Farandole cinématographique

Un petit tour de piste des films vus en novembre et décembre. Aucun vraiment renversant – mais dans chacun (rétrospectivement) quelques chose à sauver ou méditer.

Captain Fantastic – Alliés – Premier contact – Baccaleauréat  

Captain Fantastic (Matt Ross

Un petit film qui perturbe (un peu)… avec un va et vient un brin moralisateur mais quelques idées qui incitent le spectateur à réfléchir un peu sur notre société et surtout l’éducation de nos enfants.

De la description d’une robinsonnade (une famille « néo-hippy » vit dans un coin reculé des Etats-Unis en pleine forêt (Nord-Ouest); la mère est à ‘hôpital, le père, d’une main de fer, apprend à sa progéniture (6 enfants) la vie « sauvage » sans oublier de donner des cours – les enfants ne vont pas à l’école – , souhaitant ouvrir les yeux des enfants sur les mensonges de la société, les maux de la consommation…)  nous sortons une vingtaine minutes plus tard, à la mort de la mère, de la forêt, en une sorte de road-movie et traversons les Etats-Unis ….arrivée dans la belle-famille qui ne souhaite pas que le beau-fils assiste à l’enterrement…

CAPTAIN FANTASTIC

Ce dispositif (les scènes dans la forêt – avec dès le début une mise à mort – cash – d’un chevreuil…, l’entrainement sportif, les lectures….suivis du roadmovie) permet de constater et souligner (malheureusement lourdement) soit les travers de la société (les enfants s’écrient à la vue des hommes et femmes obèses : « ils sont malades ces gens ? ») soit l’inadaptation des jeunes à la société (le garçon qui ne sait « que faire » face à une fille de son âge, la méconnaissance des « codes » (les Nike – c’est ne surprise pour les enfants n’ont rien à voir  avec la déesse grecque du même nom…. mais plutôt avec les Adidas (mais c’est quoi des Adidas?)…  [on ne peut pas tout apprendre par les livres, n’est-ce pas ?!]

Hymne aussi au « chacun pour soi » finalement, le film ne m’aurait peut-être pas touché (un peu) sans la présence de Viggo Mortensen (j’aurai pu le regarder pendant des heures !) et les enfants (un peu tête à claques parfois mais d’un naturel qui fait du bien)

Prix de la mise en scène au festival de Cannes (Un certain Regard) 2016 & prix du jury au Festival du Cinéma Américaine de Deauville (2016). (moyenne des spectateurs sur Allocine : 4,4 – y’en a pas bcp de films qui peuvent se targuer d’une telle note.

Je sors mitigé – mais ne suis pas insensible à certaines idées.

Alliés (de Robert Zemeckis

Film qui m’a laissé perplexe.

Synopsis sur allocine.fr : Casablanca 1942.  Au service du contre-espionnage allié, l’agent Max Vatan rencontre la résistante française Marianne Beauséjour lors d’une mission à haut risque. C’est le début d’une relation passionnée. Ils se marient et entament une nouvelle vie à Londres. Quelques mois plus tard, Max est informé par les services secrets britanniques que Marianne pourrait être une espionne allemande. Il a 72 heures pour découvrir la vérité sur celle qu’il aime.

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La 1ere partie (à Casablanca) est un film dans des décors genre carton-pâte, faux (comme dans les années 50) – dénué d’émotion (tout sonne faux), trop lourdement lorgnant vers le film « Casablanca » et la « mission » des 2 agents bâclé pardon bouclé en  qqs minutes…. C’est la 2e partie qui offre des moments plus ambiguës, mystérieux, touchants même  – toutefois surtout grâce à Miss Cotillard, qui (zut, je n’arrive pas à la trouver mauvaise ces derniers temps-ci), instille de l’émotion et sauve le film d’un naufrage craint  à la vision des premières 10 minutes.

Premier Contact (Arrival) (Denis Villeneuve)

Avec Amy Adams, Jeremy Renner, Forest Whitaker

Une belle découverte dans ce film qui m’a permis de revoir l’émouvante Amy Adams (vu à l’époque dans l’excellent  » American Bluff  » était la musique de Max Richter (On the nature of daylight), dont « se sert » Terence Malick aussi (et je pense que D. Villeneuve lorgne de plus en plus de ce côté-là)

Max Richter

Des extra-terrestres débarquent sur Terre (12 vaisseaux garés « geo-stratégiquement » sur la planète) et on ne sait ce qu’ils veulent de nous, les Terriens. Un air de déjà vu, certes, mais D. Villeneuve (et son scénario) sort des sentiers battus pour faire plaisir aux traducteurs (interprètes – vu que les deux concepts sont joyeusement mélangés).

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Pour communiquer, l’armée américaine fait appel à la linguiste Louise (Amy Adams), lui adjoint un scientifique, Ian = J. Renner pour a) entrer en contact « verbal » avec les extraterrestres (aliens octo- ou heptapodes – genre pulpe qui marche) b) les comprendre…. (vu que ces derniers ont oublié d’inventer un google-translate ……) et cela avant qu’un autre pays d’atterrissage (nommons la Chine et la Russie d’abord) ne sort pas ses armes pour attaquer ces aliens.

