J’ai pu voir l’exposition (rétrospective) de Daniel Dezeuze au Musée de Grenoble une petite dizaine de jours avant sa fermeture… (maintenant c’est trop tard !)

Armes – Armes de poing – Canon de table (1987-1989)
Cette image (toutes les photos ont été pris avec mon smartphone) est (pour moi) assez symptomatique pour une phase du travail de cet artiste (qui a commencé dans les années 60) pendant laquelle il récupère des objets et matériaux pour les détourner, re-créer la violence du monde avec une ingéniosité quasi-enfantine matinée d’art brute. (Il récupère aussi des portes dans des maisons destinée à être démolies et les pose telle quelle contre un mur… (sa philosophie : « peinture de désastres » !)
- Arcs et arbalètes (1990)
Un peu plus tard il utilise des matériaux de récup’ pour construire des arbalètes – évoquant l’idée de la « traversée », du regard « acéré », aigu et percutant (des indiens) …
Particulièrement drôles les « objets de cueillette »… nés d’une imagination débordante…
Une salle plus loin j’étais intrigué par une « articulation gothique » (1985 – « clin d’œil au ready-made duchampien avec son détournement de planches de ski…et son aspect lisse et design.... » (catalogue)
(détail)
Par contre, j’avais un peu de mal avec les peintures sur panneaux extensibles (l’artiste aimant les motifs de résille). « Le raffinement des couleurs qui s’infiltre dans les croisillons transcende le matériau premier* et fait de ces objets de véritables tableaux. » (catalogue) *récupéré sur des chantiers)
Intriguant, mais – pour moi – pas émouvant son « per une selva oscura III » (1997) – inspiré du Chant de l’Enfer (Divine Comédie de Dante….Cet objet « oppose son insondable densité à toute velléité d’interprétation »
J’ai retrouvé ensuite un peu plus mon sourire avec
une série [« chants d’oiseaux lointains à la limite du perceptible » (2008) et la « Third Meditation….] plus ludiques, poétiques pour moi, qui a toujours un peu de mal avec l’art contemporain.
Ce qui vaut également pour l’avant dernière salle avec « Tableaux-Valises » (2015-2017) – un ensemble de 20 valides colorées, qui m’ont emmené en voyage (« vides de tout contenu…..elles renferment ce que le spectateur veut y mettre » – j’y ai mis le paquet… en profitant des battements des ailes de papillons multicolores (1994-2014) dont la poudre des pastels s’approche un peu des poudres pigmentées et irisées posée sur les ailes des papillons…)
En sortant du Musée rappel à l’ordre de la réalité…: j’y ai vu mon premier « Frigo solidaire » …..
Dans le rétroviseur : un dimanche pluvieux bien saisi, découverte d’un artiste que je ne connaissais (même pas) de nom (Deleuze oui, Dezeuz, non) … un peu plus « intelligent » donc ….
Les fusils d’André Robillard paraissent mieux réussis! J’aime assez les valises…mais tout ça semble sonner un peu creux. Merci pour la rencontre!
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Robillard…. en effet, il est plus « abouti » et moins « brut » !
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Oui, moins mais plus!
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