Films vus en octobre & début novembre

Dans la série « Soutien aux salles de cinéma » vu 5 films (dont un pour enfants (- une journée de pluie pendant les vacances des petits-enfants nous a poussé vers une salle obscure (sans popcorn !!)

Petit tour de piste (avec des liens vers des « cinemagoers » plus sérieux. J’ai pris du temps pour laisser sédimenter (!)

Les Miens

Vu en avant-première le nouveau film de Roschdy Zem (avec lui-même et Sami Bouajila ansi que Maïwenn, qui a par ailleurs co-écrit le scénario du film). Je suis allé voir le film pour faire plaisir, puisque l’affiche m’a fait craindre le pire.

Hymne à la famille, aux liens familiaux dressés autour d’un drame (le frère joué par Sami B. est en burn-out, prend un cachet en boite de nuit et aura un trauma crânien carabinée qui le change de l’homme gentil en homme irascible (et désormais « sans filtre », loin du diplomate calme d’avant)). Ce qui crée des remous et laissera des traces dans la famille….Je n’y ai pas trop crû, et pourtant Roschdy Z. explique dans la séance de questions-réponses que c’est exactement ce qui s’est passé dans sa famille. Je suis resté en dehors (et ai juste apprécié les scènes entre Roschdy Z. et Maïwenn, parfaite).

Mascarade

Faux-semblants, impostures, jalousies, méchancetés et cynisme d’une noirceur qui parfois m’a rendu mal à l’aise. Cela se passe à la Côte d’Azur – image même de la terre d’asyle des (très) riches, jalousés par les autres. Un (jeune) gigolo (P. Niney) d’une actrice sur le déclin (Isabelle Adjani dans un rôle que certains voient du côté de la Bette Davis de « Sunset Boulevard » [faut quand même pas exagérer] tombe sous le charme d’une arnaqueuse (la vénéneuse Marine Vacth) et élabore avec elle un plan : elle va « ensorceler » un promoteur immobilier (François Cluzet – marié lui avec Emmanuelle Devos) – avec les conseils prodigués par une ex du Gigolo : Laura Morante (belle)…. Structure narrative plutôt pas mal (avec un petit twist à la fin, bienvenu) avec des personnages manquants cependant de relief. Chacun a ses raisons, personne n’est vraiment que blanc ou noir, toutefois chacun est méchant avec qqn…. J’ai apprécié davantage qu’à ce que je m’attendais après des échos très négatifs. Ca se laisse bien regarder, montre que l’argent n’est pas tout (ah bon ?!), mais ne laisse pas bcp de traces, à part ce petit arrière-goût de méchanceté.

EO

Film visuellement magnifique (j’ai souvent pensé à Terence Malick) empreint d’une poésie qui nous fait souvent défaut. Nous suivons le trajet d’un âne qui travaille dans un cirque qui sera dissolu, il perd ainsi sa maitresse, va se retrouver dans un harras (ou il sera exploité comme bête de somme et tombe raide « amoureux » d’un cheval) pour un peu plus tard s’enfuir dans une forêt, devenir plus tard la mascotte d’une équipe de foot pour voyager ensuite direction Italie…. Tout ça, baigné dans une belle musique (toutefois un peu trop omniprésente), est raconté en une farandole de vignettes qui – on s’en doute – ne sont pas tous de la même force et/ou beauté. Le film a reçu le Prix du Jury à Cannes. Nous sommes allé à 4 – une personne s’est ennuyé (à mort), les trois autres, moi inclus, ont fait un voyage sensoriel, sans avoir été transporté.

Chronique d’une liaison passagère

Le dernier film de Emmanuel Mouret dont j’avais notamment apprécié bcp les film « Mademoiselle Jonquière » et  » Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait » qui par ailleurs passe actuellement sur Arte.tv

Une mère célibataire (Sandrine Kiberlain) rencontre un homme marié (Vincent Macaigne). Ils deviennent (rapidement) amants. [Leur rencontre est un formidable « rentre-dedans » qui toutefois laisse déjà présager l’évolution de leur liaison (d’après C. Laurens qui a écrit tout un livre sur ce premier instant qui contient déjà en embryon la fin). Ils se promettent de ne se voir que pour le plaisir et à n’éprouver aucun sentiment amoureux – belle idée, mais handicapée par le constat qu’ils éprouvent davantage qu’une simple complicité (ce qui rappelle un peu « les choses qu’on dit, les chose qu’on fait… »). En amour rien n’est « anodin » et sans sans conséquences… Moment sympathique, belle mise en scènes (encore une fois un travail magnifique sur les couleurs et les « entrées »/ »sorties », les murs ou battants de porte qui cadrent et/ou séparent les personnages. Toutefois vu deux jours après EO et j’étais un peu comme submergé par le flot des mots. De plus, contrairement à « Les choses…. », j’avais du mal avec Vincent M. qui était pour moi trop hésitant, trop auto-culpabilisant. Moi, à la place de Sandrine K. je l’aurais envoyer paître dès la 1ere soirée….