Toutàfé d’accord avec Critikat.com :

Dire, montrer, être le plus explicite possible, c’est l’anti-thèse précisément de Premier contact, beau film sur le langage, sur l’impérieuse nécessité de l’écoute, sur le temps : le temps qu’il faut donner à l’autre pour se faire comprendre, le temps qu’il faut se donner pour se comprendre soi-même. Denis Villeneuve trouve ici un point d’équilibre précieux entre son propre lyrisme, l’austérité surprenante de son scénario et les codes du genre, pour atteindre une grâce éblouissante, en contournant astucieusement quelques pistes attendues…….Moins à l’aise avec l’évocation sensitive des souvenirs de l’héroïne (du sous-Malick tendance The Tree of Life : vent dans les cheveux, gros plans sur un enfant qui court dans les herbes folles, lumière de fin d’après-midi d’été, tout y est), Villeneuve réussit pourtant, aux deux tiers du film, à retourner ce gimmick scénaristique un peu usé et à en faire bien plus qu’un twist habile. Le versant mélodramatique de Premier contact prend alors une ampleur inattendue. Le film oppose l’innocence de la première rencontre à l’expérience tragique de l’humanité (naître, vivre, mourir), avant de les réunir dans un mouvement circulaire qui brasse tout, dans un même élan. L’histoire du Monde se répète, sans cesse, c’est ce qui fait son drame et sa beauté. De ce discours a priori d’une folle naïveté, terriblement sentimental, Villeneuve tire une fable bouleversante, d’une simplicité désarmante.

Critikat ayant tout dit de ce que je pense – je la boucle.

Baccaleauréat (Cristian Mungiu

Polar social roumain austère autour d’un conflit moral dans une société compliquée.

Un médecin roumain, marié (toutefois son mariage prend de l’eau), une maîtresse, une fille. Vu l’eau dans le gaz du couple, la femme accepte (à peu près) la liaison extraconjugale, tandis que la maîtresse souhaite que Monsieur s’engage un peu plus dans leur relation (les situations décrites restent un peu ambiguës puisqu’on peut comprendre aussi qu’elle profite de lui (par ailleurs, nous étions en groupe de 10 pour voir le film – et chacun « a vu un autre film » (!) pour vous dire…). Le médecin ne souhaite qu’une chose : que sa fille passe avec succès (18/20 au moins le bac pour pouvoir quitter la Roumanie et faire les études/sa vie ailleurs que dans ce pays – elle a la promesse d’une bourse pour Londres si elle réussit le bac – (les parents étaient revenus de l’étranger après la chute du régime Ceausescu, et s’en mordent les doigts, vu que rien n’a changé depuis !). La fille n’a pas les mêmes desseins et souhaite rester en Roumanie (et auprès de son copain). Dommage, elle sera victime d’une agression qui l’handicapera pour le bac (bras blessé). Pour « sauver son rêve pour elle » le père va sortir du (droit) chemin de l’honnêté suivi jusque-là dans sa vie…. et c’est le début d’un engrenage qui l’emmènera vers un sac de noeud incroyable et à la fin parfaitement surréaliste.

Belle machine scénaristique avec – par la mise en scène – la création d’une incertitude, une tension qui toutefois se passe très souvent hors-champs (impressionnant cette technique filmique). Toutefois pour moi la barque était un peu trop chargé (de symboles, de la multitudes d’exemples de compromissions et de corruption dans cette société) et avec un manque d’émotion, malgré les questions existentielles (qui vont au-delà des frontières de la seule Roumanie) tel que « est-ce l’amour (parentale) justifie tous les moyens ? (sujet de bac français ?)

Conclusio : 

Pour moi le film plus intéressant des 4 serait « Premier contact » – mais on peut très très bien continuer à vivre sans avoir vu aucun des 4.

 

A propos lorenztradfin

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6 commentaires pour Farandole cinématographique

  1. De ces 4 je n’ai vu que Captain fantastic, je prévois Baccalauréat. Pareil pour Vigo et les enfants tellement beaux et naturels. Leur histoire m’a touchée, pareil j’ai trouvé de jolies idées, mais si on les creuse, on n’est pas sûrs de la conclusion. Mais j’ai beaucoup aimé quand même, vu comme un conte et puis peut-être pour les qualités d’un film « grand public » de belle qualité visuelle, sonore, et donc, j’ai aimé, je n’ai pas cherché bien plus loin. Baccalauréat, du coup, je ne sais pas si je vais le voir ( surtout, pas beaucoup de temps ces deux semaines à venir…) Bises !!!

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  2. CultURIEUSE dit :

    « Premier contact » m’a beaucoup plu. Un film surprenant à plus d’un titre. Pour moi qui ne suis plus trop attirée par la SF, j’y ai trouvé une belle fable philosophique sur le temps, la vie, la relation, la communication, la peur de l’inconnu…et l’actrice est excellente.

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  3. worldcinecat dit :

    hahaha, bon, ben, je n’ai vu que le premier, que j’ai bien aimé même s’il reste too much comme la plupart des films américains ; je vais passer mon chemin pour les autres alors ^^ Baccalauréat ne me disait vraiment rien à priori, de toutes les façons …

    Aimé par 1 personne

  4. worldcinecat dit :

    Tant que j’y suis, je te recommande Cigarettes et chocolat chaud, sorte de Captain Fantastic français, le titre est vraiment tarte j’en conviens, et le père n’est pas aussi sexy que Viggo Mortensen 🙂 mais j’ai adoré leur quotidien fait de petits riens et de beaucoup de fantaisie, un chouette film !

    Aimé par 1 personne

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