Au cours de ce week-end humide (je voulais écrire arrosé mais cela aurait mis l’accent sur la soirée Club de lecture autour de Titus & Bérénice et l’humidification d’air entre autres par un Château du Tertre 2006 et quelques bulles ), je suis allé deux fois au cinéma….
Un soutien au cinéma français – « La fille du patron »
et une excursion dans le Wild Wild West Tarantinoesque « Les 8 Salopards »
Devinez lequel des deux films m’a plu le plus …. Eh ben, c’était la production française.
https://www.facebook.com/LaFilleDuPatron/
Le film réalisé par Olivier Loustau (qui a, comme j’ai pu lire dans la presse, travaillé 4 fois déjà avec Kechiche) – c’est son premier film – est très attachant, même s’il reste un peu bancal, inabouti…
Vital, 40 ans, travaille comme chef d’atelier dans une usine textile. Il est choisi comme « cobaye » par Alix, 25 ans, venue réaliser une étude ergonomique dans l’entreprise de son père sous couvert d’anonymat. La fille du patron est rapidement sous le charme de cet ouvrier réservé et secret qui s’ouvre peu à peu à son contact et se met à rêver d’une autre vie… (synopsis sur allocine.fr)
Olivier Loustau joue lui-même ce Vital, (mal) marié à Florence Thomassin (ils n’ont plus fait l’amour depuis un bout de temps : « Tu sais pourquoi ? C’est que moi j’ai besoin de gentillesse pour avoir envie et toi , tu as besoin de faire l’amour pour être gentil. Alors….« ) et père d’une jeune fille. Lors d’une troisième mi-temps après un match de rugby de l’équipe de l’entreprise (il en est l’entraîneur) il va s’approcher de Alix (Christa Théret), passer une nuit avec elle et assez rapidement quitter le foyer familial….et vivre son « réveil à une autre vie » …. Sa relation aura des conséquences (la jeune ergonome est la fille du patron) sur ses relations avec les collègues et encore plus….
Le rugby joue un rôle métaphorique assez marqué dans ce film (il s’ouvre sur une mêlée des ouvriers de l’usine (filature) du patron et offre deux phases de matchs permettant d’illustrer la combativité, la solidarité, la joie communicative, la tristesse aussi…) place, qui devient à mon avis un peu trop prépondérante… tout juste contrecarré et rééquilibré par un Vital, beau ténébreux, hyper-honnête et droit, très droit, par des scènes assez justement observées entre collègues, observation assez fine par ailleurs du passage de la camaraderie vers l’intimité, la naissance du désir…. Dommage que le couple formé avec F. Thomassin n’est pas mieux expliqué et ou approfondi (comme ne l’est pas non plus le « couple » père-fille)…
Il n’y a pas mal de clichés et stéréotypes (le rugby, l’usine en déclin, balades en voiture/moto, les relations entre ouvriers (et leurs femmes) – O. Loustaut a peut-être finalement traité trop de sujets en même temps…. (le social, amour, les relations filiales et/ou dans un couple, différences socio-culturelles….), mais il y a un vrai charme qui émane des personnages, une sensibilité qui fait du bien, sans pour autant nous bouleverser tout à fait.
Les 8 Salopards
est à des kilomètres lumières de ce film… il m’a paru très, (beaucoup) trop long et (beaucoup) trop bavard surtout…(Woody Allen par rapport à ça est un roi du muet) .. (3h il dure dont plus de 2h30 en huis clos )

(L-R) SAMUEL L. JACKSON and DEMIAN BICHIR star in THE HATEFUL EIGHT.
Photo: Andrew Cooper, SMPSP
© 2015 The Weinstein Company. All Rights Reserved.
J’ai déjà écrit dans une critique de livre que j’ai un peu de mal avec des livres/films à la Agatha Christie dans lesquels, autour d’un bavardage, même mis en scène de manière exquise et sans temps mort, on apprend toujours plus sur les relations entre les protagonistes, modifiant toutes les 5 minutes l’impression/la perception d’un personnage s’épaississant) ….là j’étais servi. Après un formidable début dans la neige et des paysages grandioses (et surtout un Samuel L. Jackson et un Kurt Russel impérieux)
nous nous trouvons dans un gîte-mercerie-bar…. et assisterons, après moultes révélations, péripéties et bavardages à une boucherie des plus guignolesques (ponctuée de références cinématographiques à la pelle et too much ( « Carrie au bal du diable » – de de Palma n’en étant qu’une inratable – sans oublier les auto-références à « Reservoir Dogs ») .
La photographie est sensationnelle, le travail sur les lumières éblouissant, mais que de séquences à endurer (sorry aux fans de Tarantino) pour vivre quelques moments ou on se dit : « whaou quelle patte de cinéaste »…. A mon avis, sauf être un inconditionnel de Tarantino, on peut passer le chemin.
c’est ce que je me suis dit en voyant la bande annonce …Il refait le même film tout le temps; j’avais bien aimé Django, et j’ai l’impression que c’est du même acabit, alors je suis ton conseil.
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« Django » était nettement mieux, plus rythmé/varié ….
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Ben moi, je n’ai pas aimé Django, mais j’ai adoré Jackie Brown.
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… (pour moi aussi le meilleur – même s’il était un peu long sur les bords …)
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Bon alors il vaut mieux aller soutenir le cinéma français ! 😉
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