A beautiful day

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J’aurai (pour une fois) dû écouter mieux l’avertissement des Cahiers du Cinéma. Dans leur dernier numéro ils disaient :

Parlons de l’affiche. Le titre du film, You were never really here est devenu A Beautiful day et c’est deux fois ridicule : d’abord parce qu’en soi c’est idiot de « traduire » un titre en anglais par un titre en anglais, ensuite parce que si c’est pour remplacer un truc qui n’a pas de sens par un autre qui n’en a guère plus, ça ne vaut pas la peine. Cela dit, l’ironie exsangue et cynique du titre made in France en dit long sur la vacuité du projet, qui peut se résumer à l’envie de Lynne Ramsay de voir un Joaquin Phoenix barbu et maousse comme jamais fracasser à coups de marteau des crânes de pédophiles. C’est un nanar qui se fantasme en objet choquant et artistoïde, et tout autant l’inverse, enfin quelque chose qui traduit surtout un mépris ultra-bourgeois du cinéma. Il reste la musique envoûtante de Jonny Greenwood, et quelques jolis plans sur New York. Sur l’affiche, au-dessus de la photo de Joaquin Phoenix, on a placardé en gros une citation de Variety : « Le Taxi Driver du 21e siècle » Pas vraiment, non.

En effet, les parallèles avec « Taxi Driver » sont : la ville de NY nocturne (de beaux plans) traversée en voiture (comme le faisait R. de Niro), les petites filles, la violence qui vient de quasiment nulle part, en explosion, les traumatismes (d’enfance et de la guerre d’Irak) du « héro »…, une scène devant un miroir….. mais c’est « tout » ….Joaquin ci-dessous en pose/pause hopperienne….

3203560.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxxPrix du scénario à Cannes… que l’on m’explique un jour…. Sur 1h30 peut-être deux, trois pages de textes, paroles…. c’est plutôt du coté mise en scène que le prix aurait-été mérité, étonnamment fluide, malgré parfois de plans ultra-courts, permettant néanmoins tout comprendre sans paroles… bande-dessinée pour les sourds-muets….

J’ai ressenti un léger ennui, malgré la musique « envoûtante » – j’aurai plutôt dit : stridente et inconfortablement dissonante (Mais n’est pas Bernard Herrmann qui veut : ce dernier avait composé pour « Psychose » – film par ailleurs cité dans « Beautiful day » – des sons stridents des violons et violoncelles, pour rendre l’ambiance douloureuse et détraquée annonçant les terribles meurtres)….

Finalement j’aurai souhaité une réduction de la durée à une heure, sans étirement, ou au moins avec davantage de psychologie et/ou profondeur…

Toutefois, c’est admirablement bien filmé. Par ailleurs, sans la présence ogresse de Joaquin Phoenix (qui mérite amplement son prix d’interprétation masculine) j’aurai même dit que le film est une daube …

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Mais à chacun son goût !

Le titre  (en français) s’explique quand-même un peu : le « beautiful day » se trouvant dans l’une des toutes dernières répliques après une scène surprise-choc  qui m’a fait frissonner…. Je peux donc comprendre le choix  (et présume qu’il voulait jouer sur le titre du nettement meilleur film « Biutiful » de Iñàrritu…).

 

A propos lorenztradfin

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5 commentaires pour A beautiful day

  1. Je ne vais pratiquement pas au cinéma mais là je suis sûre de chez sûre de ne pas visionner ce nanar-daube, comme tu le décris si bien !

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  2. princecranoir dit :

    Une fois de plus, on s’accorde !
    Qui peut me dire quel est le corniaud qui s’est occupé des enveloppes à Cannes ? le prix du scénario à celui-ci ! le prix de la mise en scène à Coppola ! Et pourquoi pas la Palme d’Or à Max Pecas tant qu’on y est ?

    …ceci dit, Max Pecas pouvait être assez génial dans son genre 😉

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