Film de Mike Mills (réalisation & scénario) avec Annette Bening (Dorothea), Greta Garwig (Abbie), Elle Fanning (Julie)…
Chronique douce-amère à la fin des années 70 à Santa Barbara qui parle de la vie (et surtout des femmes – dans leur pluralité – à la sortie des années féministes et flower-power -, de la place des hommes, de l’adolescence, des premiers émois….) et jette un regard sur le monde (à venir).
Critikat.com résume parfaitement le cadre du film :
Dorothea Fields (Annette Bening), quinquagénaire qui fut aux premières loges des mouvements progressistes et contestataires des années 1960, voit grandir son fils Jamie dans une Amérique qui n’est décidément plus celle du flower power ni des luttes pour l’égalité. Dorothea elle-même est devenue une femme au foyer attachée aux symboles bourgeois de la réussite sociale : sa Ford brûlée au début du film, sa télévision, sa grande demeure en chantier, et surtout ses nombreuses actions dont elle surveille le cours chaque matin, avec l’aide de Jamie. La maison est également habitée par Abbie (Greta Gerwig), une jeune artiste punk quelque peu tourmentée, William (Billy Crudup), singulier homme à tout faire, et, plus sporadiquement, par Julie (Elle Fanning), la jeune voisine de dix-sept ans dont Jamie est secrètement épris. Après une brève mise en place, le récit prend son élan sur la base d’une alliance entre ces trois femmes d’âges différents. Dépassée par l’évolution de Jamie, qui entre en pleine puberté, Dorothea demande à ses deux acolytes de l’aider à accompagner le jeune homme dans son éducation, tant intellectuelle que sentimentale : à ce titre, Jamie apparaît moins comme une figure nodale que comme une surface réfléchissante qui lie chaque héroïne aux autres. https://www.critikat.com/actualite-cine/critique/20th-century-women/
Certains critiques et bloggeurs font un rapprochement avec le film Boyhood » (R. Linkater) : Je peux les comprendre un peu à cause du passage d’un garçon à l’âge adulte, les rapports de parentalité, dans un monde qui est en constante mutation, mais toruve que c’est quand-même un peu exagéré (tant l’approche, le récit, le rythme de narration – l’un décrit qqs semaines en une seule année, l’autre englobe une quinzaine d’années – , sont différents !).
Les « saynètes » se déroulent sur fonds d’une sorte de « carnet intime » et d’un récit quasi pointilliste (les scènes – parfois drôle, parfois empreints d’une gravité – sont alignées parfois mollement avec de petites ou grandes ellipses) et d’un tapis musical (post-)punk : Talking Heads , Siouxie, (les seuls 2 groupes qui me disaient qqchose), Devo, Buzzcocks, Suicide….(pas tout à fait mon style – je rejoins un tout petit peu Dorothea qui se demande pourquoi on ne peut plus faire de la « belle musique »).
La granderemise.net écrit pour décrire la difficulté d’entrer dans le film (avant de clore avec une critique positive) ceci :
Mike Mills est donc un type très cool et son 3ème film commence très mal : entre Sofia Coppola, Spike Jonze et Noah Baumbach, 20th Century Women déroule avec coolitude toute l’imagerie cool de la Californie cool des cool seventies. Skate boarding nonchalant, omniprésence diffuse de l’océan, soleil tamisé, tons pastels, personnages cérébraux et extravertis à la fois, rien ne manque. https://granderemise.net/2017/03/07/20th-century-women-critique/
Moi j’ai parfois perdu un peu l’intérêt pour l’ensemble (il y a pour moi quelques redites dans les scènes, un manque de resserrement), mais je suis resté aimanté par Annette Bening qui joue là une femme d’une cinquantaine, qui assume toutes ses décisions (plaquer le père du fils assez rapidement, entre autres) et tout ce qu’elle a vécu mais craint la solitude qui risque venir … et se pose une multitude de questions sur l’éducation (sans homme) de son fils et surtout, surtout projette ses problèmes et questionnements à elle sur le garçon (qui va plutôt bien, très bien et sain même). Les parcours de Abbie et Julie m’intéressaient un peu moins (mais elles « couvrent » ou représentent d’autres féminités….)
Cinephilia.com résume ainsi :
20th Century Women est un bon film. Souvent drôle et très touchant, il s’impose comme une oeuvre haute en couleurs et pétillante qui est rafraîchissante dans le paysage cinématographique. Le film n’en reste pas exempts de défauts en raison d’un manque de subtilité évident, d’une tendance à la citation pouvant agacer et une réalisation quelconque qui recycle les codes des productions indépendantes US. Pourtant avec son excellent casting et sa belle sincérité, 20th Century Women trouve le moyen d’apparaître comme un vrai vent de liberté dont il serait dommage de se priver. http://cinephilia.fr/blog/critique-20th-century-women-de-mike-mills/
Tandis que Camillesefaitdesfilms attribue un « coup de cœur »
https://camillesefaitdesfilms.com/2017/03/19/coup-de-coeur-pour-20th-century-women/#respond
Le blog silence moteur action (avec les beaux portraits dessinés des trois actrices par Audry Planchet)
http://www.silence-moteur-action.com/critique-20th-century-women-remede-feminin-70s/
Moi, ce n’est pas un coup de cœur mais un chapeau bas pour parler, intelligemment et pleine de sensibilité (originale) de la Femme tout court.