos choix, nos fragilités, et le cours de nos vies.

Belledonne – Vu du Grand Rocher (Barrioz) sur les 7-Laux (8.2.2023)

Je n’avais jusqu’ici lu qu’un seul livre de Gaëlle Josse (« Une femme en contrejour »), livre qui retraçait la vie de la photographe Viviane Maier.

Avec ce petit livre (173 pages) qui se lit d’une traite, on entre dans l’intimité d’une cellule familiale brisée et suit l’essai d’une femme de surmonter les violences (« invisibles ») d’un père.

Mon père qui brave les sommets, te voilà nu, démuni dans l’obscurité qui avance, te voilà devenu un vieil homme fragile, et toi qui fus si difficile à aimer, je voudrais te prendre dans mes bras et repousser les forces de l’oubli qui ont posé leurs serres sur toi. Mais c’est impossible, nous le savons bien. Le crépuscule descend, et je voudrais tenir ta main. Tu vois, ta mémoire s’effiloche comme ces écharpes de brume accrochées à ta montagne au matin froid, cet insaisissable duvet qui s’efface à la montée du jour en emportant les couleurs de ta mémoire. C’est une eau qui ruisselle et que tu ne peux retenir, un torrent qui gonfle et pousse devant lui tout ce que tu ne peux plus agripper,

Un bon petit récit toutefois « plombant » qui traite des traumatismes d’une enfance (ceux qui laissent des traces pour toujours – vive le manque d’amour), des traumatismes du père (vive la guerre d’Algérie…) et l’histoire du frère qui n’est jamais parti… Tout cela raconté en 3 parties :

Isabelle qui raconte d’abord – dans un long monologue forcément un peu redondant qui dévoile à côté du manque d’amour/d’affection du côté du père également un deuil – la mort de son compagnon, mort dont elle se sent co-responsable.

Suivi par un court chapitre qui donne la voix au père (eh ben, on est servi par une langue directe et d’une concision qui ne laisse pas de place à des épanchements – mais qui étonnent par leur « clarté » et les souvenirs évoqués, vu que le père est en train de perdre la boule….et entre « dans la brume« ) et enfin un petit chapitre qui permet à avoir une autre vue du frère…..

A mon étonnement je n’ai pas été « touché » par le livre et me demande franchement pourquoi, vu le(s) sujet(s) bouleversants : de la mémoire qui s’efface, pendant que l’autre éclate par un trop plein de douleurs et « malédictions » qui souvent se cachent dans les plis de petites choses et évènements fragiles…

Vue sur la vallée du Grésivaudan – et la Chartreuse – sur le retour du Grand Rocher (8.2.2023)

A propos lorenztradfin

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5 commentaires pour La nuit des pères

  1. Parisianne dit :

    Bonjour,
    Comme toi je suis restée insensible à ce texte qui pourtant est souvent présenté comme bouleversant. Ça me rassure de n’être pas là seule !
    Bon week-end
    Anne

    Aimé par 1 personne

  2. debizet joelle dit :

    J’ai beaucoup aimé ce livre. La langue est riche et belle. Le récit rédigé comme un cri est très personnel est poignant. Moi, j’ai été très touchée comme je ne l’avais pas été depuis longtemps !
    Bises lyonnaises

    Aimé par 1 personne

    • lorenztradfin dit :

      Merci Joëlle…. d’autres que toi étaient très touché par ce livre. J’aurais bien aimé de l’être aussi. En effet un style ‘simple’ mais profond…avec des mots charriant une grande douleur…..je te souhaite de retrouver bientôt un livre qui te touche de nouveau. Bises Bivieriennes

      J’aime

  3. Ping : La nuit des pères, Gaëlle Josse – Pamolico – critiques romans, cinéma, séries

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