De retour de 4 jours de ski – je reprends mon clavier .
Je viens de lire la dernière livraison de Martin Winckler (reçu en cadeau par C.D.). J’avais assez aimé « La maladie de Sachs » (et un peu moins « Les trois médecins »).
Malheureusement ce n’est pas son « Abraham … » qui me remettra si vite sur son chemin ( une suite étant prévu si j’interprète bien l’information page 565 : « Abraham, Claire, Luciane et Franz reviendront dans « Les Histoires de Franz ») .
Nous sommes en 1963-64, et nous suivons gentillement Franz et Abraham (F. bientôt dix ans & A. veuf médecin qui s’installeront après avoir quitté l’Algérie dans une grande belle maison (avec une histoire dans l’histoire), dans la petite ville (fictive) de Tilliers-en-Beauce, ou Abraham va désormais exercer.
Portrait d’une époque, portrait d’une petite ville (tel Shéhérazade sont égrenés des histoires, aventurettes et tableaux d’époque soit par Franz (donc du point de vu d’un garçon plus mure que la normale et qui a lu plus de livre que moi en 15 ans) – soit par Abraham qui va bien entendu tomber amoureux de l’assistante-secrétaire veuve (Claire) qu’il a embauché
On sent le plaisir de raconter chez Winckler (Marc Zaffran), un faible pour les feuilletons aussi (p.ex. Zorro) – mais cela n’a pas vraiment fonctionné pour moi. J’avais du mal avec la voix et les pensées de Franz, je n’arrivais pas à me mettre ni dans sa peau, ni dans celle de son père pour être touché… D’aucuns disent que c’est un « émouvant portrait » – « ému » je ne l’étais guère et les 570 pages me paraissaient un peu trop longues… Toutefois j’ai bien fini le livre, peut comprendre qu’il se vendra bien (c’est vrai il se lit très facilement), mais ce n’était pas assez pour l’encenser.
Le blog de M. Winckler me permets de voir que bon nombre de traits de son Franz semblent être imprégnés des expériences de l’auteur même.
http://wincklersblog.blogspot.fr/
Enfant, avant l’âge de huit ans, j’ai vécu un double exil : j’avais six ans quand ma famille a quitté l’Algérie pour Israël, sept quand nous avons quitté Israël pour la France. Je n’ai pas eu le temps d’apprendre à connaître ces deux pays. De ma vie avant l’âge de huit ans, je n’ai presque pas de souvenirs. Comme si les premières pages en avaient été arrachées – ou recouvertes d’encre noire.
En 1962, en Israël, je venais d’avoir sept ans, j’ai fait une drôle d’expérience, qui a probablement laissé des traces : j’ai été exposé à trois langues : le français qu’on parlait à la maison, l’hébreu que mon frère et moi avons appris dans la rue avec les autres enfants et l’anglais (on m’avait d’abord mis dans une école anglophone). Je crois que je ne m’en suis jamais remis. Et j’en suis très heureux.
Comme toi, j’ai bien aimé La maladie de Sachs, qui sonnait sincère, et au second livre je me suis arrêtée
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La sincérité et l’amour de l’autre sans toujours vivant chez lui, mais ça n’a pas pris…
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