Un journal n’est plus fait pour éclairer, mais pour flatter les opinions
Vous avez (certainement) déjà lu dans mes bafouilles que je pense qu’un film dans lequel on entend du Bach ne peut pas être mauvais.
J’élargis cette opinion en rajoutant qu’un film qui fait de la place à la musique de Rameau ne peut pas être mauvais. Cette ritournelle est cinématographique et emporte tout (quand de plus les images s’y collent)
Je dois dire d’emblée que je n’ai pas (encore) eu la chance de lire le roman de Balzac qui a servi de base à ce film de Xavier Giannoli que j’hésitas voir dans un premier temps (craignant une sorte de production boursouflé à la française. Ce sont les critiques de Newstrum et du Tour d’écran (deux articles absolument à lire et bien complémentaires/ Par ailleurs du côté de Newtrum particulièrement informatif sur les choix de Giannoli (et son co-scénariste Jacques Fieschi) – informations qui m’incitent absolument de lire le livre (quand ma PAL sera un peu plus réduite)

Quelles forces et énergies narratives, quel mouvement qui emporte le spectateur dans cette histoire spectacle (spectaculaire tout en ménageant des zones d’intimité) couplée à un toboggan émotionnel d’une ascension et chute. Les 2h20 que dure le film sont presque trop courtes, passent en éclair, accompagné par une Bande Originale qui est vraiment originale (anachronique – avec les versions Vivaldi de chez Max Richter, Débussy, Schubert, Strauss, Purcell et j’en passe.

Acteurs/actrices au top (Cecile de France dans un rôle qui rappelle « Mademoiselle Jonquière« . Peut-être une mention spéciale à Xavier Dolan qui a perdu son accent canadien et apporte une bien belle ambiguïté – mais finalement il faudrait les citer quasiment tous.
La voix off du narrateur (si j’ai bien compris absent dans le roman) fait bien avancer l’intrigue, accompagne à merveille, nous prend par la main. Les presque 20 millions d’Euros que la production du film a couté sont investis dans une belle reconstitution de la période des années 1820 (costumes, décors) , sa foultitude d’acteurs pour une récit foisonnant sans nous perdre un instant..


De plus on assiste – certes en mode certainement accéléré par rapport au livres – à la naissance des conglomérats Finance-Presse-Pub avec de belles trouvailles dans les dialogues pour nous renvoyer à la figure l’état fragile de la « liberté de la presse » (j’ai dû rire quand un personnage dit : »un jour il y aura un financier qui entrera dans l’hémisphère »).

Je ne crois pas avoir vu Benjamin Voisin avant – mais je vais le garder à l’œil. Il joue parfaitement le garçon (écrivain-journaliste) sans le sous et peu au courant des mœurs parisiens de l’époque à la rechercha de son « particule » (Lucien de Rubempré » (du côte de sa mère) prêt à toutes les compromissions (dans les « lupanars de la pensée »).
Film absolument à voir.
Ce Rubempre fait décidément des étincelles dans les yeux de tous ceux qui le croisent ! Je te remercie chaleureusement de m’avoir glisser parmi les promoteurs de cette fabuleuse adaptation, où Giannoli se prend pour Scorsese et Dolan enfin trouve grâce à mes yeux.
Mention spéciale à l’intention de tous les admirateurs du regretté Jean-François Stévenin qui le trouveront là dans un dernier rôle mémorable.
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Eh bien ! je vais essayer de ne pas manquer ça !
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Ah ben alors oui, on ira! Et moi j’adore Xavier Dolan.
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Et il joue bien comme les autres comparses
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Merci pour la mention. Une belle adaptation en effet, vive et fort bien jouée, quoique partielle de ce qui est peut-être le plus beau roman de la littérature française.
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C’est promis je le lirai….
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« Illusions Perdues » de Xavier Giannoli…
Ouais, bof… Bon, ne soyons pas trop méchant, ça se laisse regarder avec plaisir, la mise en scène est classique, voire très académique, le jeu des acteurs est classique avec un casting particulièrement haut de gamme (Il faudrait tous les citer!), les plans sont soignés, les couleurs sont magnifiques, la bande son, très classique, également. Bref, tout est bien léché, tout est propre sur soi et on ne s’ennuie pas. Cela fait penser aux dramatiques télé d’antan de Claude Santelli, mais « Les Illusions Perdues« , le feuilleton télévisé, comme on disait à l’époque, de Maurice Cazeneuve avec Anne Vernon, Yves Rénier, François Chaumette, Elisabeth Wiener, datant de 1966, me paraissait plus convaincant, à moins que mon souvenir me trahisse. Voyez, avec Xavier Giannoli, on n’est pas loin du téléfilm. Tout cela manque -comment dire?- de souffle, de puissance, mais, il faut le reconnaître, il s’agit d’un travail honnête…
Heureusement, il reste Balzac et l’on est étonné de l’actualité de l’œuvre: il suffirait de changer les noms de certains personnages (Suivez mon regard!) et l’on se croirait dans le monde contemporain. La critique de la société que nous fait Balzac, d’une grande férocité, mais d’une aussi grande véracité, paraît s’appliquer à notre monde contemporain. Décidément on n’a guère évolué -si, peut-être, en pire!- depuis le XIX ème siècle.
Bon, la relative banalité de ces « Illusions Perdues » tient peut-être aussi et surtout à la difficulté d’adapter au cinéma les grandes œuvres littéraires, incontestablement plus riches et d’une plus grande envergure… Alors n’hésitez surtout pas à relire Balzac!
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Comment tu y vas…. Mais j’ai quand-même un train de retard – n’ayant ni lu le roman, ni eu l’occasion de voir la version TV de 1966 – et ne peux comparer aux productions « lambda » du monde cinématographique français – et alors là Giannoli vole assez haut. Par ailleurs, encore une fois sans avoir lu le roman, j’ai comme une impression, même sans suivre ton regard, que les choix de Giannoli/Fieschi en ce qui concerne le scenario renforcent la modernité que tu souligne. Enfin, la bande son est « classique » – mais vu qu’elle passe de Rameau à Richter revisitant Vivaldi en passant par Wagner et Débussy….ça nous sort du « Best of Classic » et offre une écoute presque hors sentiers battus. Mais merci pour ton passage et ton écriture toujours plaisante à lire.
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Bonjour, ce film français avec un esprit français (dans le bon sens du terme) a bien mérité ses Cesar. J’espère qu’il aura du succès à l’international. Les acteurs sont tous épatants. Bonne après-midi.
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Bonjour, ce film français avec un esprit français (dans le bon sens du terme) a bien mérité ses Cesar. J’espère qu’il aura du succès à l’international. Les acteurs sont tous épatants. Benjamin Voisin était déjà très bien dans Eté 85 et Un vrai bonhomme. Bonne après-midi.
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