Entre traductions, un vin chô au Gaudi, un dîner-réflexions-orga pour un week-end en mai avec des amis, -une journée au ski aux 7-Laux, un dimanche sous le signe d’une traduction (encore) et un passage avorté au Musée de Grenoble (une queue immense pour l’exposition Servir les Dieux – deux sorties dans le cadre de mon Soutien au cinéma français….
Fan quasiment inconditionnel de la pièce « Cyrano de Bergerac » (toutefois rétif à me joindre au 700000 personnes qui ont vu la pièce « Edmond » de A. Michalik – 5 Molières quand-même) je suis allé voir le film qui a été tiré de cette pièce (produit entre autres par A. Goldmann – Vatel, La Môme, La French…- ce qui aurait dû me souffler : Attention ! à l’oreille).
Alors comment dire, c’est du bon boulevard avec un zeste de « Shakespeare in Love » et une pincée de « Moulin Rouge » (de Baz Luhrmann et non de J. Huston) du pauvre…. Un jeune Edmond Rostand (1897), dont deux œuvres étaient des fours, va, grâce à un pitch parfaitement improvisé, convaincre le grand acteur Jean Coquelin (et deux tenanciers de bordels à la recherche d’une « lessiveuse d’argent ») à monter une pièce encore à écrire – ce sera « Cyrano de Bergerac » au succès qu’on connait.
Je suis certainement dur ou méchant, mais le style vaudevillesque passe peut-être à la scène, mais moins sur le grand écran – qqs idées qui font sourire, qqs idées (de mises en scène/en images) qui font froncer le front (pourquoi d’un coup sortir la belle scène finale sous l’arbre dans le décor « vrai » d’un cloître et pas continuer à jouer dans des décors toc (ou de théâtre)….
« Incassable » cependant sont les vers de Rostand du Cyrano – dit par un très bon Olivier Gourmet (qui donne envie de voir, de réentendre les vers dits par les grands…. encore et encore). La ribambelle d’acteurs est sympa’ mais soit ils surjouent ou il font un acte de présence pour payer leurs impôts. Je me trouve un peu en décalage avec les spectateurs qui y ont vu une pièce enchanteresse, un pur divertissement, d’humour… une merveille même… J’avais probablement mon heure « trop sérieux et cérébrale » ou simplement un peu trop noir pour prendre ce produit pour le dessert léger qu’il est.
Mensonges et vérités autour d’un éditeur (G. Canet) & d’une actrice (J. Binoche) et d’un écrivain (V. Macaigne) & d’une assistante parlementaire (N. Hamzawi) … « Doubles vies » de O. Assayas annonce par le titre qu’il y aura vaudeville (sans claquements de porte), trahisons feutrées (et très compréhensives) sur fond de vie de couple(s) de plus de 20 ans….
L’Éditeur couche avec son assistante, l’actrice avec son « poulain » d’écrivain (dont tous les livres sont des récits autobiographiques plus ou moins bien camouflés). Une des idées qui m’ont fait sourire : l’écrivain va p.ex. transformer dans son livre un tête-à-tête avec son amoureuse qui avait lieu dans un ciné « La guerre des Etoiles » en une soirée dans le film « Le Ruban blanc » – ce qui aura des conséquences au niveau de l’accueil du livre (par la critique et certains lecteurs relayés par les FB et autres Twitter…. et le fait qu’il a « vendu » à son Editeur l’idée que la femme en question est une speakerine fait enrager l’actrice qui ne se reconnait plus ….
Tous ces adultères, chassés-croisées et tromperies dans un milieu aisé, intello, (bobo), privilégié (les apparts/maisons sont parfois « Whaoua!) en mode cynique et égocentrique se passent sur un tapis de discussions plus ou moins intéressants ou profonds sur le métier de l’Éditeur, de l’inspiration d’un auteur, de l’avènement du numérique (livre vs liseuses/Kindle/Amazone) avec un brouhaha à la Woody Allan sans les étincelles de ce dernier. Par ailleurs, j’étais surpris de la pauvreté de l’image (terne) et des champs-contre-champs presque ennuyant lors des discussions/débats….
Mention spéciales toutefois à V. Macaigne et sa femme à l’écran Nora Hamzawi (personne impayable) qui ajoutent un peu d’humour à la sauce.
Ça se laisse regarder, mais, pour moi, c’était trop long, trop de quasi-platitudes sur des sujets qui pourtant devraient m’interpeller, grand lecteur que je suis….mais, je l’oublierai très très rapidement.
J’ai la pièce et je n’irai pas voir le film. T’inquiètes, ce n’est pas de la « cérébralite aigüe », c’est plutôt de la sélection en lien avec le genre et le nombre de spectacles vus. Avec le temps, l’âge et l’expérience, on écrème de plus en plus.
L’autre me donne tout de même envie. Je suis une grande fan de Macaigne, planches ou pas. Son film « Pour le réconfort », filmé avec un bout de ficelle, sonne très juste (sur les rapports entre classes sociales, etc).
J’aimeAimé par 1 personne
Macaigne, il est vraiment bien dans le film, certes « égal à lui-même » ou « reconnaissable » …. mais il ajoute une belle touche à ce film, pour moi, très très inégale. Tu m’en diras des nouvelles !
J’aimeAimé par 1 personne
Je sens qu’il va falloir que je me fasse violence pour aller voir Edmond après cette lecture ! 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Entièrement d’accord avec toi sur les 2 films. ce sont les 2 derniers films que j’ai vus et franchement j’ai regretté le déplacement. Doubles vies Un vaudeville sans intérêt, où les dialogues ‘perchés’ sonnent totalement faux dans la bouche des acteurs (j’ose même dire mal joué!), notamment au début du film…. D’accord aussi pour dire que Nora Hamzawi sauve le film par un peu d’humour. c’est la seule qui a l’air vraiment impliquée dans son personnage…
J’aimeAimé par 1 personne