Vu hier – un jour après sa sortie sur nos écrans. Et j’en parle rapidement puisque j’étais surpris de la salle de ciné presque vide (les spectateurs préfèrent certainement « Batman » ….et crains que le film disparaitra rapidement de nos écrans, ce que je trouverais injuste.
Franchement, je ne m’attendais pas à grande chose (j’ai accompagné ma compagne et une amie en visite chez nous actuellement) et suis sorti le cœur battant de la salle obscure, presque cherchant l’air.
Je savais que Laure Calamy arrive à se glisser remarquablement bien dans ses personnages mais elle nous en jette plein les yeux avec sa luminosité, sa sensibilité et approche d’une finesse – sans cacher l’ambiguïté du personnage. Elle se surpasse ici et rend absolument crédible cette femme (débrouillarde).
Le film retrace 1 semaine cruciale de la vie d’une femme (Julie) qui élève seule ses enfants loin de Paris dans une maison dont elle arrive à peine payer les traites (son ex oublie le versements de la pension alimentaire, ne répond pas aux appels et messages). Diplômée (master en économie, licenciée économique 4 ans auparavant, ne trouvant pas de job à la hauteur de ses compétences) elle est cheffe d’escadron de femmes de ménage dans un Palace parisien. Il y a une semaine de grèves des transports avec son lot de difficultés de rejoindre son poste de travail à l’heure après avoir laissé ses enfants chez une nounou (âgée) dans son village (2 couronne de Paris ?).

Difficile dans ce job, de s’absenter sans éveiller les soupçons de sa hiérarchie pour honorer des rdv pour postuler à des jobs davantage à la hauteur de ses compétences. La grève des transports ne rendant pas plus facile les déplacements….. et elle doit courir, courir …
Certes il y a un peu trop d’incidents et/ou évènements (grève, appels de la banque, blocage CB, anniversaire des enfants, un incident « Bobby Sands » = excréments dans une chambre d’hôtel, l’ex-mari, en vacances, qui ne paie pas ses aliments, les rdv pour un nouveau poste, pression de l’Hôtel, la nounou qui ne veut plus faire des heures le soir…) (mais on connait tous la théorie de Dominos – et avons déjà dû constater dans nos vies que parfois un grain de sable est rapidement suivi d’un 2e et 5e….).
Certes, elle se met parfois – en voulant trop faire, en voulant compenser son manque de présence auprès des enfants et/ou de l’absence ou même l’indifférence de l’ex (et père des enfants) – dans des situations qu’elle aurait pu éviter ou au moins amortir avec un peu plus de distance, de calme…mais elle ne reste pas en place, doit agir/réagir/rester en mouvement…..

Laure Calamy est épatante et a un talent fou pour illustrer cette vie de dingue, rendue dans un film sans temps mort (et je pèse mes mots), accompagné d’une musique qui accentue l’accélération étouffante, asphyxiante, la course de tous les instants. Film qui montre, ne juge pas, n’est pas moralisateur pour un sou. Eric Gravel (que je ne connaissais pas) a reçu pour son travail le Prix de la Mise en scène de Venise (LC a par ailleurs reçu celui de la meilleure actrice….)

La toute dernière scène est déchirante – joie, soulagement et peur (?) de l’avenir sur le visage de LC – un vrai thriller social que je ne peux que conseiller.
J’aurai certes préféré une comédie dans la période que nous vivons actuellement, mais le film est nécessaire parce qu’il y a une violence dans notre société qu’on ne peut /doit pas oublier malgré ce qui se passe en dehors de nos frontières…. LC (Julie) est le porte-drapeau de tant d’hommes et de femmes qui vivent totalement prisonnier d’un monde de travail (et d’infrastuctures défaillantes) violent.
J’ai vu passer ce film, et Laure Calamy en promo. Je n’en attendais rien mais ton avis m’incite à plus de curiosité.
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Ce n’est pas un film de la teempe de ‘Heat’ revu la 3e fois hier sur la 5 mais jamais j’aurai crû voir une sorte de thriller fait sur la base de ‘quotidienneté’ ….un Ken Loach aurait certainement densifié les caractères mais c’est bien efficace.
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J’ai pensé à Ken Loach aussi en te lisant (comme quoi).
« Heat » est un film immense que je ne revois qu’en VO et sur grand écran. « I say what I mean, and I do what I say »
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La VO y était….
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Ouf
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Super chronique motivante en tout cas. Bises
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Merci…et bon week-end à toi
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Entendu au masque l’autre soir. Iels ont apprecié aussi!
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Ah bon je ne les écoute plus…..
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