Le dernier né de Céline Minard (entre autres « Faillir être flingué« )
106 petites pages – qui n’ont (pour moi) rien à voir avec Euripides (sauf tirer beaucoup du côté de l’imaginaire ou se dire que ce sont les femmes qui sont plus fortes que les hommes).
Narration et montage cinématographiques ainsi qu’exercice de style – qui débute dans le QG de la police de Hong-Kong après que des personnes (on apprend au fil des pages qu’il s’agit de 3 femmes + un rat (!)) se sont introduites dans une cave à vin hautement sécurisée (stocks aménagés dans des anciens bunkers des anglais pour y stocker et vieillir des vins (grands crus du monde entier) d’une valeur de 350 mio $ (millésimes genre Romanee-Conti (1969), des whiskys genre Strathisla (1962) etc…. )…
« Chacune est un condensé, une métonymie organique, la rencontre d’un savoir-faire avec un sol et une année hasardeuse et unique. Elles sont toutes chargées de mémoire, pleines d’avenir, dans chacune une vie fermente ». (p. 56)
Des micros permettent à la police d’entendre qqs échanges à l’intérieur du bunker. Toutefois la police doit constater que dans leur QG il y également des micros placés….
S’ajoute à cette situation « explosive » qu’il y a un typhon (le fameux Sanshan d’août 2018) qui s’approche et qui empêchera toute action dans qqs heures… Le tout va se corser après une séance de « bowling » avec des btl de grands crûs. Coetzer, le proprio de la cave, va s’introduire, nu comme un ver, dans la cave et affronter les femmes…..
Le lecteur est « perdu » ne connait ni le avant, ni le comment, ni le pourquoi (un peu) et sera lâché à la fin…. après des échanges… mais il se laisse emporter, glisser dans ce « film de braquage » d’un autre genre.
Moi, je n’y vois qu’une belle idée de départ de roman/de blockbuster autour duquel Céline Minard se glisse dans la peau d’un scénariste qui doit écrire des dialogues qui claquent.
« Coetzer se dandine d’une fesse sur l’autre dans son fauteuil, tente de se redresser, pose les mains sur les accoudoirs sans quitter des yeux les pattes de mouche. – Une poire, s’il vous plait. – Pour la soif ? Pour l’angoisse, mantes poires ? « S’il vous plait » qui ? – Ma Clown. Madame. – Une poire, une ! hurle Bizzle en détournant la tête. – Vous avez soif depuis longtemps ? Un petit coup de mou ? Besoin d’un remontant ?? Envie d’usiner ? Binner, Meyer, Cazottes, Rose Guala ? – Comme vous voudrez, Madame. – Pas difficile ce client-là ! – C’est à voir, Bizzie. » (p. 64/65)
Et après, pour moi cette lecture a fait pschitt….. comme le pari pour un concours d’écriture : réunir des femmes fortes, du vin, le capitalisme, des homes perdus, un zeste de film de braquage en un lieu, et un espace temps très réduit – en 100 pages svp…et à écrire en 1 mois …!
Viens de le finir ! Chronique à écrire ! Comme un shot d’alcool fort qui enivre d’un coup sans laisser d’autres sensations!
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Ah ça me rassure….. !
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