Le pharaon, le sauvage et la princesse

Eh oui, un dessin animé. Explication : Vu avec mes deux petits-enfants parisiens E & M. Journée de pluie incessante, pas la possibilité d’aller sur le terrain de basket, ni à la tyrolienne de Biviers…. donc ciné. Michel Ocelot (ahh son beau « Kirikou » inégalé depuis) a concocté un joli triptyque inégale – trois contes morales pour enfants ET (un peu) adultes célébrant poétiquement et avec parfois de très beaux dessins le courage, la ruse, l’amour…..

Le 1er segment se passe en Egypte (une mère ne veut marier sa fille qui aime un garçon noble, qu’au Pharaon… Que cela ne tienne, le garçon va devenir pharaon, avec une sagesse et l’aide morale des Dieux ). La 2e histoire, dont j’ai bcp aimé la noirceur du découpage est plus cruel : un garçon, fils d’un cruel tyran, va libérer un prisonnier de son père, doit être tué pour ça dans la forêt ((vive le rappel de Blanche Neige), s’enfuira et se transformera en « enfant sauvage » et roi de la forêt, avant de confronter de nouveau son père et épouser la fille de l’ancien prisonnier. La 3e, avec des couleurs peut-être un peu trop mille-et-une-nuit, nous présente l’histoire d’un prince déchu qui tombe amoureux d’une princesse. Avec pleines d’astuces les deux vont réussir. C’est enlevé et presque drôle (même pour un adulte) – et semble presque ouvrir la brèche pour une suite.

Le film est très inégal, les « intermèdes » autour d’une narratrice et son public ne sont pas très convaincant, mais il y a un charme qui se dégage qu’on ne peut nier. Mes deux princes parisiens ont eu une nette préférence pour les deux derniers contes. M qui a « seulement » 5ans n’a pas bien pu saisir le 1er conte. E avec ses presque 10 ans était un public parfait.

A propos lorenztradfin

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7 commentaires pour Films vus en octobre & début novembre

  1. princecranoir dit :

    Le film de Michel Ocelot a l’air d’être esthétiquement parfait, comme toujours. Très belle eglzmznt est l’affiche du film de Mouret. Je m’en veux de l’avoir laissé passer. Je tâcherai de me rattraper en vidéo. Quant à l’âne de Skolimowski, il m’a séduit, tu le sais. Un magnifique et terrible voyage qui peut, je l’admets, en laisser quelques uns derrière.
    Le film de Bedos ne me tentais que vaguement. A la rigueur je préférerais voir le film de Cornillac en ce moment pour aider le cinéma français de grand spectacle.
    Pas tenté par le Roschdy Zem (que pourtant j’adore). Cela me fait penser que je n’ai pas vu non plus « l’innocent » dont on dit beaucoup de bien.

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    • lorenztradfin dit :

      Je fais parfois des « concessions » pour voir un film avec ma compagne (pou des amis) – le cas pour Roschdy et Nicolas. Ainsi je viens de voir (seul) « La conspiration du Caire ». Quant à « L’innocent » – ma compagne l’a vu et disait : sympa, mais ne laisse pas de traces…., donc je ne suis pas allé. Des amis ont beaucoup apprécié – et il y a la rare Anouk…. Finalement il y a trop de films… Alors Bon choix – et merci pour tes belles chroniques.

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  2. J’avais envie de voir « Eo » et peut-être le Mouret et tes avis m’encouragent dans cette voie. Par contre je n’avais pas trop aimé « les choses qu’on dit les choses qu’on fait », que je trouvais larmoyant.

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    • lorenztradfin dit :

      Ah, tu dis « larmoyant » pour « les choses….. » que j’ai revu sur Arte.tv récemment. C’est que tu penses peut-être que la promesse de l’amour puisse être tenue…pour moi il est davantage mélancolique et abusé (réaliste ?) que larmoyant…. même si en effet personne « exulte » comme un fou, genre 7e ciel….

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      • Eh bien… Camélia Jordana a souvent les larmes aux yeux pendant le film, et il n’y a pas forcément de quoi pleurer. Mais ce que tu dis est vrai, je pense que la promesse de l’amour est parfois tenue. Les histoires d’amour finissent mal en général, mais pas toujours 🙂 Et la trahison n’est pas systématique, comme dans le film…

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  3. CultURIEUSE dit :

    Ahahah, j’adore le « Sans pop corn »… en effet insupportable! Macaigne a tout mon capital sympathie parce que j’adore son théâtre tonitruant!

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