Eureka Street – Belfast, mon amour

« ‘All stories are love stories » – Toutes les histoires sont des histoires d’amour.

(c’est la première phrase de ce très beau roman)

Présentation de l’Éditeur :

Dans un Belfast livré aux menaces terroristes, les habitants d’Eureka Street tentent de vivre vaille que vaille. Chuckie le gros protestant multiplie les combines pour faire fortune, tandis que Jake le catho, ancien dur au cœur d’artichaut, cumule les ruptures. Autour d’eux, la vie de quartier perdure, chacun se battant pour avancer sans jamais oublier la fraternité.

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Ce « résumé » ne rend pas justice à ce roman foisonnant. Certes, nous sommes à Belfast des années 90 finissant, l’IRA va bientôt arrêter ses « hostilités », les investisseurs sont sur le point de s’intéresser à ce pays, mais ce n’est qu’un (petit) aperçu de ce qu’attend le lecteur.

Mêlant la grande et la petite histoire, Robert Mc Liam Wilson nous offre une panoplie de personnages hauts en couleurs : Chuckie, d’apparence peu simplet mais mu par une volonté d’enfer et plein de surprises ; Jake (le narrateur principal) un mec sensible et intelligent, mais accumulant des échecs avec la gente féminine….; Peggy, la mère de Chuckie, qui se révélera surprenante à tous égards… et pleins d’autres…

Le livre est fait de tranches de vie, décrit Belfast et l’Irlande, rajoute parfois un peu ou s’égare dans une avalanche de situations comico-surréalistes ou fantaisistes (parfois des événements peu crédibles….mais on se laisse emporter par un charme absolu. Parce que le récit est mené tambour battant, passe de la 1ere (Jake) à la 3e personne sans crier gare, nous fait une description époustouflante/virtuose (?) d’un attentat (chapitre 11 p. 303…) .

En fait ce qui est étonnant dans cette lecture c’est qu’en décrivant la vie de tous les jours dans laquelle s’immisce le terrorisme et une guerre (de plus de vingt ans) qui nous parait (aujourd’hui) (presque) incompréhensible…

« Trois mille personnes étaient mortes, plusieurs milliers d’autres avaient été battues, blessées ou amputées, et nous avions tous connu une trouille bleue pendant presque tout ce temps-là. A quoi cela avait-il servi ? Qu’avait-on ainsi accompli ? »

Hymne à Belfast aussi :

« Mais la nuit, de maintes manières, simples ou complexes, la ville est la preuve d’un Dieu. Belfast donne souvent l’impression d’être le ventre de l’univers. C’est un décor souvent filmé, rarement vu. Dans chaque rue, Hope, Chapel, Chichester et Chief, grouillent les signes émouvants de milliers de morts qui les ont arpentées. Ils laissent leur odeur vivace sur le trottoir, sur les briques et les seuils et dans les jardins. Les natifs de cette ville vivent dans un monde brisé- brisé mais beau.  »

La musique qu’un des personnages écoute en boucle quand il n’est pas « en forme » :

Bel article sur le roman :

http://www.lacauselitteraire.fr/sur-eureka-street-de-robert-mcliam-wilson Didier Smal

Une belle lecture – la traduction de Brice Matthieussent est excellente ! Je me suis demandé pourquoi je l’avais « raté » à sa sortie…. Merci à F.V. qui me l’a prêté…..

A propos lorenztradfin

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5 commentaires pour Eureka Street – Belfast, mon amour

  1. Ah ! Mais oui ! Lu il y a un moment, je n’avais pas encore le blog, un grand grand livre, un des meilleurs romans irlandais que j’aie lus ! ça donne envie de le relire

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  2. CultURIEUSE dit :

    Je l’ai lu en 98, vingt ans et il ne m’a pas quitté! Je vais le relire! Un très grand traducteur, oui, mais pas sympa.

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  3. lorenztradfin dit :

    ah bon pas sympa ? Je ne le connais qu’à travers ses traductions….

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  4. lisekapitan dit :

    Lu aussi il y a un petit moment, je me souviens qu’il m’avait fait forte impression. Merci pour cet article qui me donnerait presque envie de le relire ! (si je n’avais pas déjà une pile à lire longue comme le bras 🙂

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