Je l’ai vu finalement ce faux biopic sur « Barbara » (et cela malgré quelques voix d’amis qui disaient, ny va pas !). Je ne la connaissais finalement peu. Je suis arrivé en France en 1981, et la chanson française n’était pas ma tasse de thé à l’époque.
Disons le tout de suite, si vous voulez apprendre quelques chose – directement, sans filtre, sans distorsion – de la vie de Barbara, ce n’est pas ce film qui vous aidera bcp.
Comme à son accoutumé M. Almaric filme en digressions, mélange les niveaux (de lecture). « Barbara » est un film sur un metteur en scène qui fabrique un film autour de « Barbara » et qui se sert, pour tourner ce film kaléidoscope, d’une part d’un livre publié en 68 du traducteur (de Gatsby le magnifique), Jacques Tournier, et d’autre part d’un documentaire (de Gérard Vergez) réalisé lors d’une tournée de Barbara dans les années 70 (Barbara en voiture, tricotant (!), dans sa loge …)
Sur des éclats de ces deux « sources » Mathieu A. va parfois « refaire » les scènes vues dans ce film documentaire /lu dans le livre tout en modifiant certains éclats et instants …. – l’extrait de 28 minutes ci-dessous en éclaire 1 seule (!) scène, mais, je vous parie, le film en contient des « jeux » à la pelle du même genre.
Leçon de cinéma avec Mathieu Amalric ! – 28 Minutes
http://sites.arte.tv/28minutes/fr/video/lecon-de-cinema-avec-mathieu-amalric-28-minutes
Fidèle à son idée du cinéma Mathieu A. va donc faire jouer certaines scènes par son actrice préférée (et ex-femme dans la vraie vie) Jeanne Balibar, la caméra va l’observer parfois en « actrice » faisant ses exercices (de voix), essayant de trouver le bon geste qui pourrait ré-incarner Barbara, parfois aussi la capter jouant Barbara (attention on le voit « au faux nez »), enchaînant – des fois dans la même séquence – avec – sans couture visible – des extraits du documentaire ci-dessus…. ce qui crée un tourbillon de sensations, vertiges même… mais laisse peu de place à l’émotion (notamment quand on ne connait pas Barbara).
Toutefois il y a parfois des scènes qui émeuvent, quand tout d’un coup Mathieu Almaric prend le temps (une belle scène dans laquelle Jeanne Balibar s’installe à un piano dans une salle vide, chante, capte le regard du metteur en scène et se dissout peu à peu dans des images d’archives créant un trouble renforcé par la musique…. (un Lied de Strauss je crois)
Pour être honnête, pour un non-connaisseur de la chansonnière (heh – j’ai « même » appris, après le film seulement, que le père de Barbara a abusé sexuellement d’elle (d’ou – parait-il « L’Aigle noir » – même si Patrick Bruel avance une autre interprétation de la naissance de cette chanson).
Fan des films de M. Almarique (notamment « Tournée » & « Chambre bleue« ) et captivé par les voix de Balibarbara, par l’approche pointillistes et allusions, jamais tape à l’œil (ou genre pesant marteau…), par la mélancolie sous-jacente et l’amour évident du metteur en scène pour sa Balibarbara je suis sorti du film content – sans être bouleversé et sans être certain d’avoir tout « capté ».
J’ai très envie de voir cette version amalrictistique de Barbara!
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J’ai préféré nettement son approche à celle du ‘Redoutable ‘.
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Ouais, faut absolument que je retourne au cinoche…
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