« 7 » – Livre Inter 2016

Voilà un roman qui vous offre « 7 » (romans) en un.

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L’éditeur le présente ainsi :

« Sept fois le monde. Sept romans miniatures.
Il y sera question d’une drogue aux effets de jouvence, de musique, du plus beau visage du monde, de militantisme politique, d’extraterrestres, de religion ou d’immortalité. Sept récits indépendants dont le lecteur découvrira au fil des pages qu’ils sont étroitement liés. Peu à peu, comme un mobile dont les différentes parties sont à la fois autonomes et solidaires, 7 compose une image nouvelle de la psyché de l’homme contemporain, de ses doutes et de ses croyances nécessaires. Exploration réaliste de divers milieux sociaux, 7 est aussi le récit fantastique d’une humanité qui tourne volontairement le dos à la vérité et préfère se raconter des histoires. »

Quand le livre (avec ses 570 pages)  était sorti l’année dernière je n’avais pas envie de le lire puisque « Faber » (déjà dans une sélection passée du Livre Inter) ne m’avait pas plu.

6 mini-romans & 1 grand avec des accents de H.G. Wells, Borgès, Oscar Wilde, Ray Bradbury, donc avec un zeste de fantastique, mâtinés de philosophie et de dystopie …. et pour le dernier des sept presque un côté roman d’ado…. qui se lit vite, qu’on ne sent pas passer (même si on y adhère pas tout à fait)…

Roman qui fourmille de (possibilités de) vies notamment dans e dernier  des 7 romans – un garçon de sept an va saigner du nez…. signe interprété par un médecin comme signé de l’immortalité … et en effet nous allons comme dans le film « Une journée sans fin » vivre 7 vies de ce garçon-homme, 7 vies différentes, malgré ou justement à cause de la mémoire qu’accumule le protagoniste pendant ses vies antérieures….

Ainsi il sera Prix Nobel, un Casanova /Don Giovanni*, révolutionnaire aussi…. traversera  une histoire de la France (avec ses révolutions et guerres) ….« ….d’après les familles, il se trouvait parmi les migrants qui affluaient au village de plus en plus de combattants en civil, qui fuyaient le front et trouvaient protection parmi nous. Du coup, des bagarres ont éclaté entre réfugiés des deux camps. Il y’a eu un mort, le premier à déplorer au village. Et puis l’Etat a commencé à parler de la région comme d’un nid de terroristes infiltrés, une base arrière pour jihadistes en fuite (on qualifiait « jihadistes », par extension, tous les partisans qui croyaient à quelque chose. » (p. 427) …… et après des vies plus ou moins longues il va renaître – jusqu’à se fatiguer de toujours revivre, recommencer toujours et toujours l’enfance beaucoup trop longue ….C’est dans la 6e « renaissance » (juste quand on se demande : alors il va finir comment ce filon ?) que l’homme se transformera en auteur (qui écrira les 6 « romans » que nous avons lu avant d’entamer celui-ci, et donc avant de connaître leur genèse et/ou inspiration -….. et finira ….Mais cette fin je ne vous la raconterai pas.

*J’ai découvert les différences visibles d’un corps féminin à l’autre, la fraîcheur du sein lourd et la chaleur du sein haut, le gout du mons veneris des blonds, qui exhale l’ambre gris, le mucus vaginal des rousses, parfois plus âcre et enivrant, la peau pendant leurs périodes, qui sent le cuir tanné, et les aisselles qui transpirent un parfum proche du chloroforme, l’odeur de chèvre si…. (p. 484 ss)

Du coup on saisit mieux les récits (mini-romans) du début comme celui (que j’ai assez aimé) du musicien rock en déclin – il n’a finalement qu’un seul tube, à son actif –  qui va apprendre que son morceau, et d’autres encore ont déjà été écrite et repris par une technologie dite des Rouleaux de bois….

J’ai retrouvé une critique d’une amie blogueuse avec laquelle je suis en phase pour bon nombre de remarques (notamment sur l’imagination débridée qui vous emmène ou il veut, l’auteur, et un style, comment dire : page-turneresque, « facile à lire » – sauf que , moi, je ne me suis pas lassé dans « La septieme » :
Pourquoi Tristan Garcia a-t-il souhaité finir 7 romans par le moins réussi et le plus copieux ? J’ai bien compris la référence avec le chiffre 7  (7 romans et le dernier contient 7 parties) mais j’ai regretté ce choix. Honnêtement, c’est le roman du lot qui m’a le plus plu. Il sort de l’ordinaire et plonge ses héros/ ses lecteurs dans le fantastique. On commence avec Hélicéenne (une sorte d’Inception médicamenteuse), on continue avec Les rouleaux de bois particulièrement musicaux et télépathes, on plonge avec l’impressionnante Sanguine une mannequin au voisin d’enfance douteux. J’ai décroché avec La Révolution permanente un peu obscure à mon goût (des changements d’espace-temps mal gérés), ai repris du plaisir avec L’existence des extraterrestres (éternelle question) et enfin La septième qui malgré sa bonne idée de départ (l’éternité en plusieurs jours) m’a lassée. Bref, du très bon (Hélicéenne, Sanguine, Les rouleaux de bois), du correct (L’existence des extraterrestres) et du moins bon (le reste). Je sens l’auteur plus à l’aise à imprimer les esprits sur des textes courts. Sa prose est confortable, nourrie. Il n’y a rien à dire : Tristan Garcia a de l’imagination à revendre et franchement, cela fait du bien !

 

 

 

 

 

A propos lorenztradfin

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4 commentaires pour « 7 » – Livre Inter 2016

  1. Ce livre ne m’attire pas vraiment… :/

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  2. CultURIEUSE dit :

    Celui-là me fait très envie! Il me fait penser à « Cloud Atlas », livre moyen, mais film réjouissant. Et j’adore ce thème.

    Aimé par 1 personne

  3. lorenztradfin dit :

    En effet « Cloud Atlas » – je n’y ai pas pensé ….

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