Le diable, il habite pas les enfers, c’est au paradis, qu’il habite
Présentation de l’Éditeur (La Manufacture de livres)
Gus vit depuis toujours aux Doges, un hameau perdu au cœur des Cévennes. Il n’a plus vraiment de famille, à part Abel et Mars. Mais qui pourrait raisonnablement affirmer qu’un voisin et un chien représentent une vraie famille ? Juste mieux que rien. En ce froid matin de janvier Gus s’approche de la ferme d’Abel avec son calibre seize : il a repéré du gibier. Mais alors qu’il s’apprête à tirer, il entend un coup de feu. Gus se dira plus tard qu’il n’aurait jamais dû baisser les yeux vers la ferme, qu’il fallait ignorer cette grosse tache dans la neige. Que s’est-il passé chez Abel ?
Grossir le ciel, roman noir fulgurant, a imposé Franck Bouysse parmi les incontournables de la littérature française contemporaine.
2007, espaces isolés, paysages hivernaux (les Cévennes), fermes isolées, personnages taiseux (Gus, cinquantenaire, n’était jamais marié + à quelques centaines de mètres de là habite Abel) ….. la mort d’Abbé Pierre….
Franck Bouysse arrive à nous peindre la vie des deux hommes dans ce monde si proche de nous et pourtant si éloigné de la nôtre… et nous surprend avec cette écriture riche en métaphores et images tout en restant simple, fluide, je dirais presque enchanteresse (ou envoûtante/hypnotisante).
Abel sortit la-dessus, en laissant sa réflexion se balader dans la pièce, tel un chien qui aurait perdu son maître. Le genre de truc qu’on balance en sachant que ça fera son chemin à coups de hache.
Il faut presque 100 pages empreinte des descriptions des petites choses de la vie, des choses anodines : le travail (les vaches et leurs veaux), les matins et soirées seules, les pensées à l’enfance (les parents de Gus n’étaient pas tut à fait des modèles dans leur genre – et n’ont pas fini joliment non plus – , pensées plus belles et douces à sa grande-mère qui a essayé de compenser le manque d’amour des parents…. ), la télé, le café dans le bar dans le village, les discussions avec Paradis et son voisin, Abel, 100 pages avant que les contours d’une ombre d’intrigue se dessinent…. mais ce n’est pas grave, on baigne alors complètement dans l’ambiance dans ces lieux perdus…. Et au lecteur de compléter, avec les bouts narratifs parsemés par l’auteur, le puzzle de la vie de Gus….
L’arrivée de « suceurs de bible » (des évangélistes ?! – la rencontre d’un représentant de ces gens avec Gus est magnifiquement dialoguée, comme l’est la confrontation avec Paradis) dans ces contrées, la mort du chien de Gus, des traces de sang dans la neige, des révélations faite par Abel vont faire basculer ce qui semblait être un tableau paysan vers un drame.
Les apparences ont la vie dure et on leur fait dire aussi ce qu’on veut bien.
« Grossir le ciel » sont les derniers mots du livre……(et on ne sait toujours pas ce que Abbé Pierre fait dans cette galère) – C’est plutôt un roman d’ambiance, ni thriller rurale, ni policier qui vous happe, emballe, ne lâche plus avec ces échanges sourds, pleins d’ellipses et fausses pistes (en relisant on remarque que cette écriture particulière réduit à l’essentiel les maux/mots transmis….- ne dit-on pas : « La parole est d’argent, mais le silence est d’or…? » )
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Je fais désormais une petite pause. J’assiste au mariage de notre fille Alice (« son » blog, à savoir ses missives d’un grand voyage de Bali à Paris en stop) – je ne dis pas « je marie ma fille » puisque c’est elle et mon futur gendre qui ont tout organisé (en Bretagne). – à gauche^, ça date pas d’hier, avec son cousin T. ….à droite avec un autre T., Toucan – le co-fondateur de Chilowé
Je reviens en septembre ! Notamment avec un texte sur « Glaise » de F. Bouysse qui m’accompagnera les 1ers jours de mes vacances (et qui m’enthousiasme pour le moment)
– Stay safe !
Je ne sais pas si ce livre est pour moi. J’aime quand une description est efficace. Là j’ai l’impression que les nombreuses métaphores vont me perdre et je ne suis pas sûre de suivre parfaitement le discours. Beau mariage à ta fille, sacrée globe-trotteuse ! Comment Balou et elle ont-ils fait pour les visas des pays traversés alors qu’ils n’avaient pas programmé leur itinéraire retour -dot dans un article- ? Bises
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Si tu veux, à mon retour , on se téléphone et je te raconte. Bizz du Lot.
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Ok
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Ce livre est et reste mon préféré de F.Bouysse, pour tout ce que tu en dis et pour la région que je connais bien. Je préfère aussi car moins emphatique que les autres, plus sobre et à mon sens plus fortiche dans cette sobriété.
Et profite bien de ces beaux moments avec ta si jolie fille ! Des bises, Bernhard !
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Tous mes vœux de bonheur à ces mariés de l’an 20.
Profite bien de ton séjour breton, les pieds dans l’eau, les yeux dans (la) Glaise.
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Bon break et belles noces!
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