Vous vous rappelez le film « Hippocrate » de Thomas Lilti sorti il y a 2 ans : https://wordpress.com/post/lorenztradfin.wordpress.com/10141 ?
Le médecin-metteur en scène nous offre un nouveau film situé dans le paysage médical. Après le « couple » Vincent Lacoste & Reda Kateb dans un hôpital, T. Lilti propose dans ce nouvel opus un autre couple (François Cluzet & Marianne Denicourt) – cette fois-ci en Picardie, dans un petit village (loin de tout) et décrit le travail d’un médecin de campagne..
Comme dans « Hippocrate » T. Lilti parvient de nous dépeindre de manière quasi-documentaire le travail de Sisyphe dans un quasi-désert médical : visites à domicile, salle d’attente bondée, écoute patient des patients qui parfois ont également besoin d’autre chose que du médicale (Cluzet doit être aussi écrivain public, service social …)
C’est certes un peu « chromo » cette succession de saynètes avec des patients plus ou moins crédibles (erreurs de diagnostics, difficultés d’exercer en milieu rural, fin de vie, avortement – maltraitance…), mais en bonne disposition, j’ai bien marché.
Pour épaissir le scénario et pour parler de tout ce qui ne va pas dans le système de santé en France, T. Lilti rajoute a) une tumeur au cerveau au médecin (il en « guérira » – sans jamais montrer les états que j’ai vu chez des amis en traitement chimio et radio), b) une belle femme devenue médecin sur le tard (dont on ne saura pas grande chose – juste qu’elle vient de la région, est demandeur/-demandrice de se consacrer aux autres, et a – comme on apprend au détour d’une phrase – connu un mec possessivo-violent) censée prendre sa relève ou au moins l’épauler (occasion de faire les gammes d’un couple (au début mal – et ensuite bien) assorti), c) un maire (prince immobilier) qui souhaite construire un centre-médical, …
Oui, cela fait une bonne série de clichés servis sur le plateau qui balayent quasiment toutes les questions autour de ces déserts médicaux…- mais grâce aux acteurs (encore : Cluzet fait du (bon) Cluzet et le sourire de Marianne Denicourt reste sublime),
j’ai continué à marcher et regarder le film avec plaisir ni surprise (plus proche finalement d’un bon téléfilm que du cinéma). Et je me suis dit qu’il est doué ce réalisateur en faisant tous ces archétypes des problèmes médico-sociaux avec un zeste d’humour et une louchée d’histoire d’amour qui ne se montre jamais au grand jour (vraiment : le pudique et une certaine subtilité sont la marque de fabrique de T.L., son scénario ne dévoile « rien » (que de petites gestes) qui permettrait d’affirmer avec certitude la naissance d’un couple….(s’il n y’avait pas la déchirante chanson de Nina Simone qui chuchote ce que les images ne montrent pas…)
En 4e semaine 1,23 millions de spectateurs …
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