Un « uppercut » littéraire :
Résumé de l’Editeur (le rouergue)
Ils avaient réussi à la retrouver. Alex l’avait compris. Le type inventait des souvenirs bidon, il a proposé de s’arrêter dans un café de campagne pour boire un pot. Pour le plaisir d’être en France, parce que c’est si différent des États-Unis… Ça, elle le savait. Quand il a enserré ses jambes entre les siennes, elle n’a rien fait pour se dégager. Au contraire. Elle a envoyé tous les signaux pour lui faire entendre qu’elle n’attendait que ça depuis le début… Elle le tenait… Elle saurait disparaître ensuite. C’est du moins ce qu’elle pensait. Mais on laisse toujours quelque chose derrière soi. Et au moment où Alex s’apprête à tuer un homme, pour la troisième fois, Kelly MacLeish, jeune sergent juste sortie de l’école de police et mutée aux Shetland, décide de changer complètement d’angle dans l’enquête sur le meurtre de Richard MacGowan le soir du Up Helly Aa, la fête des Vikings, lorsque tout le monde se rassemble pour la crémation du drakkar. Le seul indice retrouvé sur le cadavre, c’est un long cheveu noir. Alors sans le savoir, Kelly rejoint le camp des poursuivants. Ceux qui courent après Alex, ceux qu’elle fuit, toujours plus vite, toujours plus au nord.
Dans un premier roman incandescent, gorgé d’alcool, de rock et de poésie, Valentine Imhof nous emporte sur les pas d’une héroïne qui s’est placée sous la protection de Loki, le dieu destructeur de la mythologie nordique. Comme lui, elle a dû boire le venin qui confère la rage. Comme lui, elle nourrit des vengeances, des apocalypses et des rêves de fin du monde. Et les quatre runes de son nom sont tatouées sur sa nuque.
Je ne pensais pas que le roman noir français pouvait nous offrir une petite perle noir-noir de ce type… V. Imhof est un croisement entre Ferey et Dantec (j’ai pensé à « Sirène rouge ») avec un zeste de « féminisme » . Elle utilise un mélange de langue orale et parfois des phrases poétiquement ciselées pour faire passer qqs horreurs et campe des personnages forts.
Dans une première partie, après un début – avouons le : violent, on fait la connaissance de Alex, belle plante, on apprend son histoire qui peu à peu irriguera notre cerveau pour « accepter » tout les méfaits (pas politiquement correcte pour un sou) commis par elle plus tard… Intriguant personnage – avec TOUT son corps tatoué d’extraits littéraires pas folichonnamment gais (on dirait un voile couvrant sa peau douce !)…. s’y côtoient Platon, Baudelaire, Zweig, Conrad Sophocle et autres Kafka (et les textes qu’elle porte sur elle, tatoué par Bernd, le tatoueur de Gand) sont placés par V. Imhof en exergue de bon nombre de chapitres, difficilement lisibles, puisque sans espaces, mais donnant le ton….
Alex et Valentine I. nous font voyager – de l’Est de la France, aux Iles Shetland, en Belgique (la ville de Gand – ce qui m’a fait penser à Bruges et ses canaux…) et en Nouvelle Ecosse aussi.
Tout ce « road-movie », qui prend son temps mais s’accélère vers la fin, est accompagné d’une playlist époustouflante égrenée au sein de chaque chapitre (soit sur un Jukebox, sur une chaîne ou une radio…..toujours en phase avec l’ambiance (ou les sentiments des personnages) – une moitié environ de very hard rock (proche du metal donc pas toutafé ma tasse de bourbon/genièvre (jenever) mais elle est riche-riche….):
Ainsi j’ai réécouté pour la première fois depuis des dizaines d’années le morceau de Jeff Beck (Goodbye Pork Pie Hat) ….. pourquoi j’ai laissé (donnés) mes 33-tours quand j’ai quitté l’Allemagne ?
Roman d’ambiance – je préfère ne pas en dire trop du déroulé et des péripéties – aérés par des visites de pays/villes, d’un peu de sexe, pas mal d’alcool, et une pointe d’humour (seulement du côté de chez Kelly, la policière…) De plus, il y a Ma Livrophage qui a si bien parlé de ce roman (et a eu le privilège d’échanger avec l’auteure – ça vaut la peine d’y jeter un coup d’oeil) que toute remarque de ma part me parait superflue. V. Imhof sait créer des situations, fait vivre ses personnages (même si à part Bernd et Alex, les autres « satellites » restent un peu schématiques, presque des auxiliaires pour permettre à Alex « de le(s) clouer d’un regard étrange où dansent des ombres funestes…. »
Pour l’ entretien entre La livrophage et Valentine Imhoff, qui donne pas mal de pistes sur ses choix d’écriture et sur la « naissance » de certains passages :
Ici plusieurs critiques de lecteurs sur un seul site :
http://rivieres.pourpres.net/forum/par-les-rafales-valentine-imhof-rouergue-noir-vt7888.html
V. Imho vient de publier son 2e roman « Zippo » que je vais certainement lire aussi, quand j’aurai réduit un peu ma PAL….
Merci, mon cher ami. Je partage ton post. Très co tente que tu aies aimé ce livre, et Alex ❤
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Merci pour cette très chouette chronique!
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