Ce n’est pas tous les jours que je reçois par poste (snail mail) une enveloppe aussi personnalisée, et encore moins un ouvrage de cette facture (la dernière fois c’était le même expéditeur – en 2017)
C’est Jerome Magnier-Moreno (peintre-pêcheur, dessinateur, photographe ET auteur – son nom d’artiste est Rorcha – référence à peine voilée au psychiatre suisse Hermann Rohrschach) qui me l’a adressé suite à mon article sur son petit livre « Le saut oblique de la truite« .
L’ouvrage reçu n’est pas un roman (il travaille sur son 2e livre – une sorte de « suite » qui se passe – si j’ai bien compris – en Écosse 20 ans plus tard (toujours le même narrateur, cette fois-ci aux prises avec une quarantaine « compliquée », mais dans le style et l’approche du « Saut oblique »).
Il s’agit plutôt d’un catalogue édité à l’occasion d’une exposition (Rorcha a plus de 20 expos – collectifs et personnelles confondues – à son actif) qui débute ce 21 septembre à la Galerie du Vert Galant (52 Quai des Orfèvres, 75001 Paris).

C’était dans le « Saut oblique » que Jerôme Magnier-Moreno avait écrit (cet extrait figure par ailleurs dans le catalogue ) : « Le ciel est d’un bleu à couper le souffle au-dessus d’un paysage verdoyant de moyenne montagne. Alternativement le lac disparaît pour réapparaître ensuite, bleu profond, aussi frais et étincelant qu’une boule de cristal« .
La nature de la Corse diffère de celle de l’Ecosse. On ne s’étonne donc pas que par rapport aux œuvres précédentes le « bleu » d’Ecosse penche vers le turquois … Ce qui me ravit en tant qu’observateur c’est que Rorcha réussit parfaitement à restituer ses états d’âme et/ou ses sensations après de heures de marche sans avoir rencontré âme qui vive, après avoir (je présume) affronté l’humidité, le vent, les nuages de d’insectes devant le spectacle de la nature (en constant changement – c’étaient bien les impressionnistes les premiers qui disaient que les couleurs agissent les unes sur les autres dans la réalité même et les diverses parties du paysage à représenter, mais aussi en fonction du temps qui passe. Ce qui fait que la même colline change d’aspect selon l’heure du jour.


« Ainsi, chacune de mes peintures de cette série écossaise pourrait être considérée comme une tentative de mettre l’immensité sauvage de ce confin nordique de l’Europe à l’intérieur d’une bouteille. Un flacon précieux contenant un peu de cette nature préservée dont nous avons tant besoin en cette période confinée; un bol d’air frais que je vous invite à partager tout au long de ces pages. » (Jérôme himself)
J’ai par ailleurs eu le sentiment bizarre de voir en Rorcha – toutes proportions gardées – une « réincarnation partielle » de Georgia O’Keefe (celle des années 40) qui actuellement bénéficie d’une première véritable rétrospective en France et dont certains paysages (vus dans l’exposition à Grenoble de 2016) ont (pour moi) un lien avec ce que nous propose Rorcha.
Georgia O’Keefe



Les mêmes lignes parfois fluctuantes, traversées par des fulgurances colorées, séries, modulations entre abstraction et réalisme dans lesquelles la lumière joue un rôle primordiale.
Les peintures sont réalisées une fois de retour dans l’atelier (son « geuloir« ) et – à l’inverse de O’Keefe en acrylique sur bois ((« ma lucarne en format de 33 x 46 cm« ).
Pour l’observateur que je suis, assis devant mon écran à Genoble, c’est un vrai bol d’air frais, les yeux pris dans la « tourbe de la palette » de Rorcha. Et je regrette de ne pas voir les tableaux en galerie en vraie (les couleurs des photos et le catalogue ne peuvent à mon avis restituer la fraicheur hypnotisante qui se dégage des tableaux).
Un de mes tableaux préférés « Le lac d’or » (2020) :

Merci à Jérôme pour son envoi – et sa confiance en mes bafouilles.
Par ailleurs mon amie Simone (Livrophage) a également écrit sur ce catalogue !
Wow superbe 🙂 hésites pas à venir faire un tour sur mon site Intel-blog.fr et à t’abonner si ça te plaît 🙂
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Merci pour le lien encore et ton post est vraiment bien. Je crois aussi que Rorcha/Jérôme est non seulement un artiste remarquable, mais une personne de même. Personnellement, ça me touche beaucoup, cette confiance qu’il nous accorde. Bises, camarade
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T’es pas la seule touché(e). Bises à toaossi
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