Dans le cadre de mon action pour le soutien au cinéma français j’ai vu deux films :
Le dernier film d’André Techiné « Quand on a 17 ans » et le nouveau film de Mia Hansen-Løve « L’avenir« .
Deux mondes, deux styles différents.
« Quand on a 17 ans »
D’un côté un couple de bourgeois (elle médecin de campagne – dans les Pyrénées – S. Kiberlain- son mari pilote en service dans un pays en guerre) – ils ont un fils (joué par Kacey Mottet Klein) – de l’autre un couple d’agriculteurs de montagne – qui ont aussi un fils (adopté celui-là joué par Corentin Fila – beau comme un dieu). La famille attend un (autre) enfant naturel (après plusieurs fausses-couches.
Les deux garçons se fréquentent à l’école, se détestent-attirent, vont passer du temps chez l’un et/ou l’autre et surtout un moment sous le toit de S. Kiberlain…. Dès que les deux se voient, se toisent, il y a irruption de croche-pieds, insultes, bagarres…D’abord on pense à une jalousie, autour d’une fille peut-être (?) – mais fausse piste. C’est tout « simplement » un désir mal digéré, se mêlant chez ses jeunes adolescents à une répulsion (de soi, de ses désirs)… qui brouille la tension sexuelle que le spectateur décèle assez rapidement, souligné aussi par les métaphores de la nature (un lac de montagne – noir – dans lequel on se jette, la nuit, le jour, en été et en hiver…) et/ou des combats que se livrent les deux garçons loin de tout regard…
Eh ben, nous étions 4 – et une seule personne a aimé, s’est laissé emporter. Le week-end dernier G & A sont également sortis enthousiastes du film. Moi, je le trouvais presque caricaturale et peu crédible, malgré les deux jeunes qui jouent formidablement bien, et suis resté complètement en dehors. J’ai dû oublier ma sensibilité à la maison ce jour là. (allocine : 4,0)
« L’avenir «
L’histoire « banale » d’un couple de professeurs de philo qui se sépare…. Est-ce la philosophie aide à supporter la séparation de son bonhomme (qui part avec une femme plus jeune?). Le film se concentre surtout sur la femme (jouée par I. Huppert) qui perd son éditeur, son mari (A. Marcon – même si le couple battait certainement de l’aile depuis un bon bout de temps) et doit en même temps s’occuper de sa mère qui déraille (et va mourir au milieu du film). Nous assistons donc au cheminement de cette femme, perdue, ébranlée mais qui se ressaisit, pour vivre « sa » vie. Même si la dernière image (la scène « grande-mère ») m’indispose un peu.
Loin de tout mélodrame, le film accompagne cette femme par petites scénettes, sans pathos, constituées par des petits bouts de rien (de la vie), plutôt sobrement, par ellipses, léger… (sauf peut-être dans le « portrait » (trop) rapidement brossé et légèrement caricaturale (aussi) du milieu du lycée et des prépas Henri IV).
Nous voyageons de Paris (ou enseigne le couple) en Bretagne, ou le mari a une belle maison (qu’elle ne reverra donc plus – par sa décision), et dans le Vercors (ou un brillant étudiant d’elle – Romain Kolinka – vit avec une communauté dans une ancienne maison loin de tout…. communauté qui a l’esprit contestataire (ahhh l’esprit 68ard contre la Révolution Web 0.3.)
Dietrich Fischer-Diskau (Schubert) et Woody Guthrie s’occupent de la musique du film – et ça lui va comme un gant. Mia Hansen-Løve a reçu pour ce film l’Ours d’argent de la meilleure réalisatrice à Berlin.
Dialogues très très écrites (pleins de références littéraires et/ou philosophiques : Difficile liberté – ( Levinas), La Mort (Jankélévitch), Les Pensées (Pascal) et j’en oublie …. Et en sortant, une mélancolie et justesse qui restaient collées pendant un bon bout de temps.
Ah en voilà deux que j’aimerais voir, surtout celui avec Kacey Mottet Klein, un jeune compatriote qui a joué dans les films géniaux d’Ursula Meier (Home, l’enfant d’en haut).
J’aimeJ’aime
l’avenir, j’hésitais, mais là, du coup, peut-être peut-être…Même si ce n’est pas ce genre d’histoires que je préfère. Prévus : The assassin et Rosalie Blum, j’attends L’histoire du géant timide, pas encore à l’affiche chez nous
J’aimeAimé par 1 personne
Tu nous diras …. sans I. Huppert l’Avenir aurait perdu en saveur…. « The Assassin » (non blogué – je l’ai vu à Paris avec une amie – et tous les deux nous n’avons pas été touché par ce film… Tu nous dira ?!
J’aimeJ’aime
si j’y vais, oui, j’ai des tas de trucs à faire, j’espère qu’on va trouver le temps, mais oui, je te dirai
J’aimeJ’aime
c’est drôle ce retour vers l’avant, vu aucun des deux films, pas vu l’avenir non plus…Mais je vais voir Truman la semaine prochaine
J’aimeJ’aime