Seules les bêtes

Enfin j’ai lu le livre (emprunté à la bibliothèque de Biviers – mais vu sa qualité je vais peut-être me l’acheter – au vu du visionnage du film que Dominique Moll a sorti en 2019, et que je n’ai toujours pas vu….)

J’ai triché un peu lors de la lecture : j’ai eu le casting du film de D. Moll devant les yeux (Denis Ménochet – Michel, Laure Calamy – Alice, Damien Bonnard – Joseph, Nadia Tereszkiewicz – Marion, Valeria Bruni Tedeschi – Evelyne…. – et je dois dire que la personne qui a fait le casting a eu une main heureuse, tout le monde colle parfaitement aux personnages décrits par Colin Niel dans son roman.

Présentation par l’Editeur (Rouergue)

Une femme a disparu. Sa voiture est retrouvée au départ d’un sentier de randonnée qui fait l’ascension vers le plateau où survivent quelques fermes habitées par des hommes seuls. Alors que les gendarmes n’ont aucune piste et que l’hiver impose sa loi, plusieurs personnes se savent pourtant liées à cette disparition. Tour à tour, elles prennent la parole et chacune a son secret, presque aussi précieux que sa propre vie. Et si le chemin qui mène à la vérité manque autant d’oxygène que les hauteurs du ciel qui ici écrase les vivants, c’est que cette histoire a commencé loin, bien loin de cette montagne sauvage où l’on est séparé de tout, sur un autre continent où les désirs d’ici battent la chamade.
Avec ce roman choral, Colin Niel orchestre un récit saisissant dans une campagne où le monde n’arrive que par rêves interposés. Sur le causse, cette immense île plate où tiennent quelques naufragés, il y a bien des endroits où dissimuler une femme, vivante ou morte, et plus d’une misère dans le cœur des hommes.

Un thriller rurale avec un zest d’Afrique et addictif. En effet, un roman chorale aussi. 5 personnes se succéderont pour nous relater leurs vies sur les Causses et autour de la disparition mystérieuse d’ Evelyne – le 19 janvier comme le relate dès la 1ere page l’assistante sociale Alice…. Tous les personnages sont liés plus ou moins directement à cette disparition. Et ce que j’ai particulièrement aimé c’est la caractérisation (par la langue, les tics, les (modes d’) expressions) de ces « narrateurs » que je me suis donc aussi imaginé, grâce notamment au casting du film de D. Moll, ce qui a rendu tout encore plus vivant.

Damien Bonnard est l’inquiétant Joseph, éleveur sur le causse Méjean, solitaire et taciturne. (Haut et Court)

Le drame est parfaitement agencé, d’une logique imparable, avec des rouages qui ne sont rendu visible qu’à compte gouttes… Ce n’est qu’au 4e narrateur (Armand – tiens « en Afrique », donc surprenant dans un 1er temps pour le lecteur) qu’on arrive à faire le puzzle complet – le dernier narrateur Michel ripoline « seulement » le tableau qui se termine amèrement.

Vraiment une belle réussite et qualitativement loin, loin au-dessus de ma lecture « erreur » de « Entre Fauves ».

« Drôle » (et triste) aussi la synchronicité : la partie en Afrique contient la description du travail d’un « brouteur » (sujet auquel les news d’Antenne 2 de dimanche soir (22.1.) ont consacré une petite séquence qui résonnait donc parfaitement avec le roman).

Je n’ai qu’à voir maintenant le film pour juger/évaluer le travail d’adaptation des mots à l’écran….curieux comme je suis pour savoir comment D. Moll a réussi à tenir le spectateur en haleine et à reproduire la critique social qui transpire dans bcp des pages du roman (ce n’est pas drôle d’être agriculteur/éleveur dans les Causses….

Une bien belle lecture !

A propos lorenztradfin

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2 commentaires pour Seules les bêtes

  1. Un de mes livres préférés de Colin Niel, pour le lieu que je connais bien, et pour cette histoire vraiment bien ficelée et qui dit bien des choses. J’ai bien aimé aussi le film.

    Aimé par 1 personne

  2. Bibliofeel dit :

    J’ai beaucoup aimé le film sans savoir qu’il était tiré de ce livre de Colin Niel. J’ai pensé à ce film en voyant le reportage à la télé sur les brouteurs ! Un bon sujet et un livre que j’aimerais découvrir.

    Aimé par 1 personne

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