Film espagnol de Rodrigo Sorogoyen (déjà remarqué par « La Isla Misma » et « Que dios nos perdone » (Goya 2019 : meilleur réalisateur , meilleur scénario original ainsi que meilleur acteur – qui d’ailleurs est sur presque tous les plans…)
Vox populos vs Corruptio
Synopsis de chez allociné :
Manuel López-Vidal est un homme politique influent dans sa région. Alors qu’il doit entrer à la direction nationale de son parti, il se retrouve impliqué dans une affaire de corruption qui menace un de ses amis les plus proches. Pris au piège, il plonge dans un engrenage infernal…
Film assez habile et haletant avec un « épilogue » qui à l’arrêt sur image de la fin a déclenché quelques applaudissements dans la salle.
Toutefois, à quelques jours du visionnage, je me sens un peu mi-figue-mi-raisin.
Ça débute en mode Scorcesien – un plan séquence débouchant sur une table et un repas d’amis-collègues du parti….(sur fond d’une musique genre « 120 battements »… avec un rythme d’un cœur qui pulse)… repas d’ou on sort un peu groggy, parce qu’on ne comprend quelques bribes et n’est pas encore habitué aux divers personnages.
Ensuite la pelote de fils d’aciers sera défaite peu à peu et certains fils se resserreront de nouveau avec la survenance d’une affaire de corruption sur l’autel de laquelle le parti souhaitera sacrifier Manuel L.V., les fils d’aciers l’étranglent ….. Et le spectateur, de plus en plus sur le qui vive assiste à la manière avec laquelle Manuel essaie de s’en sortir, sauver ses acquis (sur 15 ans de corruption quand-même….!) sans laisser trop de plumes ou au moins tout en tirant dans le trou béant l’ensemble de la clique politique et économique. Rythme assez soutenu à frénétique ce qui va créer un maelstrom d’actions plutôt ingénieuses (tout en capotant souvent), actions que Rodrigo Sorogoyen monte comme un véritable thriller… qui devient toutefois un peu mécanique et se limite à la pure action-réaction (à haute tension quand-même) de laboratoire (de souris pas si blanches que ça) et n’est jamais approfondi par une réflexion … on en sort avec la confirmation de l’idée : « tous pourris » (déjà ou dans un avenir proche) …
La « finale » – une interview à la TV face à une journaliste que Manuel L.V. croit avoir dans sa poche – interview au cours duquel il souhaite divulguer le contenu de cahiers dans lesquels sont enregistré tous les pots de vins distribués – sera un beau moment tendu.
Après (dans les dernières 45 minutes) de très belles scènes de course, de poursuites (à montage – toujours – nerveux), cet interview est filmé de manière tendue mais calmos, aux gros plans, jouant avec les codes de la TV genre BMTV et le film s’arrêtera sur une question estocade – C’est la première fois dans le film qu’on entend des notions telles que « morale » et/ou « honnêteté » (qui par ailleurs font penser le spectateur français aux affaires de Cahuzac et/ou de Fillon) … Clap de fin – et applaudissement au cinéma « Le Club » ).
Un film efficace, assez bavard, avec des sous-titres de qualité moyenne (j’ai encore quelques restes d’espagnol – qui n’ont toutefois pas suffi à combler tous les trous laissés par les sous-titreurs). Un film adrenalique qui laisse (à mon goût) malheureusement un peu trop de côté le soubassement de la morale ou d’une idée politique ou de révolte face aux entrelacs « mafieux » des mondes politiques et des affaires – comme l’a fait dans le temps un certain Francesco Rossi p.ex. pour que moi je puise parler d’un « chef- d’oeuvre ».
Je n’ai toujours pas pris le train de ce réalisateur qui m’inspire néanmoins. Même si tu sembles mitigé, il semble faire montre de qualités et d’engagement qui s’adosse aux grands films sur la corruption qu’on a pu voir chez Rosi en Italie, chez Boisset en France, chez Lumet aux US.
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Tu le feras au 4e film …. indéniablement il sait faire monter la tension…. (par la simple mise en scène – et les rouages de son scénario) !
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