De retour des vacances depuis presque 4 semaines et je n’avais toujours pas pris d’assaut les salles obscures (trop de travail et surtout trop de beaux livres)…. La première incursion post rentrée direction toile s’est fait non pas direction Corée (« Burning ») mais a eu lieu dans le cadre de mon soutien au cinéma français. Finalement un bon choix, je dirais même très bon choix.
Mademoiselle de Joncquières (film de Emmanuel Mouret)
Les Cahiers du Cinéma descendent le film, Télérama fait sourire son bonhomme (mais pas plus) et moi je sortais le cœur léger, sautillant sur les mots égrenés par Edouard Baer et Cecile de France avec une élégance toute théâtralement jouissive.
Emmanuel Mouret (« Laissons Lucie faire », « Un baiser s’il vous plaît ! », « L’art d’aimer », « Caprice ») n’est pas un metteur en scène que j’affectionne particulièrement, ses phrases ciselés et rhomeriennes dans la bouche de trentenaires hésitants et perdus (A qui aime B, B qui aime C, C qui aime A) dans un Paris ou il n’y a pas de problème d’argent, ni de tentes sur les quais et/sous les ponts…. je n’étais jamais emballé.
Mais là, voir (et surtout entendre) transposés les affres d’amour dans le 18e siècle (d’avant la révolution), en costumes svp, avec une lumière belle, des plans séquences tirés au cordeau… dans une histoire-intrigue empruntée à Diderot (un épisode de « Jacques le Fataliste » pas lu, sorry – mais vu dans une autre approche il y a des siècles dans « Les Dames du bois de Boulogne » de Bresson) et ressemblant à celle de Lasclos (une parenté parfois éclatante dans quelques poses – et éclairage – de C. de France-G.Glose (Mme de la Pommeray), oui, voir ça m’était jouissif.
C. de France m’a surpris (très positivement) – une capacité estomaquant de passer d’un regard tendre et tout sourire (pétillant) à un visage fermée, un regard dur, blessé…. comme un nuage qui masque le soleil, passant du beau temps à la grisaille en un instant… C’est que Mme doit endurer des phrases blessantes – tout en restant debout….
Belle « mécanique scénaristique » (avec quand-même une surprise puisque une fois Mme de la Pommeray ayant révélé au ex-ami/amant et désormais mari d’une (très) jeune femme l’origine de celle-ci, l’histoire ne sera pas encore terminée et réserve une surprise – toute relative, mais de poids….)

Alice Isaaz qui interprète Mademoiselle Joncquières a une belle présence et est convaincante dans le rôle (muet pour une grande partie et jouant (sur injonction de sa mère) la timide bigote mais qui, dans un bouge, avait vu plus qu’on puisse endurer …. ahh ce n’était pas facile d’être une femme à cette époque-là …
A voir pour les spectateurs qui aiment de beaux textes (en somme du théâtre filmé) et la musique de dialogues/mots teintés de préciosité masquant par leur côté fleuri et euphémismant les abîmes de la tristesse de trahir et/ou d’avoir été trahi(e).
Pas encore en Suisse. Ce sera d’abord les brothers.
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Vu hier soir
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Ça y est, vu. Etrange western. Une allégorie de l’Amérique en construction? Un plaidoyer pour le statut d’humanité pour tous? Un cours de philo sur le thème du pouvoir? De l’obéissance aveugle? Un constat contre les pater familias? Je ne me suis pas ennuyée en tout cas.
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….et la rédemption…
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J’aime tellement le cinéma d’Emmanuel Mouret que j’en devient jaloux de n’avoir pas eu le loisir (que dis-je, le plaisir !) de voir ses talents de metteur en scène mis au service du texte de Diderot. Et je dois avouer que ton texte n’apaise nullement la brûlure de mes regrets.
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En effet la mise en scène est farpaite. Comment apaiser cette brûlure mon cher…….?
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Un joli film en effet, on en sort le coeur léger comme tu dis. Je tique un peu cependant quand tu parles de « théâtre filmé » car à mon avis, c’est ce que le film n’est pas – la mise en scène de Mouret est élégante et laisse une grande place à des scènes d’extérieur baignées d’une belle lumière.
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En effet, « théâtre filmé » est peut-être un peu « exageré » mais j’ai pensé à des mise en images comme « Othello » (O. Wells) p.ex. ou S. Frears – dans la mesure que le verbe ET les acteurs sont au centre (je ne vois théâtre filmé pas comme une reproduction à l’écran (captation sur le vif) d’une pièce joué sur les planches….
Cliquer pour accéder à 52178ac.pdf
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Je comprends mais le terme est généralement utilisé péjorativement dans la critique de cinéma d’où mon commentaire.
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Eh ben on apprend tous les jours…. Merci…. Je suis encore loin d’un critique de cinéma…Bonne journée
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Je te rassure, moi aussi. 🙂 Bonne journée également.
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Un régal pour les yeux et les oreilles.
Mais ce n’est pas du tout du théâtre filmé à mon sens. Les décors sont multiples, les personnages souvent en extérieur. Et la lumière est somptueuse.
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En effet, « théâtre filmé » est peut-être un peu « exageré » mais j’ai pensé à des mise en images comme « Othello » (O. Wells) p.ex. ou S. Frears – dans la mesure que le verbe ET les acteurs sont au centre (je ne vois théâtre filmé pas comme une reproduction à l’écran (captation sur le vif) d’une pièce joué sur les planches….
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