« Voila la seule chose qui mérite d’exister dans les histoires comme dans la vraie vie. L’amour, l’amour qui fait que malgré tout ce qui existe, et tout ce qui n’existe pas, l’amour qui fait que la vie continue. » (dernier paragraphe)
« Un conte »
» Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron. Non non non non, rassurez-vous, ce n’est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons… Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s’abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale. La guerre mondiale, oui oui oui oui oui…. » (4e de couv’)
Simple(ment) beau, doux, léger – mais d’une légèreté de ton qui pèse, pèse – et happe le lecteur. 2 petites heures en apesanteur ou apnée pour dire l’horreur avec un don du tragi-comique qui fait frissonner le lecteur.
Voici (un peu) à la manière d’un Imre Kertész (« Etre sans destin » – pour le côté enjoué malgré l’horreur) un conte de « Grimm » pour dire de manière douce les horreurs de l’antisémitisme, des trains de la mort… avec un épilogue qui étonnera plus d’un. (« Voilà, vous savez tout. Pardon ? Encore une question ? Vous voulez savoir si c’est une histoire vraie ? Une histoire vraie ? Bien sûr que non, pas du tout. Il n’y eut pas de trains de marchandises traversant les continents en guerre afin de livrer d’urgence leurs marchandises, ô combien périssables….. » p. 101)
On apprendra que les personnages décrites ont vraiment vécu…. et qu’ils ont disparu dans le Convoi 64 (le Mémorial de la déportation des Juifs de France)
« Elle dort notre pauvre bûcheronne, elle dort, son bébé bien serré dans ses bras, elle repose du sommeil des justes, elle dort là-haut, bien plus haut que le paradis des pauvres bûcherons et des pauvres bûcheronnes, bien plus haut encore que l’Eden des heureux de ce monde, elle dort tout là-haut là-haut, dans le jardin réservé aux dieux et aux mères. » (p. 31)
Un petit diamant noir, noir d’une beauté aveuglante et déchirante dont j’ai déjà trop dit.
PS Lu dans le cadre de notre Club de Lecture Inter Shadow Cabinet 2019
Eh bien, un sujet ô combien délicat, sensible et tellement important. Merci pour tes mots!
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Merci Princenoir d’être passé – Je dois m’eskuzer : Etant de la génération Gutenberg j’ai été fichu – j’ai la seum ! – d’effacer ton message avec ma réponse et des jeux de mots autour de ton qualificatif « délicatesse » (-que je retrouve par ailleurs chez Lebouquinivre – ) Je m’excuse de t’avoir empêché ainsi de laisser une trace indélébile dans le paysage www.
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