Blizzard

Présentation de l’Editeur (Editions de l’Olivier) – 4e de couv’:

Le blizzard fait rage en Alaska.

Au coeur de la tempête, un jeune garçon disparaît. Il n’aura fallu que quelques secondes, le temps de refaire ses lacets, pour que Bess lâche la main de l’enfant et le perde de vue. Elle se lance à sa recherche, suivie de près par les rares habitants de ce bout du monde. Une course effrénée contre la mort s’engage alors, où la destinée de chacun, face aux éléments, se dévoile.

Avec ce huis clos en pleine nature, Marie Vingtras, d’une écriture incisive, s’attache à l’intimité de ses personnages et, tout en finesse, révèle les tourments de leur âme.

On les a déjà croisé ces archétypes de la littérature américaine – ici servis par une auteure bien française, Marie Vingtras (c’est son 1er roman puzzzlesque et remarqué). Pour le cocktail bien frappé on prend 4 personnages : Freeman, le vétéran du Vietnam, échoué dans ce coin d’Alaska (on saura à la fin pourquoi) ; Cole, brute de décoffrage et pas fréquentable (ce n’est pas joli-joli ce qu’il a fait); Benedict, l’homme qui parle peu et dont on se demande ce qu’il cherche dans ce lieu perdu – avec en plus un gosse à la traine (c’est lui qui disparaît). Enfin, la « femme fatale », Bess qui dit d’elle

« J’ai provoqué des types dans les bars où je travaillais comme serveuse, des types qui auraient pu m’allonger d’un coup de poing. […] Souvent, ça les arrêtait, ils ne s’attendaient pas à ce que je recherche cette violence. Ce n’est pas si fréquent chez une femme et c’est perturbant pour un mâle dominant.« 

Le court roman polyphonique (182 pages) est constitué de courts chapitres dans lesquels le lecteur assiste à travers les monologues des personnages cités en haut à quelques heures dans un blizzard, et bien entendu leur(s) passé, pensées, aspirations, doutes, peurs, culpabilités, souffrances…

Benedict, le plus complexe des personnages (il a un frère qui aura disparu…et il fait le récit d’une longue période de recherche de ce disparu)…, était pour moi le plus intéressant des personnages (à mon goût un peu trop monolithiques même s’ils s’épaississent au fur et à mesure que le récit avance et se densifie – et s’accélère dans le dernier tiers).

4 children who went missing in Alaska blizzard found alive – WKRG News 5
http://www.differencebetween.net/science/nature/difference-between-snowstorm-and-blizzard/

Cela se lit d’une traite, pas d’effet de style, phrases précises/plutôt concises et fluides qui dessinent bien les personnages et les situations. Cependant la « wilderness » de l’Alaska ne ressort par contre que par bribes. (chez Gallmeister on en a des récits plus puissants) – même si Walden (Henry Thoreau) est au moins cité.

J’ai passé un bon moment mais me demande comment Marie Vingtras va évoluer. Le roman est efficace mais à cause de la somme de « poncifs » (déjà vus/lus – et souvent en mieux) qui égrènent ce court texte je ne sens pas la naissance d’une auteure phénomène…. c’est un 1er roman bien troussé mais pour moi pas sublime comme certains lecteurs (et la critique dithyrambique) le laissent attendre. Et cela m’étonne un peu de le voir encore en lice pour le prix des Deux Magots 2022.

A propos lorenztradfin

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Un commentaire pour Blizzard

  1. princecranoir dit :

    Un titre à température, pour un résultat un peu tiède visiblement. Si ça se lit vite et bien, ça ne peut pas faire de mal néanmoins. Et tant pis pour la Wilderness d’Alaska. 😉

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