Qui dit « confinement » dit non seulement libraire/lecture mais aussi petit écran. Grâce à V. j’ai pu voir 2 séries, pas en mode « Binge-watching » mais bien en remplacement du vide d’une programmation TV (classique)…. ARTE TV à part (par ailleurs ARTE propose toute une ribambelle de Court Métrage dont certains sont pas mal.
Das letzte Wort (Last Word)

Sur la bande son de Paolo Conte (Sparring Partner) on suit dans une série allemande (6 épisodes) assez truculente (mais juste) une femme d’une cinquantaine (Anke Engelke !) qui perd son mari soudainement après 25 ans de mariage. Elle découvre au moment de l’organisation des funérailles (et de son « éloge funèbre » que son mari lui a caché depuis qqs années une grande partie de sa vie (hors foyer). Non, pas de vie parallèle avec une autre femme/famille, c’est tout à fait autre chose. Financièrement à sec, cette Karla Fazius va se lancer à devenir une pro de l’éloge funèbre, aux soldes de l’un entrepreneur des pompes funèbres.

Les six épisodes correspondront aux obsèques d’une personne différente. On fait ainsi une sorte de « tour de piste » des diverses manières à affronter le deuil. S’ajoute à celle le chemin du deuil que fait Karla – qui dialogue souvent avec son défunt mari et arrivera à faire la paix. Karla a une fille (d’une 20aine d’années) et un garçon mutique (15/16 ans), toujours écoutant et composant de la musique ainsi que sa mère, que plus un seul Epahd veut garder….(cette vie de famille est aussi chaotique que Karla est dynamique.
Le sujet du Deuil pourrait faire fuir du monde, mais ce n’est pas plus pesant qu’une plume. C’est souvent drôle, caustique aussi (avec une bonne louche d’humour noir) et offre des caractères bien dessinés. Le 6e épisode est un peu « convenu » et « prévisible » – mais on passe un bon moment. A recommander à ceux d’entre vous qui essaient de rafraichir leur allemand.
Le Jeu de la Dame (The Queen’s Gambit)
Série en 7 épisodes autour d’une joueuse d’échecs. Nous sommes dans les années 60 (excellent reconstitution de l’époque (aussi soignée que dans « Mad Men ») – et aussi en temps de Guerre Froide (ce qui ressort bien dans les 2 dernières livraisons de la série).
Une orpheline (Beth Harmon, jouée par la formidable et « magnétique » Anya Taylor Joy) qui après la mort de sa mère (le père a disparu) va être placée dans un orphelinat et y apprendre par l’homme à tout faire de l’institution catho’ et rigide (images quasi-glauques) les rudiments des échecs avant d’être adoptée dans une famille dysfonctionnelle.

Une fois adoptée (à l’âge de 15 ans) elle va se faire une place dans le monde des concours et championnats d’échecs, d’abord aux USA et plus tard dans le monde entier (Paris et Moscou – la capitale du pays de l’échec.) Son « match » contre les grands maîtres russes rappelle d’une certaine manière la confrontation de Bobby Fischer et Boris Spassky.
Un article dans les Inrocks nous révèle (entre autres) ceci :
Les stratégies et techniques de jeu adoptées vous ont-elles paru coller à la réalité ? Il est très souvent question de l’ouverture sicilienne par exemple...
<p class="has-text-align-right" value="<amp-fit-text layout="fixed-height" min-font-size="6" max-font-size="72" height="80"><em><strong>Dans la série, ce qui est très fort, c'est que toutes les parties sont quasiment inspirées de parties réelles, qui ont été jouées. Et oui, La Sicilienne est une très grande ouverture qui a été jouée par tous les champions du monde. Si les parties sont ici très crédibles dans les coups joués, la gestuelle des joueurs ne correspond par contre pas du tout à celle de joueurs professionnels. On sent bien que les acteurs ont appris les parties par cœur, mais dans leur manière de déplacer les pièces, je note quelques petites lacunes. Un joueur pro a une gestuelle très assurée, et, dans sa manière de bouger les pièces, il envoie un message direct à son adversaire. Lorsque l'on joue un coup qui fait mal à l'adversaire – les parties d'échecs sont de vrais combats de boxe -, on peut avoir tendance à appuyer la pièce sur l'échiquier, à la tenir plus longtemps entre ses mains, ou bien à la tourner quelques secondes sur la case pour insister. </strong></em>Dans la série, ce qui est très fort, c’est que toutes les parties sont quasiment inspirées de parties réelles, qui ont été jouées. Et oui, La Sicilienne est une très grande ouverture qui a été jouée par tous les champions du monde. Si les parties sont ici très crédibles dans les coups joués, la gestuelle des joueurs ne correspond par contre pas du tout à celle de joueurs professionnels. On sent bien que les acteurs ont appris les parties par cœur, mais dans leur manière de déplacer les pièces, je note quelques petites lacunes. Un joueur pro a une gestuelle très assurée, et, dans sa manière de bouger les pièces, il envoie un message direct à son adversaire. Lorsque l’on joue un coup qui fait mal à l’adversaire – les parties d’échecs sont de vrais combats de boxe -, on peut avoir tendance à appuyer la pièce sur l’échiquier, à la tenir plus longtemps entre ses mains, ou bien à la tourner quelques secondes sur la case pour insister.
On pourra regretter – notamment en début – de trop grosses ficelles. Mais la photo (très « vintage ») et la documentation de cet ouvrage de fiction (la pression psychologique exercée sur les grands maîtres d’échecs est bien rendu).
Une joli critique pour un film qui fait plaisir) regarder (on parle d’une saison 2 vu le succès qu’il enregistre, mais étant donné que cette première saison – de plus, de 7 épisodes « seulement » – a été produite sur la base d’un livre, je ne vous pas pourquoi faire évoluer le personnage…) :
https://wordpress.com/read/blogs/96009506/posts/10286

Le blog Pas plus haut que le bord – qui vaut le détour – nous propose un avis sur le livre qui a servi de base pour cette mini-série.
Je vais pas tarder à me mettre aux échecs (« jeu décadent » ecrivait Pérec). Allez, go.
😁
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Avec la variante du dragon ou l’ouverture du orang-outan….. du feras mieux qu’avec la sicilienne….. ‘Go’ c’est un autre jeu…..allez! …..tzzzzz
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