J’avais envisagé de parler de ma dernière lecture (Le diable en personne – Peter Farris de chez Gallmeister) mais après avoir vu un très bon film le dernier week-end je préfère donner la priorité à ce film.
Ce n’est pas « La ligne rouge » (film de Terence Malick – The thin red line (- un film de guerre -) mais plutôt « La ligne » (bleue claire) réalisé par la réalisatrice franco-suisse Ursula Meier (« Home » et « L’enfant d’en haut ») et que j’ai reçu comme un uppercut.

Synopsis (Wikipedia)
Le film est « une histoire de famille construite autour d’une violence au féminin »
Margaret se dispute violemment avec sa mère, Christina. Arrêtée puis condamnée, Margaret n’a plus le droit d’être à moins de 100 mètres de sa mère. Livrée à elle-même, Margaret va tout tenter pour se faire pardonner. La « ligne » imaginaire, qui délimite les 100 mètres autour de la maison, va centraliser toutes les tensions familiales.
Dès les premières minutes le spectateur est happé par une dispute violente entre Margaret et sa mère. A l’écran : une dispute en ralenti (avec qqs petites accélérations), dans l’oreille : Nisi Dominus Cum dederit delectis RV 608 (version de P. Jarrousky ), juste interrompu par les cris ou les coups, des souffles – qui deviennent presque comme de la « musique ». Le contraste est saisissant. On ne sait rien du pourquoi de cette dispute (on l’apprendra plus tard) – on ne voit qu’une colère immense…et ses images resteront encore un moment dans la tête du spectateur.
Suite à cette dispute, à laquelle assistent les sœurs – une dernière née (d’une douzaine d’année) – Marion – (excellente Elli Spagnola))
, une qui a quitté le giron familiale (et attend des jumeaux)…- Margret est frappé par un éloignement de la famille pendant 3 mois… Peu à peu (vivent les ellipses !!), on comprend que Margaret vivait chez sa mère, dans un garage inhospitalier, que la mère est divorcée et a (eu) des amants, et en a trouvé un nouveau chou-chou (Hervé)….auquel elle voue davantage d’amour qu’à ses enfants… pour faire face aussi à la « perte » de son piano.
Margret (Stéphanie Blanchoud) n’aura après un jugement plus le droit de s’approcher à moins de 100m de la maison de sa mère (ligne de démarcation que la petiote Marion va dessiner sur le sol….en bleu ciel)

Margret survit par de petits boulots (et sera logé par son ex – Benjamin Biolay – tout en retenu….) et se rend souvent à cette ligne de démarcation pour reprendre d’une part (en vain) contact avec sa mère (jouée par une magnifique et effrayante Valeria Bruni Tedeschi) – qui s’avère d’une toxicité qui vous fait mal – mais aussi pour donner des cours de chant à sa petite sœur (la pauvre se réfugie dans une sorte de bondieuserie).
J’ai peur de dire trop de ce film, absolument à découvrir. Il fait appel à l’intelligence du spectateur, « explique » rien ostensiblement, s’appuie juste sur quelques dialogues, et surtout des regards, des évitements, des remarques (notamment de la mère – une ancienne pianiste) blessantes….(la fin du film est d’une tension âpre et clôt le film dont on n’a pas oublié le début – et dont on n’oublie pas non plus l’intensité du jeu des actrices). Film par ailleurs co-produit par les Frères Dardenne.
S’ajoute à cela une bande son magnifique qui est comme « composée » pour le film, en mélangeant des genres, comme le fait Anjelika Akbar avec son « desert rose ».
Je vous invite à lire l’article qu’à écrit la Culturieuse (qui parle normalement davantage d’art et de théâtre – mais qui était particulièrement saisie par ce film
Merci pour cette chronique. J’admire le jeu d’actrice de Valeria Bruni-Tedeschi, elle est toujours excellente. Je tâcherai de voir ce film quand il sortira en DVD.
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