
Lors de mon séjour éclair en Allemagne j’ai acheté dans une librairie le dernier né de Julie Zeh auteure à succès dont j’ai déjà parlé plusieurs fois (Gibier péri (Unterleuten), Schilf (Ultime question) , Leere Herzen, Neujahr)
Je suis un train en retard, puisque le nouveau roman « Über Menschen » (« Des hommes ») sorti en avril 2021 est déjà à la 5e édition et certainement déjà en traduction (les autres livres d’elle ont été traduit en plus de 35 langues, dit-on dans la pub).
Comme dans « Unterleuten » le roman se passe principalement dans un village (imaginaire) du Brandebourg, un état (land) dans l’Ouest d’Allemagne (land autour de la ville de Berlin. Une femme trentenaire (Dora) quitte son compagnon (le couple n’est plus ce qu’il était à ses débuts – et Dora a du mal avec le radicalisme militant écolo dans le sillage de Greta (Thunberg) et son activisme.
Dora s’est acheté une ancienne maison (avec jardin) qu’elle va retaper un peu, avec des moyens limités. Les premières pages qui débutent dans le jardin envahi par la nature sont la parodie de la femme des villes qui cherche la liberté, l’espace pour respirer (et ne pas tourner en rond) et sait à peine planter des pommes de terres… (j’ai dû, vous allez rire, penser parfois à mes premiers « contacts » avec les mauvaises herbes). Julie Zeh a une manière assez pointu pour dire en quelques mots ce qu’on ressent quand on n’a quasiment jamais utilisé une bêche…
Peu à peu Dora va rencontrer quelques énergumènes vivant dans le village (« même » un couple d’homosexuels et notamment un voisin à tête rasé qui se présent d’emblée comme « le nazillon du village ». Il s’appelle Gote.

Le roman va se concentrer sur l’acclimatation de Dora dans le village (« vide anarchique ») , de sa découverte de Gote (et de sa fille Franzis), l’apprivoisement tout relatif des ces 2 (3) êtres qu’on ne pourrait guère esquisser plus différents l’un de l’autre.

Par ailleurs, une autre information importante : le tout se passe « aujourd’hui » à savoir dans cette période covidienne, confinement (Lockdown), la dissolution des relations sociales, ce qui fait dire à la presse allemande que c’est le premier roman Corona.
Il n’y aura pas de « happy end » juste une découverte de soi, de ses faiblesses, ses forces… on passera par le chômage de Dora et finalement quasiment tout ce qui nous touche actuellement ou qui nous énerve (de la politique, Corona, AfD, exode urbain, nature (destruction de….,) ou nous occupe souvent (vivre le présent et non pas dans le passé), et le livre a une fin ouverte.

Qui ne le savait pas encore on « apprend » que la vie n’est pas que noire et blanche – qu’il y a des zones grises aussi, du ni-ni … qu’elle est plus complexe qu’on ne le pense dans l’étroitesse de nos têtes …. Le livre n’offre pas de réponses à toutes nos questions, charge peut-être aussi un peu trop la barque avec toutes les problématiques mais se lit avec plaisir (au moins pour moi, il y a un côté « conte » qui m’a fait du bien même s’il s’avère, à certains égard, peut-être un peu trop « simpliste » avec des phrases limites cliché mais qui – à mon sens, notamment en vivant loin d’Allemagne – nous présente une image assez fidèle de la situation en Allemagne (de l’Est) et des valses hésitations d’une femme d’une trentaine d’années.
Je m’attendais à quelque chose de plus remuant vu le titre.
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Pas à confondre avec le Uebermensch ( surhomme nietzscheen)… tzzzzz
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Oh pardon. 🙄
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