Derrière chaque grand homme, se cache une femme

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Monsieur & Madame Adelmann (Nicolas Bedos) 

« Le Public aime » dit une suggestion de publication sur ma face FB (on rajoute des « sublime » « irrésistible » etc), mais, moins « touché » je dis simplement « Drôle de film ». J’ai vu Monsieur & Madame Adelman dans le cadre de ma série « soutien au cinéma français » : en effet, les 20 premières minutes sont exquises, drôles, enlevés, caustiques aussi. Ensuite cela se gâte un peu, disons cela devient très inégale (genre film à sketchs – 14 au total – pas facile de retracer la vie d’un couple des années 70 jusqu’à nos jours (2016) sans les passages obligés (« poncifs » dirait l’autre, « clichés » ne serait pas mal non plus ) que sont : la rencontre (forcément un coup de foudre), le mariage, l’ascension social, les enfants, le désamour/désintérêt, pourquoi pas le divorce et pourquoi pas se remettre ensemble après 5 années et ensuite…?

Le jour de l’enterrement de son cher et tendre écrivain à succès Madame raconte à un journaleux la vie du couple sans prendre des gants….(déroulement en file indienne des reconstitutions des diverses phases de leur vie)…point de départ d’une suite des moments « clés » du couple avec « à la clé » un « twist » à l’histoire (twist certes, mais subodoré pendant une partie du film). Dommage que  certains « sketchs » (notamment celui/ceux autour du 1er enfant du couple – pas très fût-fût – qui se coincent un peu (la limite de l’humour vachard et noir de N. Bedos – comme celui de la période « nouveau-riche » du couple – trop poussée et la moins  crédible pour moi) surcompensent des moments d’une émotion certaine chargé de mélancolie (face au temps qui passe).

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Certains  critiques parlent d’un N. Bedos qui souhaitait réaliser son « Citizen Kane »et  Critikat nomme le film « un Le Guepard en carton-pâte ….qui dissipe le spectre de Citizen Kane« , Les InRocks nous avertissent que N. Bedos « nous offre deux heures exténuantes d’un mélo boursouflé« . Je ne sortais pas exténué du film, juste un peu déçu de ce que les premières 20 minutes n’aient pas pu continuer davantage…., et un peu ballotté aussi… mais normale chez les Bedos, non ? Ils sont tour brillants, irritants, parfois attachants et des fois épuisants.

LA surprise pour moi c’était l’abattage et la présence incroyable à l’écran de Mme. Adelman (Doria Tillier, compagne à la vie – réelle – de Nicolas B. aussi ) dont le sourire illumine et dont l’abattage admirable pousse Nicolas Bedos à la marge (gauche) de l’écran.

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« Au-delà du rire, le cinéaste en herbe sonde l’amour, sa durée, sa fragilité et sa force enfin qui fait qu’on y revient toujours malgré la guerre de la passion, l’essoufflement des sentiments, l’incompréhension entre les sexes, la perte de soi…  Car le couple devient vite un refuge, un abri qui nous met hors de portée des tempêtes, excepté de celle que provoque en nous cette altérité à demi-fusionnée à notre être. De toute manière, l’amour fou est affaire de non-choix. Toujours est-il que du premier instant jusqu’au dernier, Sarah est le guide, le Pygmalion sans lequel la créature créatrice n’a plus en elle le miel de l’inspiration. Ces femmes sont incroyables : si fortes malgré des attaches fines. »  http://radio-londres.fr/2017/03/adelman-cest-la-femme-qui-fait-lhomme/

En somme un film souvent agréable, grâce aux acteurs, gourmand en mots d’auteurs, vacheries de tout genre mais pas davantage.

 

 

A propos lorenztradfin

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3 commentaires pour Derrière chaque grand homme, se cache une femme

  1. je sors de « Certaines femmes » qui m’a fait pleurer évidemment. Un film hypnotique, vu avec une amie, beaucoup aimé pour l’ambiance, pour l’absence de bavardage – voire le silence, ou le mutisme – pour les actrices touchantes

    Aimé par 1 personne

    • lorenztradfin dit :

      … j’avais hésité et vu plutôt « 20th century women » (critique à suivre un de ces 4). C’est vrai que les Cahiers d.c. avaient fait du grand cas de « Certaines femmes » mais qqs ami(e)s étaient sorti pas trop enthousiastes…. tes remarques me le font reconsidérer….

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