Synopsis – sur allociné
Une grande et belle propriété sur la Côte d’Azur. Un endroit qui semble hors du temps et protégé du monde. Anna arrive avec sa fille pour quelques jours de vacances. Au milieu de sa famille, de leurs amis, et des employés, Anna doit gérer sa rupture toute fraîche et l’écriture de son prochain film. Derrière les rires, les colères, les secrets, naissent des rapports de dominations, des peurs et des désirs. Chacun se bouche les oreilles aux bruits du monde et doit se débrouiller avec le mystère de sa propre existence.
Son compagnon venant de la quitter, Anna (Valeria Bruni Tedeschi) se trouve fragilisée. Pas les meilleures dispositions pour écrire son nouveau film, ni pour passer des vacances dans la villa de sa richissime famille, entre souvenirs, fantômes et vieux différends. Et si du chaos naissait pourtant un nouvel ordre ?
N’n déplaise aux détracteurs et critiques professionnels et dizaines de blogueurs qui descendent le film – moi j’ai beaucoup aimé ce film d’une tristesse sous sa croûte clownesque et foutraque.
Le film de Valéria B.T. serait/est inspiré par une pièce de Gorki (mâtiné d’accents de Tchekhov – ah ces chapeaux de paille…) et a de toute évidence des airs de pièce de théâtre filmée, découpée en 3 actes (et un épilogue), sur la scène bien délimitée d’une belle villa de la Côte d’Azur, son jardin, la maison du personnel, la la plage privée, le(s) bateau(x)….. et une gare. Quelques plans fugitifs, nous montrent par ailleurs, des rangées de chaises soit vide, soit pleines de spectateurs, soit avec une seule personne assis (la fille de VBT – dans le film et la vie réelle) – oui, comme pour un spectacle. Et comme ça je l’ai pris…. avec ses personnages qui peuvent couper un élan par leur seule entrée en scène….
Par ailleurs, le casting compte pas mal d’acteurs venus de la scène (aussi): Pierre Arditi, Bruno Raffaelli, Laurent Stocker (dans le rôle d’un secrétaire-assistant personnel suffisant, Yolande Moreau….auxquels s’ajoutent Noémie Lvovsky, Valeria Golino et Valeria Bruni Tedeschi (ainsi que sa mère – dans la vie réelle)…
Comme dans ses films précédents (notamment « Un château en Italie » que j’ai qualifié à l’époque de « sarabande loufoque et crépusculaire« ) c’est une « autobiographie imaginaire ou inventée » variation sur les désarrois intimes (cruels) et les relations V.B.T. avec sa sœur, son futur ex (j’ai lu qu’il s’agit là de sa séparation de Louis Garrel – avant je ne savais même pas qu’ils avaient formé un couple)… mais avec une dizaine d’autres sujets en plus : la fin de l’amour, le deuil d’un frère, les nantis hautains, arrogants, imbus d’eux mêmes et aveugles, la lutte des classes aussi (ce regard sur les « petits-gens », le personnel-esclave me semble nouveau et rajoute une couche…)…. ce qui fait que le film devient un double d’une pièce non-écrite par Pirandello et Proust en même temps …. des spectateurs y ont vu des bribes de Renoir (« Règle du jeu » ) – faudra pas exagérer quand-même…. Pièce pleine de dédoublements, de mise en abyme dans lesquels chacun des protagonistes aura « son moment de monologue » pour nous offrir des nuances à un tableau qui à première vu semble « lisse »
Film sur le temps qui passe aussi, sur les regrets qu’on peut avoir….
La musique (B.O.) est parfaitement adaptée (Schubert, Mozart entre autres) et surtout ce beau moment de chassé-croisés des diverses (im)pairs amoureux /en rut sur fond de Rossini – un régal :
A retenir – le jeux des acteurs (tous formidables), la cruauté des échanges (un moment de détente/calme peut se transformer en une « boucherie » par mots blessants), la scène de l’épilogue : tournage d’une scène du film sur lequel Anna a travaillé cet été là. Une machine à brouillard s’emballe et tout le monde, surtout VBT restera seule dans la brume, paumée, comme dans un film d’Antonioni….
D’aucuns diront que le film est trop long, qu’on regarde la montre souvent, que c’est un fouchtri-fouchta trop plein d’idées mal liées…. ou écrire comme https://www.critique-film.fr/critique-les-estivants-deuxieme-avis/ ou http://www.lefigaro.fr/cinema/2019/01/31/03002-20190131ARTFIG00093-dans-les-estivants-valeria-bruni-tedeschi-brouille-les-pistes-et-perd-en-partie-la-critique.php
« ….On peut affirmer, sans grande crainte d’être contredit, que Il est plus facile pour un chameau …, Actrices et Un château en Italie, les trois précédents longs métrages de Valeria Bruni Tedeschi, n’entraient pas dans le cercle des chefs d’œuvre du cinéma, mais, tout étant relatif, ils étaient quand même largement supérieurs à Les estivants. Dans ce film, tous les défauts de la réalisatrice sont présents à 200 % : lourdeur, prétention, narcissisme. Et, en plus, son jeu d’actrice, de plus en plus stéréotypé, de plus en plus insupportable. Pour terminer, Valeria Bruni Tedeschi aura droit à un message d’espoir : lorsqu’on touche le fond, on ne peut que rebondir ! »
On n’a pas vu le même film ! Mais j’étais déjà assez « seul » pour le « Château en Italie » !
Je suis « content » : une amie-lectrice de mon blog vient de m’écrire un mail : « Juste pour te dire que je suis tout à fait d’accord avec toi, j’ai beaucoup aimé « les estivants » qui m’a évoqué bien sûr Gorki mais aussi Tchekov et la nostalgie des » 3 soeurs » par exemple …Valeria est superbe, émouvante et juste, et tous les acteurs Yolande Moreau « les domestiques » etc….
Je ne suis pas seul !
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