Pendant que mes amis ont vu le documentaire « Carré 35 » d’Eric Caravaca (sensible, remuant paraît-il) je me suis attaqué à un autre « carré » carrément barré : « The square » et en suis sorti un peu perdu.
La Palme d’or de cette année de Ruben Östlund (avec le charismatique Claes Bang et la toujours excellente Elisabeth Moss – ici un peu sous-employée et/ou perdue – m’a laissé perplexe. De toute façon, en entendant les cinéphile je savais que le film serait clivant.
Le synopsis sur allociné et qqs critiques glanés par-ci par-là m’avaient déjà prévenu de la multitude de sujets traités :
Christian est un père divorcé qui aime consacrer du temps à ses deux enfants. Conservateur apprécié d’un musée d’art contemporain, il fait aussi partie de ces gens qui roulent en voiture électrique et soutiennent les grandes causes humanitaires. Il prépare sa prochaine exposition, intitulée « The Square », autour d’une installation incitant les visiteurs à l’altruisme et leur rappelant leur devoir à l’égard de leurs prochains. Mais il est parfois difficile de vivre en accord avec ses valeurs : quand Christian se fait voler son téléphone portable, sa réaction ne l’honore guère… Au même moment, l’agence de communication du musée lance une campagne surprenante pour The Square : l’accueil est totalement inattendu et plonge Christian dans une crise existentielle.
On le voit bien dans ce résumé sommaire – il y a plein de pistes : parenté (on voit ce cher Christian finalement qu’une seule fois vraiment s’occuper de ses enfants – visite de l’expo’ – (et Östlund nous offre un dernier plan plein de malice avec le regard sans complaisance et désillusionné des enfants sur le père); la lâcheté des hommes (M) ; liberté d’expression ; le monde l’art contemporain dans ses diverses formes d’expressions & le marketing qui va (nécessairement) avec – notamment pour les musées ; retour à l’état sauvage (les actes dictés par l’instinct et/ou la haine); la pauvreté (les SDF) ; les « happy few », loin de ce monde…; s’ajoute à tout ceci un singe aussi (toujours pas compris ce qu’il fait là)…
Ce tsunami de thèmes savamment imbriqués dans un récit d’une « logique imparable » est soutenu par des images (très soignées), des plans (assez) souvent fixes et des cadrages rigoureux, et porté par un acteur qui incarne (vraiment bien ) l’arrogance et la conviction d’un homme imbu de lui-même de faire partie des « happy few » se servant parmi la cour des femmes attirées par son regard intello et un peu perdu (et charmant)….avant de « tomber » (il ne tombera pas bien bas… sauf devant les yeux de ses enfants…).
Le film a l’air d’être « intello » et permet certainement de tenir un discours vain et boboïsant lors d’un repas (pas seulement parisien) entre amis… mais à part quelques scènes bien ficelées (l’interrogatoire de la journaliste (Miss Moss), avec laquelle Môssieur a passé une nuit oubliable (de son point de vue), devant une oeuvre d’art d’une montagne de chaises qui risque s’écrouler à tout moment comme la façade de Christian, le bébé et son « couffin » du chef de marketing (quasi impensable dans un film français), la « destruction » d’une oeuvre d’art par une machine de nettoyage …. oui, à part cela, je ne retiens pas grande chose de ce film. Et « même » la scène sur l’affiche, extraite d’une assez longue « performance » (qui se veut critique) est tombée – chez moi au moins – à plat – je n’ai toujours pas compris son « pourquoi ? » …. (à part d’annoncer la chute de l’héro).
J’aurai bien aimé être une petite souris assistant au délibéré du jury de Cannes…..
Voici le « carré » (le square) – oeuvre d’art, sachant qu’il y a un autre « square » une place publique ou Christian va se faire voler son porte-monnaie et son portable …. « square » qui est lié inextricablement au sens donné au Carré ci-dessus….
Finalement – à mon avis – une masturbation intellectuelle pour des gens qui ont à perdre 2h20 (même s’il y a parfois des éclats de rire dans la salle – ! (dans mon cas par ailleurs davantage de rires – parfois jaunes aussi – que pour « Le sens de la fête ») … Vous avez dit bizarre ?
Martine écrit sur FB : « The Square », un carré parmi d’autres dans le film de Ruben Östlund, prétexte, non pas forcément à une critique de l’art contemporain, mais de la société contemporaine, un film philosophique interrogeant sur la lâcheté, la générosité, l’empathie, la cohérence des principes, l’humanité versus l’animalité, et j’en passe! Et, cerise sur le gâteau, une réalisation magnifique.
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