Lu dans le cadre du Livre Inter 2018 – sous le signe d’un Saint-Joseph blanc de très bon aloi et un Chasse Spleen formidable après 2h de carafe)
4e de couv’
À défaut de pouvoir se détériorer, mes rapports s’étaient considérablement distendus avec ma famille. Or, cet été-là, ma cousine se mariait. J’allais donc revenir à Saint-Fourneau. Et les revoir. Tous. Enfin, ceux qui restaient.
Mais soyons honnête, le problème n’était pas là.
L’expression « Faire mouche » signifie atteindre un but, un objectif.
Dans cette expression, la mouche ne désigne pas le petit insecte bourdonnant. La mouche dont on parle ici fait référence à une mode apparue au XVIIème siècle (en particulier chez les femmes) qui consistait à se coller un petit point noir sur le visage afin de mieux souligner la blancheur de la peau! On sait qu’à cette époque la blancheur de la peau était synonyme d’appartenance à une classe sociale aisée qui cherchait à se distinguer par l’aspect physique des classes paysannes qui passaient toute la journée dans les champs.
Comme le point central d’une cible (au tir à l’arc, aux fléchettes comme sur l’image ci-dessous, etc…) peut, à une certaine distance, se confondre avec un point noir, faire mouche signifie donc viser le centre de la cible. Faire mouche
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« J’avais été, jusque-là, un homme sans histoire. Peut-être parce que j’étais né dans un village isolé, au milieu de rien« … c’est Laurent le narrateur qui le dit. Il (re-)vient (officiellement) pour le mariage de sa sœur (qu’il n’aime pas), pour revoir son oncle (qui va bientôt mourir), ainsi que pour présenter à l’occasion son « épouse enceinte » (que personne ici dans village avait vu auparavant. Elle s’appellera pour eux Constance (mais on apprendra bientôt qu’elle s’appelle en fait « Claire »….)
« Tiens un revenant » dit la mère du narrateur dans ce petit bijou huis-clos plein de malaise rampant. Almendros mêle peinture sociale, avec un kilo d’âme noir humaine, un zeste de polar (un livre hybride inclassable) dans une langue millimétrée au scalpel…chaque mot pèse sa patte de mouche….
128 pages qui se lisent d’une traite, quasiment en « apnée » pour une chute (un peu surprenante, mais attendue aux vues des indices semées par ci- par là par l’écriture au cordeau) on verra à la fin que « le problème était ailleurs » – Difficile de parler du parler du livre sans dévoiler « l’intrigue » (puisqu’il n’y en a pas vraiment : ainsi Almendros a dit dans une interview : « J’aime les errances, les incertitudes, les livres qui ne sont pas explicatifs, où le lecteur a une part active. »)
On peut toutefois souligner que chaque mot à sa place (comme la mouche à placer correctement dans le visage) et Le Monde le dit bien dans une critique : « A force de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant d’écrire, de multiplier les ellipses dans lesquelles le lecteur s’engouffre avec plaisir, il parvient à générer une formidable tension : « Dans ce qu’on dit, il y a toujours quelque chose qui se cache. Pour le lecteur, ça peut créer beaucoup de “narratif”. » »
http://www.lemonde.fr/livres/article/2018/03/29/vincent-almendros-maitre-en-non-dits_5277853_3260.html#WpI1QW7xb9og1whw.99.
En lieu et place une petite « collection » de phrases mouchetées :
Mouche (tdlf/ atilf.fr) – extrait des significations :
Insecte volant au corps rayé de gris, aux ailes transparentes, à la trompe molle, familier des habitations et parasite des aliments
Il ne faut qu’une mouche pour l’amuser (vx). En parlant d’une ,,personne oiseuse, d’un domestique musard«
Quelle mouche l’a piqué ? Pourquoi se fâche-t-il brusquement?
Prendre la mouche (fam.). Se fâcher brusquement et mal à propos.
Être piqué de la mouche de + subst. (vieilli, fam.). Donner dans, être pris par.
Tuer les mouches (à quinze pas). ,,Avoir une haleine assez infecte pour empoisonner les mouches au vol`
ESCR. Chasser les mouches. ,,Parer au hasard, par des mouvements désordonnés«
Fine(-)mouche. Personne fine et rusée (dont l’intelligence est rapide et insaisissable, comme l’insecte, ou encore qui est témoin sans être vue).
Le Chasse-Spleen : un excellent vin qui porte bien son nom. On dit que Mitterrand en était grand amateur. Le second vin du Chateau n’est pas mal non plus pour un prix plus abordable.
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Je l’achète ce vin depuis 1995 en Primeur – et je ne le regrette pas…. (au vu de l’évolution des prix). L’oratoire et l’Heritage je les prends souvent au restaurant puisque des valeurs sur – si ça va avec les plats….
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Je n’ai pas la patience d’acheter en primeur, mais c’est sûr que c’est le meilleur moyen pour s’y retrouver et boire des grands vins.
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…et à mon niveau…pas seulement le meilleur, mais aussi le seul (moyen) … en effet il faut « oublier » le vin – je le stocke à 100 km d’ici chez des amis – …..pendant au moins 4 ans… (sans compter la livraison 2 ans et demi après l’acquisition) … ainsi je bois maintenant les 2009,… 10 et là mon 1er 2011 (pour voir…) Je ne sais ou tu habites mais ce sera un plaisir pour moi de faire une dégustation avec toi !
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Ah pourquoi pas un jour. J’habite à Paris.
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c’est noté (nos enfants & petits-enfants y habitent (19e et Issy-les-Moulineaux) – et moi j’y ai vécu pendant 30 ans (11e, 12e, 18e et Porte de Montreuil)…
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