Grâce à Dieu

« Papa, tu crois encore en Dieu ? » 

«Nous sommes […] devant un problème universel et transversal qui malheureusement existe presque partout…..Nous avons parfois considéré les victimes et les survivants comme des ennemis…….Nous ferons tout ce que nous pouvons pour amener la justice et la guérison aux survivants d’abus. […] Nous demanderons des comptes à ceux qui ont dissimulé les abus» (Pape François dans son homélie le 24.2.2019 après 4 jours de travaux sur la pédophilie dans l’Egile catholique.

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François Ozon voit sortir son film sur l’affaire du Père Preynat (et par ricochet du (silence du) Cardinal Barbarin) et ses victimes. Récit comment l’affaire Preynbat a conduit le cardinal Barbarin devant la justice (Franceinfo)

Synopsis (Allociné

Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie toujours auprès d’enfants. Il se lance alors dans un combat, très vite rejoint par François et Emmanuel, également victimes du prêtre, pour « libérer leur parole » sur ce qu’ils ont subi.
Mais les répercussions et conséquences de ces aveux ne laisseront personne indemne.

Comme d’hab’ les critiques (et publicitaires) en font des tonnes. On est (à mon avis) loin du « magistral », mais je signe volontairement que les acteurs sont bien, convaincants (mais on le savait de ce trio Poupaud-Menochet (Jusqu’à la garde !)- Arlaud (Petit Paysan !)

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« Je veux dire avec la plus grande force que jamais, jamais, jamais je n’ai couvert le moindre acte de pédophilie », ……la majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits. (Cardinal Barbarin à Lourdes en mars 2016=) » 

En (quasiment) 3 « actes » François Ozon nous retrace « basé sur des faits réels » (voir lien ci-dessus) la naissance de l’Association « La Parole Liberée » et leurs actions. Partant du personnage de  » Alexandre » (Dussot) joué par Melvil Poupaud, bourgeois lyonnais avec une flopée d’enfants, « toujours croyant », victime d’attouchements (prescrites), Ozon nous présente  deux autres membres fondateur de l’Association, la manière avec laquelle chacun d’eux (sur-) »vit » avec le poids de ces abus (lire pour cela les témoignages publiés sur le site de l’Association).

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Il y a un côté « documentaire » dans ce film puisqu’il traite plus ou moins longuement toutes les questions soulevées par ce sujet qui ébranle l’institution catholique (Matthieu : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi…) – et pas seulement depuis l’affaire du Boston Globe retracée dans le film « Spotlight ») – tout en laissant à chaque côté s’exprimer (et surtout de ne pas faire un véritable monstre cinématographique du Père Preylat qui n’arrête pas d’avouer….).

Je trouve en fin de compte que le film met parfaitement en images (avec qqs « vides » laissant de la place à l’intellect du spectateur pour réfléchir (et avoir sa propre idée) de la foi, du pardon, de la morale et de la justice) le déroulé de l’Affaire (je renvois sur le lien de France Info), nous propose un jeu d’acteurs parfaitement crédible. Je trouve aussi qu’il jongle parfaitement entre scènes « théoriques », jeux de « voix off » et quelques traits d’humour.

Enfin il est pour moi un petit quart d’heure trop long (2h15) pour cause d’une sorte de récit « mécanique » (répétitif formel à mon sens),  mais dans l’ensemble une oeuvre « citoyenne » pas trop « noir-et-blanc », avec quelques scènes très fortes (et chargées d’émotion) ou donnant la chair de poule (d’effroi) – tout en étant à des km-lumières d’un film « tire-larmes » ou au contraire « film-dossier ».

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Une « lecture » du film autrement plus approfondie :

https://letourdecran.wordpress.com/2019/02/23/grace-a-dieu/

 

A propos lorenztradfin

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4 commentaires pour Grâce à Dieu

  1. princecranoir dit :

    Ni tire-larme, ni uniquement centré sur les faits même si Ozon est sans ambiguïté sur le Père Preynat (attention à l’orthographe même s’il est aussi un prélat), le film trouve son sujet chez les victimes avant tout. Retrospectivement, on finit par oublier l’affaire et garder en tête ce qu’il font, comment il s’arrangent avec ce vécu commun, comment certains trouvent dans cette action un nouveau sens à leur vie. Ozon voulait faire un film sur la fragilité masculine, il y parvient doublement : à travers les victimes mais aussi à travers le bourreau. Peut-être pas magistral, mais tout de même assez fort au regard du sujet de départ.
    En plus il se paie une pub directement émise depuis le Saint Siege. A la grâce de Dieu cette fois. 😉
    Merci pour le ping 😊

    Aimé par 1 personne

  2. lebouquinivre dit :

    J’ai « hâte » de le voir, même si un film de ce genre ne devrait pas exister, car cette histoire ne devrait pas exister… Quel sujet abordé, que de douleurs et de souffrance…
    À diffuser en masse!

    Aimé par 1 personne

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